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Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là!

Corneille, Le Cid

Yavhé a versé sur vous un esprit de torpeur.
Il obstrue vos yeux et voile vos têtes.
(Isaïe 29.10)

Sun, 11 May 2003 15:26:36
 
From Fabrice
To Thierry Guignabaudet

FABRICE

Bonjour,

J'ai parcouru avec amusement vos articles et y ai relevé quelques énormités (avant d'exécuter les autres il vous faudrait peut-être balayer devant votre porte...!) :

Dans le désordre ;

Mais je relève chez Grelot une erreur bizarre, reprochant au Jésus de Messadié de ne jamais prier. Dans quel évangile Grelot a-t-il vu Jésus en train de prier ? Jésus est Dieu: comment se prierait-il lui-même ? Lisez Marc 9.29 : un démon qui "ne peut être expulsé que par la prière" a été expulsé par Jésus sans prière...

Réponse : si vous aviez vraiment bien lu les évangiles vous auriez remarqué deux passages (j'ai vérifié dans plusieurs versions françaises et dans le textus receptus Grec !) où il est bien dit que Jésus priait.

UKKO

C'est exact. J'ai inséré un correctif dans une nouvelle version de mes pages que je n'avais pas encore affiché lorsque vous m'avez lu.

Si les Evangiles sont pour vous plus ou moins des reportages, expliquez-moi pourquoi Jésus ne prie que dans les couches rédactionnelles les plus récentes de Luc. Comment Pierre a-t-il pu ne pas dire à Marc que Jésus priait ? Inversement, si Luc était le disciple de Paul, comme le dit la Firme, comment Paul peut-il écrire :

Nous ne savons que demander pour prier comme il faut (Rm 8.26) ?

UKKO (citation)

Ceux qui ne s'intéressent qu'aux soucoupes et n'entendent rien à la mythologie comparée, ni à la critique textuelle, auront peut-être été déroutés par mes analyses. Alors résumons en une phrase : Il est vain de chercher des explications martiennes à des faits imaginaires !...

FABRICE

S'il est vrai que certains érudits modernistes pétris du rationalisme des lumières croient que les histoires racontées dans la Bible ne sont que des mythes,...

UKKO

Les pires sont ceux qui ne croient qu'à moitié : ils acceptent Moïse et Jésus mais réfutent leurs miracles. Mais pourquoi les Juifs auraient-ils attribué des miracles imaginaires à un Moïse historique et pas à un Zorobabel historique (- je le garde faute d'avoir étudié son cas -) qui a eu le même rôle, à savoir conduire des exilés vers une Terre Promise ?

Je vous accorde que si Jésus n'a pas fait de miracles et qu'il est mort en révolutionnaire qui a raté son coup, il est miraculeux qu'il soit devenu le fils de Dieu. D'un autre côté, Paul a prêché un Jésus-fils-de-Dieu auquel il n'attribue pas le moindre miracle (hors sa résurrection opérée par Dieu le Père). Donc Jésus n'a pas été considéré comme dieu parce qu'il a fait des miracles, mais, les Evangiles étant postérieurs aux Epîtres, on lui a attribué des miracles parce qu'il était considéré comme dieu : "Qui de l'oeuf ou de la poule fut créé en premier ?"

FABRICE

...il en est d'autres plus conservateurs, et avec des arguments autrement plus convaincants, qui pensent le contraire ! Vous voulez un exemple ? Allez à ces adresses :

Déluge     Créationnisme

UKKO

Vous êtes carrément créationniste... Pourquoi pas ?

D'après la Bible et ses adeptes, toutes les religions sont fausses à l'exception des religions juive et chrétienne. Mais, curieusement, ce tissu de faussetés devient porteur de vérité lorsqu'il coïncide avec la Bible. Ainsi, puisque les Babyloniens parlent du Déluge, le Déluge est vrai. Mais il ne serait pas venu à l'idée aux Juifs déportés à Babylone de pomper le récit du Déluge dans des faussetés païennes, n'est-ce pas ? Pas plus qu'il ne serait venu à l'esprit d'esclaves africains transplantés en Amérique d'adopter la religion de leurs leurs maîtres...

De même, la passion et la résurrection d'Osiris sont un mythe, tandis que les aventures de Jésus relèvent du reportage...

Au début de l'ère chrétienne, les apologistes chrétiens ont été moqués par les païens qui connaissaient l'origine de la littérature juive. Ainsi Porphyre a-t-il accusé Moïse d'avoir écrit la Genèse en pillant l'Histoire phénicienne de Sanchoniathon. Eusèbe prétendit que c'était Sanchoniathon qui avait pillé Moïse, ce qui fit ricaner tous les érudits qui savaient parfaitement que Sanchoniathon était bien plus ancien que Moïse. Le débat fut clos par l'empereur Justinien au moyen d'un argument classique de la propagande chétienne : la possession de livres de Porphyre fut punie de mort...

Je vous ferai remarquer que si l'on ça et là des traces d'inondation, ou que si telle portion de continent était sous les eaux à telle époque, cela ne prouve pas un déluge universel.

Par contre, une période de glaciation a des effets sur tout le globe terreste.

Par conséquent, la destruction de l'humanité par le froid selon la mythologie iranienne a plus de chances d'être véridique que le déluge biblique. Par conséquent la religion iranienne est plus vraie que la religion juive et Dieu a plus de chances de s'appeler Ahoura Mazda que Jéhovah...

