Critique de l'interprétation
de Monsieur Roland Jug

qui fait du char volant d'Ezéchiel une escadrille de F16

 

Mon cher ufomane,

J'ai lu votre page web.

Vous allez chercher des choses extraordinaires où il n'y en a point.

Les 4 animaux d'Ezéchiel désignent simplement 4 signes du zodiaque :

- L'homme, c'est le verseau, solstice d'hiver, entre -4000 et -2000

- le taureau, l'équinoxe de printemps, à la même époque.

- le lion, le solstice d'été, comme je l'ai déjà dit dans ma page.

Quant à savoir pourquoi l'aigle représente l'équinoxe d'automne plutôt que le scorpion, c'est sans doute par répulsion : le narrateur a remplacé ce scorpion par l'aigle voisin, comme les rédacteurs de la Bible parlent de "cuisse" pour ne pas dire "bite", et de "talon" pour ne pas dire "vagin" (Gn 3.15 : la menstruation expliquée par la morsure d'un serpent magique).

Qu'au dessus de ces animaux, il y ait un ciel de cristal (1.22) ou de saphir (10.1), c'est à dire translucide ou bleu foncé, cela ne me paraît pas extraordinaire : j'appelle cela "voûte céleste" et non "cockpit de F16"...

Mais peut-être que j'exagère moi aussi à coup d'explications astrales, car l'art assyrien offre des personnages ailés à tête d'aigle, des taureaux à tête d'homme, et autres chimères. Voyez ci-contre le dieu Pazouzou. Il a quatre ailes mais ne ressemble pas pour autant à un hélicoptère...

Quand vous citez Ez 1.10 (Tous les quatre avaient une face de "keroub"), vous traduisez "keroub" par "boeuf",

et juste au-dessus, pour Ez 10.14 (La face du premier était celle du "keroub"), vous le rendez par "chérubin". Ce n'est pas logique.

Je vous concède que ma Bible de Desclée de Brouwer (1973) utilise conjointement "taureau" et "chérubin".

Ce n'est pas plus logique, mais ce n'est une raison pour les suivre.

Evidemment, si vous remplacez votre "face de chérubin" par une "face de taureau", il vous sera difficile de l'interpréter comme "face d'appareil"...

Le mot hébreu traduit par "gloire" ne signifie pas un objet brillant, comme on pourrait le croire à partir du sens latin de "gloria" (de l'indo-européen klewos, la renommée, cf "proclamer").

Ce mot hébreu est kabod et signifie "être lourd".

Donc, si vous traduisez plus fidèlement Ez 9.3, vous obtenez :

La masse du Dieu d'Israël s'éleva du taureau.

C'est nettement moins impressionnant et c'est peut-être dommage, mais c'est ainsi.

Objection de l'ufomane : Ca va très bien, c'est encore plus explicite :
la masse c'est l'engin et le taureau, c'est la force ou moteur.
Cela donne L'ENGIN DU DIEU D'ISRAEL S'ELEVA DU MOTEUR.
Bah! encore une coincidence de plus!

Et le kabod du psaume 16 (v. 9) ?

Mon coeur se réjouit,
Ma gloire s'égaye
Même ma chair demeure en sécurité.
(trad. Chouraqui)
La Septante et la Vulgate lisent "langue" et le Rabbinat "âme".
Allez-vous lire : Vroum...
Quand ma petite âme fait vroum...
Vroum vroum
Dans mon petit scaphandre
Vroum...

[Il en est bien capable...]

Et puis votre interprétation, c'est à la fois trop et pas assez :

- c'est trop, parce que je ne vois pas comment Ezéchiel aurait pu distinguer la tête d'un pilote dans un avion à réaction fonçant à toute berzingue. Essayez donc.

Je note que les créatures font un bruit continu (1.24), comme le bruit d'une armée (ce qui ne m'étonne guère puisque je vois ici une armée en action).

Vous y entendez un bruit de moteur d'avion.

Ce qui frappe l'oreille, dans le bruit des avions, c'est l'effet Doppler.

Si Ezéchiel avait vu un avion, on n'aurait pas dû lire "bruit continu" mais, par exemple :

Et la voix des Créatures devenait aiguë quand elles s'approchaient,
et grave quand elles s'éloignaient.

Ufomane : Je vous pardonne, vous n'avez pas tout lu. Quand on lit, on comprend qu'il a dû rentrer dedans de force : "L'esprit m'enleva" (3.12). Du coup, l'effet Doppler, on s'en fout.

Parce que "L'esprit m'enleva", c'est un voyage en soucoupe ? Et Jésus emporté par le Diable, c'est aussi une soucoupe ? Et Saint Paul au troisième ciel itou ? Et Bellérophon sur le dos de Pégase également ? Et Lucien de Samosate, dont le navire est emporté jusqu'à la lune par une tempête ? Et Cyrano de Bergerac ? Mais Tintin embarqué dans une soucoupe, dans Vol