De même, s'il est vrai que Moïse a reçu du ciel les tables de la Loi, il n'y a pas de raison de douter qu'Hammourabi ait eu droit aux mêmes faveurs. Il y a même une raison matérielle de croire que l'histoire d'Hammourabi est vraie : on a retrouvé ses tables, tandis que celles de Moïse, on les cherche encore.......

FABRICE (en italiques) UKKO (réponses)

Lisez en plus cet article ci-dessous :

LA VERITABLE HISTOIRE DE MOÏSE  

Film de Jean-Claude BRAGARD - ARTE 22.01.2000

Un homme, Moïse, fut chargé par Dieu de faire sortir son peuple, esclave en Egypte, lui faire traverser la Mer Rouge et le conduire vers la Terre promise. Depuis des années, des archéologues cherchent les preuves qui confirmeraient ce récit. Qu'est-ce qui a provoqué les 10 plaies ?

J'ai vu ce film, comme je le dis dans ma page.

Question : pourquoi les psaumes ignorent-ils ces dix plaies ?

Où se trouve le Mont Sinaï précisément ? Et surtout qui était Moïse. Peu à peu, des preuves apparaissent qui nous éclairent sur sa vie, sur les lieux, les événements et les hommes à l'origine des grands chapitres de la plus grande Histoire de l'Humanité.

Tout le monde sait où se trouve le mont Olympe. Ce qui prouve que Zeus y a emmené un jour le berger Ganymède...

Pourquoi la vie de Moïse racontée par Josèphe diffère-t-elle de la version biblique ? Pourquoi le film Les Dix Commandements a-t-il choisi la version de Josèphe ? Parce qu'elle est plus photogénique ?

Et puis pourquoi "la plus grande histoire de l'humanité" ? Le Mahabharata contient 220.000 vers, contre 25.000 dans la Bible (à vue de nez).

Moïse lui-même est considéré par les Juifs, les Chrétiens et l'Islam, comme le père fondateur du monothéisme.

J'ai plus entendu attribuer ce rôle à Abraham qu'à Moïse, tout aussi faussement d'ailleurs comme je le montre par une lecture attentive de la Bible.

Les archéologues ont mis très récemment à jour des éléments corroborant l'Histoire biblique de Moïse. Avant d'arriver à la Terre promise, les 600.000 Hébreux, nous dit la Bible, ont erré dans le désert du Sinaï pendant 40 ans; cela aurait dû laisser des traces.

Bragard n'a pas lu la Bible avec autant d'attention que moi et d'autres. Expliquez moi comment 600.000 vieillards ont pu accoucher d'une nouvelle génération dans le désert.

Or, pas la plus petite preuve de l'immigration massive d'une telle population. Mais l'absence de preuves archéologiques peut avoir une explication : la grande difficulté à fouiller l'immense étendue du désert du Sinaï. Depuis 1980, on examine le site le plus reculé mais aussi le plus prometteur, c'est celui d'une montagne au Nord du Sinaï.

Je lis dans La Bible dévoilée de Finkelstein et Silberman, 2002, pages 80-83 :

"Si l'on en, croit la Bible, les enfants d'Israël ont parcouru de long en large les déserts et les monts de la péninsule du Sinaï, en campant dans toutes sortes d'endroits, pendant quarante ans bien comptés. En admettant que le nombre des Israélites en fuite (600.000 d'après le texte [ndc Silberman oublie les femmes et les enfants] ) ait été quelque peu exagéré, ou qu'il soit permis de l'interpréter comme la représentation symbolique de groupes plus modestes, le texte n'en décrit pas moins un nombre considérable de gens qui y ont survécu dans des conditions extrêmes. Il devrait rester des traces archéologiques de leur interminable périple à travers le Sinaï. Or, à l'exception des vestiges de forteresses égyptiennes le long de la côte nord, aucune trace de campement, aucun signe d'occupation datant de Ramsès II, ou de ses prédécesseurs, ou de ses successeurs immédiats, n'ont été retrouvés dans le Sinaï. Et ce n'est pas faute de les avoir cherchés. Des explorations archéologiques de tous les coins et recoins de la péninsule ont été entreprises, y compris des montagnes qui environnent le lieu supposé être l'emplacement du mont Sinaï, près du monastère Sainte Catherine, mais elles n'ont rien donné de positif : pas un seul tesson de poterie, pas la moindre structure ni la moindre trace d'habitation ou signe d'ancien campement. "Mais comment une modeste bande de vagabonds israélites pourrait-elle laisser quoi que ce soit derrière elle ?", demanderez-vous. Les techniques modernes de l'archéologie permettent de repérer les plus infimes vestiges laissés derrière eux par des cueilleurs-chasseurs ou des bergers nomades n'importe où dans le monde. D'ailleurs, les découvertes archéologiques de la péninsule du Sinaï révèlent précisément les éléments d'une activité pastorale au IIIème millénaire avant JC, et durant les périodes héllénistiques et byzantines. Il n'existe tout simplement pas la moindre évidence de ce type d'activité à l'époque attribuée à l'Exode, c'est à dire au XIIIème siècle avant JC. [.....] La situation est claire à présent. Les sites mentionnés dans l'Exode ont bien existé. Certains étaient connus et apparemment occupés, mais bien avant ou bien après le temps présumé de l'Exode - en fait, après l'émergence du royaume de Juda, quand le texte biblique fut composé pour la première fois. Malheureusement pour ceux qui sont attachés à l'idée d'un Exode historique, ces sites étaient inhabités au moment précis où ils auraient, paraît-il, joué un rôle dans les événements qui ont ponctué la marche dans le désert des enfants d'Israël."

Alors ? Preuves ou pas preuves ?

Pas preuves. "Sic transit gloria mundi."

L'archéologue James HOFFMEIER découvrit des grottes près du sommet de la montagne où les esclaves extrayaient des pierres précieuses, dont des Sémites et peut-être des Hébreux ; car on découvre sur la roche des inscriptions sémitiques dont l'Hébreu est issu ; on lit un L qui signifie DIEU, et son nom 'ETERNEL', similaire aux inscriptions significatives indiquées dans la Genèse, ou encore 'DIEU ETERNEL'. Le nombre des inscriptions indiquées sur le site confirme la présence d'Hébreux en ces lieux. Donc, si les esclaves étaient à l'époque capables d'écrire, cela prouve aussi la culture de ce peuple, alors l'histoire de Moïse est peut-être bien vraie, d'autant que lui-même avait fait les plus hautes études de l'époque.

Le dieu El est sémite et non spécifiquement hébreu, d'où l'akkadien "Bab-El-Yon", la Porte du Dieu Très Haut"; cf aussi l'arabe "Allah".

L'écriture "proto-sinaïtique" est plus apparentée à l'écriture phénicienne qu'à l'écriture hébraïque. L'empire égyptien s'est étendu jusqu'en Syrie. Il n'y a donc rien de surprenant à trouver des traces d'esclaves sémites dans les mines du Sinaï qu'exploitaient les Pharaons.

Ceci ne prouve pas le texte de l'Exode.

Le récit biblique commence dans le delta du Nil où les Hébreux s'étaient primitivement établis.

Les Hébreux se sont établis dans "le pays de Goschen" (Gn 45.10, 46.28, 47.1). La Bible ne dit nullement qu'il est situé dans le Delta. D'ailleurs, il est épargné par les Plaies (Ex 8.18, 9.26). Le Livre de Josué en fait une région de la Terre Promise (10.41), située en montagne (15.51). Où se situait la frontière nord-est de l'Egypte, pour la Bible ? D'après l'Apocalypse, Sodome est située en Egypte (11.8)...

Leur communauté s'agrandissait, les Egyptiens prirent la décision de les asservir; le récit de la Bible est émaillé de nombreux détails qui ne pouvaient être de l'imagination.

Quels détails ? La présence d'un fleuve (Ex 1.22) ? Mais le mot utilisé (yeor) indique un fleuve de moindre débit que l'Euphrate (nahar), un fleuve de la catégorie du Jourdain (Yeor-din)!
C'est plutôt l'absence de détails qui frappe : pas de crue du Nil, pas de pyramides (Chéops, 2700 av JC), pas de noms de dieux égyptiens, et même pas de nom local du fleuve...

Les Egyptiens leur rendaient la vie amère par de durs travaux, tels que la fabrication des briques en argile, dont la technique est encore utilisée aujourd'hui dans le delta du Nil.

Est-ce dégradant de travailler ? Que faisait le peuple égyptien pendant les trois mois de crue du Nil sinon de grands travaux de même nature ? Si la technique utilisée aujourd'hui par les Egyptiens est la même que celle utilisée par leurs ancêtres, cela prouve qu'il y avait des Egyptiens en Egypte autrefois : quelle découverte !

En ces temps-là, dit la Bible, les cités de PITHOM et de RAMSES furent construites avec ces briques, comme mentionnées dans les hiéroglyphes de la même époque.

Qu'est-ce qui est mentionné ? Les noms de Pithom et de Ramses ? Tout le monde sait que Ramsès était un roi et non une ville, et qu'aucune ville égyptienne n'a porté un nom de roi.

Mais il faut trouver ces villes que l'on ne connaît pas.

Donc ce ne sont pas les villes qui sont mentionnées ? Alors sont-ce les briques ? Connaissez-vous une ville égyptienne qui ne soit pas construite en briques, dans un pays où le limon du Nil est la matière première ?

A TANIS, dans le Nord-Est du delta, une ville imposante fut découverte, les inscriptions dateraient de RAMSES ?, sauf un écart de 100 ans dans les dates, et indiquaient que la ville fut construite en - 1100 AC, or à cette époque, les Hébreux étaient déjà partis pour la Terre promise.

Ce qui est la preuve d'une absence des Hébreux : c'est déjà pas mal...

Sur une stèle, les inscriptions donnent 1220 AC comme peuples conquis dont les Hébreux.

Ça, je le mentionne dans ma page. Cet article est malhonnête en ne précisant pas que cette stèle parle des campagnes militaires à l'étranger : ce sont des Hébreux sédentaires de Canaan qui y sont mentionnés.

Donc cela ne prouve pas non plus l'Exode.

Mais une étude géologique du delta livra la clé du mystère. La ville recherchée se trouve au bord d'un des bras asséché du Nil. Dans un champ, à une cinquantaine de kilomètres de TANIS, à KANTIR. Des statues, des colonnes et des fosses font penser à la ville entrepôt construite par les Hébreux.

Une ville-entrepôt, pourquoi pas puisque nous somme au débouché de routes caravanières. Mais pourquoi "construite par les Hébreux" ? Quelle preuve ?

La zone a été fouillée par des archéologues ; des palais, des maisons sur plus de 30 kilomètres, d'abord appelée AVARIS puis PI-RAMSES, selon ce que dit la Bible, et en fait les Egyptiens confirment bien que la capitale fut transférée de PI-RAMSES à TANIS.

Avaris a été construite vers -1650 par les envahisseurs Hyksos, peuple que la Bible ignore.

Comme la population israélite continuait de croître, Pharaon ordonna de tuer tous les nouveaux nés mâles Hébreux aux accoucheuses.

Flavius Josèphe connaissait une autre version de cette histoire, comme je le dis dans ma page. Et puis Bragard se réfère à la Bible pour prouver la Bible! Sur quelle obélisque est gravé le décret infanticide du pharaon ? Dans quelle tombeau le notable responsable de l'exécution de ce décret a-t-il fait peindre cette scène de noyade ? Et, puisque les Hébreux sont censés avoir passé entre deux et quatre siècles en Egypte, où sont leurs tombes ? Les sables du coin (Ex 2.12) devraient regorger de squelettes (car le sable conserve mieux que le limon).

Mais une mère mit son nouveau-né dans une corbeille de joncs et le déposa sur une rive du Nil, dit la Bible

Cela vient de la mythologie babylonienne : c'est arrivé à Sargon d'Akkad. Mais il est vrai qu'Isis a planqué son fils Horus dans les roseaux. Vous fusionnez deux mythes et vous obtenez de l'Histoire...

(en termes utilisés par les Egyptiens, Moïse veut dire nouveau-né).

Non. Cela veut dire "fils" : Ra-mses, fils de Ra; Thot-mes, fils de Thot. Si c'est une princesse égyptienne qui lui a donné un nom, elle ne l'a sûrement pas nommé "Fiston"... Au mieux, Moumosis, "fils de l'eau". Au pire, Sébimosis, "fils de rebelle", Kedumosis, "fils de maçon".

Moïse grandit à la Cour de Pharaon, puis Moïse s'enfuyant dans le désert vit un buisson ardent et Dieu lui parla.

La végétation des déserts égyptiens a la faculté de parler. C'est bien connu...

Moïse fut choisi par Dieu pour dénoncer le polythéisme égyptien et proclamer le Dieu des Hébreux comme le seul et unique.

Aucune phrase de l'Exode ne confirme cette ânerie. Au contraire :

"Je châtierai tous les dieux d'Egypte." (Ex 12.12)

"Tu ne t'inclinera pas devant un dieu étranger car l'Eternel a pour nom "Jaloux" (Ex 34.14)

Si un code de la nationalité énonce : "Tu n'auras pas de double nationalité", cela signifie-t-il que les pays étrangers n'existent pas ?

La confirmation de ce récit fut la découverte, dans une région appelée AMARNA du 14e AC, qui fut le centre d'une religion monothéiste par le Pharaon AKHENATON.

Comme le récit de l'Exode ne prouve pas le monothéisme de son/ses auteur(s), il est inutile d'appeler Akhenaton à la rescousse.

C'est la première manifestation connue du monothéisme. Sur une stèle du Pharaon s'inscrit un récit ressemblant au psaume n° 104 de la Bible.

Etes-vous sûr du numéro ? Le psaume 104 se réfère à la géographie du Liban et parle de navigation en haute mer. Je veux bien qu'il soit plagié d'un hymne à Baal. Pour le classer comme atonien, c'est plus difficile...

Mais après la mort d'AKHENATON, l'Egypte retourna au polythéisme ; le nom d'AKHENATON fut partout effacé et oublié.  

Sottise classique que j'ai gobée avant de m'instruire davantage : pour les Egyptiens, chaque dieu est une hypostase du dieu suprême.

En tant que prophète de Dieu, la première tâche de Moïse fut de demander à Pharaon de libérer les Hébreux. Selon la Bible, Moïse accueillit chacun des refus en envoyant une plaie sur l'Egypte, correspondant aux catastrophes naturelles de l'Egypte de l'époque, mais selon la Bible se produisant en même temps. La neuvième plaie fut l'obscurité pendant 3 jours, due vraisemblablement à une éruption volcanique du Mont Santorin, à 800 kilomètres du delta du Nil.

J'ai examiné cette thèse dans ma page. Celui qui a écrit ça n'a pas bien lu la Bible : comment une nuée de cendres volcaniques aurait-elle plongé les Egyptiens dans l'obscurité tout en laissant de la lumière aux Hébreux (Ex 10.23) ?

Les restes de cette éruption furent trouvés, datant de cette époque.

Trouvés en mer Egée et non en Egypte. Cela s'appelle un mensonge par omission : "Tu ne feras pas de faux témoignage."

Le Professeur Christos DOUMAS, Directeur de cette recherche, constate que la cendre et les pierres évacuées furent d'une immense importance, ce fut l'une des plus grandes éruptions de ces 10.000 dernières années.

Admettons.

Le Professeur Hans GOEDICKE trouva des preuves que des restes attestent que l'Egypte fut touchée. L'impact a dû être effrayant, le ciel fut assombri, il y eut des pluies de cendres importantes. Une trace écrite de la catastrophe existe dans le temple de KARNAC, l'inscription date de 1538 AC.

Karnak! Carnac est en Bretagne et Karnac nulle part. Notez qu'il n'y a pas de rapport entre ces deux noms, quoi qu'en disent les ésotéristes de tout poil. Cependant j'aimerais bien avoir la communication de la découverte de Goedicke à une académie quelconque.

Mais comme j'ai lu dans Hennig que l'éruption du Santorin avait eu lieu entre -1550 et -1500, je veux bien admettre cette information. Cependant, Bragard semble placer l'Exode vers - 1200. Même si on le repousse jusqu'à la fin du règne d'Akhenaton (-1358), il reste encore deux cent ans d'écart entre ces "ténèbres d'Egypte" et l'Exode : le Pharaon fut long à la détente...

Donc Pharaon, impressionné, libéra les Hébreux.

C'est cela, oui... Bragard lui-même donne les dates de -1220 pour la guerre contre les Hébreux et -1538 pour les Ténèbres d'Egypte, et ne s'aperçoit pas du bug ? Et vous me communiquez cet article sans le voir non plus ?

Mais repoussons l'Exode jusqu'à Aménophis. Et fi de la mention de Ramsès dans le texte de l'Exode (Ramsès I 1314-1312, Ramsès II 1301-1235). Et fi de la Bible qui ne sait pas si Abraham est arrivé en Egypte 160 ou 430 ans avant l'Exode.

Donc, le ciel s'obscurcit soudain et Moïse se pointe devant Pharaon en disant :

C'est moi qui ai fait le coup, tralalalèreu!

Je veux bien que chaque fois qu'il y a une catastrophe naturelle quelque part, on l'attribue à la colère des dieux. Mais pourquoi l'attribuer à la colère des dieux étrangers ? Quel prêtre a jamais attribué la défaite de la Grande Armée en Russie au dieu yoruba Olorun parce que Napoléon avait rétabli l'esclavage aux Antilles ?

Si Pharaon avait cru à la puissance du dieu de Moïse, il l'aurait adopté : c'est un comportement de polythéiste. Les Romains ont adopté des dieux étrangers qui leur avaient paru efficaces. Les Indiens du Mexique ont adopté les dieux espagnols parce que leurs propres dieux avaient échoué à les défendre.

Et, pour trancher ce point, pourquoi Bragard ne nous donne-t-il pas plus de détails sur le texte ? Serait-ce parce que ce texte ne donne aucun rôle aux dieux dans cet événement ?

Lorsque les Hébreux entament leur fuite d'Egypte, Pharaon se ravise et envoie 600 chars à leur poursuite.

Il n'y a plus de chevaux : la Bible dit qu'ils ont été exterminés par la cinquième plaie :

"La main de Yahvé frappera tes troupeaux qui sont dans la campagne : les chevaux,
les ânes, les chameaux, les boeufs, et le petit bétail." (Ex 9.3)

Notez que la domestication du chameau date du VIIème siècle av JC.

Notez aussi que les Hébreux possèdent du bétail (9.7). Pour des esclaves employés à cuire des briques, ils sont plutôt bien lotis...

Mais l'éruption du volcan du Mont Santorin provoqua (et diverses études le prouvent) un raz de marée gigantesque jusqu'au delta du Nil. Il y eut d'abord un reflux des eaux de la Mer des Roseaux et les Hébreux passèrent ; ensuite un raz de marée gigantesque avec des vagues de 3 m de haut en moyenne, à 650 km heure, envahit le delta du Nil où les chars égyptiens périrent.

Tiens donc ! Comment les Hébreux avaient-ils prévu le coup ? Grâce à un miracle ? Mais Bragard ne croit pas aux miracles puisqu'il explique les plaies d'Egypte par un phénomène naturel... Et naturellement, revoilà les chars et leurs chevaux...

Une étude sur une catastrophe identique, mais 300 fois moins importante a été faite en Crète, selon le Docteur MACDONALD de la British-School d'Archéologie d'Athènes qui étudie l'éruption du volcan Santorin à la fin des années 1940. D'ailleurs une inscription égyptienne en fait état :

"quand moi, Pharaon, j'ai laissé partir l'abomination du Dieu des immigrants,
l'océan primitif est arrivé un jour de façon inattendue".

D'après la syntaxe, Mac Donald a étudié une éruption ayant eu lieu en 1940. Dès lors, quel rapport avec la phrase qui suit ? Comment le Pharaon peut-il faire état d'une éruption ayant eu lieu en 1940 ?

Mais en admettant que Bragard se soit mal exprimé et qu'il ait voulu dire que l'inscription de Karnak de -1538 fait état d'un raz de marée, est-il possible que Pharaon ait fait graver ce texte farfelu ?

Car nous lisons que c'est parce que les Hébreux étaient partis qu'un raz de marée est survenu. Dès lors, c'est pour calmer la colère de ses dieux que Pharaon se serait lancé à la poursuite des Hébreux après le raz de marée. Et on ne l'imagine pas revenir se présenter devant les dieux sans rapporter quelques milliers de bites hébraïques (selon la coutume égyptienne de dénombrement des ennemis vaincus). La Bible ne dit pas que Pharaon ait fait ce genre de collecte, et, en plus, elle prétend que Pharaon a été englouti. S'il a bu la tasse, il n'a pas pu revenir faire écrire : Moi, Pharaon...

Donc, si ce texte existe, l'Exode ment.

Et pourquoi les dieux lui reprocheraient-ils d'avoir laissé partir des immigrants abominables ? N'est-ce pas une politique garante de la paix civile ? Et la paix civile n'est-elle pas conforme au respect de l'ordre cosmique dont le pharaon est le garant ?

En plus, Bragard se trahit en mettant dans la bouche du Pharaon le mot "abomination" pour désigner une religion étrangère : c'est un trait typiquement hébraïque! Ou bien trouvez-moi un texte égyptien qui traite les dieux étrangers d'"abominations"... Bragard connaît mieux la Bible que l'Egypte, apparemment. Et comme il connaît bien peu la Bible, cela en dit long sur ses talents d'égyptologue!

Comment pouvez-vous avaler un mensonge aussi mal ficelé ? "Tu dis avoir choisis cette opinion parce qu'elle est vraie. En vérité, tu la dis vraie parce que tu l'as choisie!"

Après avoir quitté l'Egypte, les Hébreux séjournèrent dans le désert du Sinaï. Le 3ème mois, ils installèrent leur camp au pied de la montagne de Dieu. Trois jours après, Dieu appela Moïse au sommet de la montagne et lui donna les 10 Commandements. Moïse mit par écrit toutes les paroles du Seigneur, puis édifia au bas de la montagne un autel et 12 stèles, représentant les 12 tribus d'Israël. L'emplacement de la montagne de Dieu a toujours été un mystère ; pour tout le monde chrétien, il s'agissait du Mont Sinaï, mais on n'y trouve aucune trace d'un campement supposé.

Tiens donc... Mais quelle version de la Bible Bragard a-t-il bien pu lire ? Il semble ignorer que les instructions de Jéhovah sont bien plus volumineuses que les Dix Commandements. Vous me direz qu'en Ex 34.28 Moïse n'écrit sur les Tables que le Décalogue. Mais c'est une incise : pourquoi aurait-il mis 40 jours pour écrire dix lignes ? Et lorsqu'il descend en lire le contenu au peuple (ch. 35), il parle de quincaillerie liturgique et non des Dix Commandements!

Moïse a-t-il écrit : Tu ne tueras pas (Ex 20.13) et quelques lignes plus loin Quiconque fera quelque ouvrage le jour du sabbat sera puni de mort (Ex 35.2) ? A-t-il entendu Dieu lui dire : Celui qui a péché contre moi, c'est lui que j'effacerai de mon livre (Ex 32.33), Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils et les fils pour les pères (Dt 24.16) et un peu plus tard : Je suis un dieu jaloux qui punis la faute des pères sur les enfants, les petits-enfants, et les arrières-petits-enfants (Ex 20.5, 34.7, Dt 5.9) ? A-t-il entendu Dieu dire : En tout lieu où l'on se souviendra de mon nom, je viendrai te bénir (Ex 20.24) et plus tard : Vous ne viendrez trouver Yahvé qu'au lieu choisi par lui pour y loger son nom (Dt 12.5) ?

Moïse a-t-il copié tout cela sans sourciller ? Bragard ne serait-il pas simplement en train de nous décire une scène signée Cecil B. de Mille ?

Récemment une équipe d'archéologues a fouillé un mont à la frontière de l'Egypte et d'Israël, et son nom signifie Montagne de Dieu en Hébreu. Emmanuel ANATI, Archéologue italien, a découvert au pied de la montagne des vestiges de pierres concernant des habitations, datant environ de - 2000 AC. Au pied de la montagne, se trouve un lieu de culte de la même époque ainsi que 12 pierres levées (les 12 tribus d'Israël ?), donc le tout conforme à ce que dit la Bible à ce sujet.

MENSONGES PAR OMISSION ! (deuxième cas..)

J'ai lu l'article d'Anati : sa montagne sainte est dans le désert du Néguev et non dans la péninsule du Sinaï. On y trouve des idoles sculptées : si c'est bien un lieu de culte hébraïque, il n'a donc aucun rapport avec la religion mosaïque.

De plus, en Palestine, après 2000 ans d'absence du Judaïsme, les toponymes locaux sont en arabe. Pourquoi l'auteur ne donne-t-il pas le nom hébreu de cette montagne ? Serait-ce Hor-El ? Mais cela veut dire "Montagne de Dieu" en sémite basique (canéen, phénicien, araméen, etc) : en quoi ce site ne pourrait-il être cananéen ou édomite ? Et puis, si les bédouins du coin appellent ce lieu "montagne de dieu", quelle légende rattachent-ils à cette étymologie ? Le don des Tables de la Loi ? J'aimerais bien voir ça, car ils sont musulmans et le Coran ignore cet épisode!

Le plus extraordinaire, c'est une gravure de la même époque, gravée dans une roche, représentant à n'en pas douter, l'image des Tables de la Loi, telles que souvent montrées dans les documents bibliques, soit un rectangle divisé en 10 cases (les Tables de la Loi ?) surmonté de deux arrondis.

Quels documents bibliques ? Vous connaissez une Bible hébraïque illustrée, vous ? C'est un truc de l'Occident médiéval. Les Tables aux sommets arrondis sont celles de Charlton Heston. Mais il est vrai qu'on trouve cette illustration dans les synagogues. Mais, manque de bol pour Moïse, la table d'Hammourabi a aussi un sommet arrondi. Et comme je ne crois pas qu'Hammourabi soit allé un jour s'extasier sur un graffiti du Néguev, je maintiens que les Hébreux ont tiré cette histoire du folklore mésopotamien, et non l'inverse. Il est vrai qu'Hammourabi étant mort en -1686, quelques nomades voyageant de Chaldée en Egypte ont pu parler d'Hammourabi et de ses Tables aux Hébreux bien avant la déportation à Babylone...

Mais je vous ferai remarquer que l'on peut interpréter n'importe quel graffiti à partir de ce que l'on a déjà dans la tête. C'est ainsi que les gravures du Tassili représentent des cosmonautes en scaphandre, qu'une célèbre peinture crétoise est appellée "La Parisienne", que toutes les statues préhistoriques s'appellent des "Vénus", etc...

Mais admettons que cela soit vrai, qu'il y ait un graffiti tel que Bragard le décrit : comment un rectangle de dix cases pourrait-il représenter 613 instructions ? Quand on veut symboliser un texte, on met quelques lignes horizontales (ou verticales si l'on est en Chine) : voyez comment sont représentées ces tables dans les synagogues. Si on n'a pas la place d'écrire 613 lignes, on en met 77 qui est un symbole de grand nombre chez les Hébreux (Gn 4.24). Donc, si ce graffiti est bien ce que dit Bragard (ou Anati), la version primitive du texte de l'Exode ne parlait que Dix Commandements et ne comportait aucune allusion au culte : vous vous rendez compte du volume de texte que vous allez devoir bazarder ?

Si vous voulez un autre symbole cultuel rectangulaire, vous avez le pectoral du Grand Prêtre (Ex 28.16). Mais il a douze pierres et non dix cases...

Mais comme ma mansétude est sans limites, je vais trouver une raison pour que ce rectangle symbolise le Décalogue : peut-être a-t-il été gravé là par un berger hébreu qui avait entendu dire que Moïse avait donné sa Loi sur cette montagne, et que, ce berger ne sachant pas lire, il lui a paru logique de représenter le nombre dix par dix enclos à bétail, ou dix maisons, plutôt que par dix lignes.

Et qu'est-ce que cela prouverait ? Tout au plus qu'on racontait à une époque que Moïse avait rencontré Dieu à cet endroit. Mais tous les dieux habitent des montagnes (cf El Shaddaï, "le montagnard", Gn 17.1). Un couvent sur le mont Thabor prouve-t-il que Jésus y ait été transporté par le Diable ? La Coupole du Rocher prouve-t-elle que Mahomet soit monté au ciel depuis cet endroit ? L'existence d'un bourg appelé Saintes Maries de la Mer prouve-t-elle que les femmes du Golgotha soient venues finir leurs jours en ces lieux ?

Croyez-vous aux mythologies diverses sur la foi des scènes sculptées sur les temples et sur les cathédrales ? Croyez-vous que des saints se soient promenés en portant leur tête dans leurs mains ? Croyez-vous que Saint Patrick ait chassé les serpents d'Irlande ? Que Saint Georges ait terrassé un dragon ? Que Prométhée ait fini sa carrière attaché à un rocher ? Que Bellérophon ait chevauché Pégase ? Que Marianne en personne soit monté sur une barricade en brandissant un drapeau ? Ou bien qu'elle ait conduit une bande de nudistes à la victoire, à en croire les reliefs de l'arc de triomphe de l'Etoile ?

Etes-vous allés à Notre Dame de la Salette ? Moi, oui. On y voit une belle statue de la Sainte Vierge, à l'endroit où elle est apparue aux petits bergers. Ce que l'on ne vous dit pas, c'est que cette Sainte Vierge a atterri en tôle quelques temps plus tard pour exploitation de la crédulité publique... Et si, dans cent ans, des archéologues tombent sur les ruines du luna-park que Raël a bâti au Canada et en dégagent sa reproduction de soucoupe volante, qu'est-ce que cela prouvera ?

Le Professeur ANATI conclut en remarquant que plus l'on fait de recherches et plus le récit Biblique devient fiable.

MENSONGE ! Anati ne va pas jusque là.

Une fois de plus, la Bible a raison, et certaines datations égyptiennes sont à revoir d'après cette étude, et confirmée par les documents de David ROHL

(Science et Foi - N° 52 - Pages 41 à 46).

La Bible a raison d'après les documents égyptiens, mais il faut revoir les documents égyptiens pour accorder leurs dates avec une Bible qui ignore les dates ? Comprenne qui pourra...

D'ailleurs un journal appelé Science et Foi arrangera la science en fonction de la foi.

Si La Tribune des Athées annonce un jour la découverte des Table de la Loi ou de l'arche de Noé, je préjuge que les arguments seront en béton!

 

Retour à une citation de ma page par Fabrice

l'Hexateuque (la première partie de la Bible, de la Genèse au Livre deJosué) est un document relativement récent (Vème siècle av JC), compilant plusieurs traditions (dites elohiste, yahviste, et sacerdotale). Aussi les voit-on trouver une explication martienne globale à des récits contradictoires et mal ajustés...

Réponse : Cette hypothèse dite "documentaire" ou "de Wellhausen", celle qui prétend que le Pentateuque, ou même "l'Hexateuque" si vous y tenez tant, ou Torah pour les Juifs, n'est qu'une compilation de plusieurs écrits antérieurs, et d'auteurs humains différents, et surtout pas Moïse, ce dernier ne sachant pas écrire...! (on croit rêver)

Je n'ai jamais dit que Moïse ne savait pas écrire, et je n'ai jamais lu cela nulle part. Pour ma part, ne mettant pas Moïse au rang des personnages historiques, je ne m'occupe pas de savoir s'il savait mieux écrire que Noé, Hermès Trimégiste, ou le Schtroumpf à lunettes...

est pleine de contradictions, n'est pas soutenue par tous les érudits, et viens récemment (une dizaine d'années) d'être sévèrement remise en cause par une découverte faite en Israël (qui par la même occasion donne le coup de grâce aux théories malhonnêtes de la "haute critique Biblique" par des universitaires (Université de Bar Illan et Institut Technion) qui démontre d'une façon rigoureuse que le Pentateuque n'a que deux auteurs, l'un humain (Moïse en l'occurence-sauf pour les derniers passages du deutéronome relatant la mort de ce dernier dont il ne peut bien évidemment avoir été témoin), l'autre non...! Un p'tit tour à cette adresse s'impose je pense : "biblecodedigest.com"

Que de détours pour arriver à me citer "La Bible : le code secret".

Je ne l'ai pas lu. Je vous promet d'y jeter un coup d'oeil à la première occasion (moins de deux euros...).

Pour conclure, j'observerais simplement que si la Bible et Jésus-Christ ne sont que ce que vous en dites...Alors leur impact incroyable sur l'histoire de l'humanité n'en est que plus extraordinaire...!

Connaissez-vous le nombre de mythes qui ont eu un impact sur la littérature ? Suffit-il que les ouvrages sur l'Atlantide soient inombrables pour que le récit de Platon soit vrai ? Lisez-donc ma page sur le continent de Mu. Comme la Bible ne vous oblige pas à croire au continent de Mu, peut-être que votre raison s'accordera là à mes arguments. Pourtant je n'y suis ni plus ni moins sceptique que pour la Bible. Je ne nie pas l'"impact" du Livre de Mormon sur une partie du genre humain, et vous non plus je suppose. Parce que les Mormons sont nombreux, allez-vous dire que le coup des plaques d'or de Moroni est authentique ? Quand Raël aura fait raquer un million de crétins, son message sera-t-il plus authentique qu'aujourd'hui ? Et puisque quatre siècles de tentatives d'évangélisation de l'Inde n'ont donné que des résultats infimes, doit-on en déduire que le Mahabharata est plus vrai que les Evangiles puisque sa résistance est "extraordinaire" ?

Et puis quel est cet "impact", sinon d'avoir exporté dans le monde entier le fanatisme de quelques bédouins en guenilles ?

Si ton frère te parle avec faveur d'autres dieux, tue-le! (Dt 13.9)

De quoi se plaignent les hérétiques ?
Ils tuent les âmes et nous ne tuons que leurs corps!
(Saint Augustin)

Qu'est-ce que la civilisation moderne doit à la Bible ? Quel saint, quel scribe versé dans les Ecritures a légué quelquechose d'utile à l"humanité ? Quel saint a condamné l'esclavage ?

Si un homme frappe à mort son esclave et que ce dernier survit un jour ou deux,
l'esclave ne sera pas vengé car il n'est que bien mobilier.
(Ex 21.21)

Esclaves, obéissez à vos maîtres! (Eph 6.5)

L'esclave qui connaît la volonté de son maître et n'agit pas selon sa volonté recevra un grand nombre de coups. Celui qui l'ignore et agit de façon à mériter des coups en recevra un peu moins. (Luc 12.47-48)

Quel saint a inventé l'imprimerie ? Denis Papin a-t-il été canonisé pour avoir domestiqué la vapeur et allégé ainsi le labeur de son prochain ? Et Louis Pasteur, tout athée qu'il était, n'a-t-il pas été plus utile que tous les saints réunis ? Certes Nicolas Copernic et Grégor Mendel étaient des moines. Mais ce n'est pas leur foi dans les Ecritures qui a rendu leur noms célèbres...

Inversement : qui a incendié la bibliothèque d'Alexandrie ? Le patriarche Théophile.

Boccace raconte que, visitant le monastère du Mont Cassin, il en trouva la biblothèque complètement dévastée. Les moines grattaient et découpaient les parchemins d'ouvrages rares pour en faire des psautiers à l'usage des enfants...

Quand Pilate piocha dans le trésor du Temple de quoi financer un aqueduc à Jérusalem, ne fut-il pas plus utile aux Juifs que leurs prêtres ? L'auteur du Premier Livre des Maccabées écrit d'un air réprobateur (1.14) : Ils construisirent donc un gymnase à Jérusalem selon l'usage des païens. Est-ce insulter Dieu que de se laver et de soigner son corps ? Sans doute : Qui a été baptisé n'a plus besoin de se laver. (Jn 13.10) Ben voyons! Dans la même ligne, les Constitutions Apostoliques (ch IX) interdisent aux femmes de se laver avant la neuvième heure (15h). Clément d'Alexandrie ne permettait qu'aux femmes adultes l'usage des bains. Saint Athanase (De virginitate) défendait aux moniales de se laver autre chose que les mains, les pieds, et le visage. Selon Saint Jérôme, Saint Hilarion ne lava jamais le cilice qu'il porta toute sa vie. Au IIIème siècle en Egypte, plus de 80.000 moines vivaient ainsi dans la crasse. Résultat : plusieurs épidémies de peste ravagèrent l'Egypte et l'Ethiopie.

Est-ce grâce au christianisme que la médecine occidentale a progressé ? Il ne faut pas douter que les péchés sont les premières causes des maladies corporelles. (Jean Chrysostome, Sur Isaïe). Le brave homme ne faisait que reprendre les idées des évangélistes pour qui les maladies sont dues à la présence de démons dans le corps. Admirez la science médicale des premiers chrétiens :

En faisant usage de mon nom, ils poseront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris. (Mc 16.18)
Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'assemblée et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière sauvera le patient. (Jc 5.14-15)

Je ne vais pas remplir 100 Mo de tout cet obscurantisme, de tous ces massacres, de tout cet impact extraordinaire sur l'histoire de l'humanité. D'autres, sur le Net, s'en sont chargés.

Je vais simplement revenir au sujet de mes deux pages principales et conclure ainsi mes réponses aux objections de mon sympathique lecteur :

IL NE SUFFIT PAS DE CROIRE À UNE CHOSE
POUR QUE CETTE CHOSE SOIT VRAIE !

 

Bien à vous.

Bien à vous aussi. Suite au prochain épisode.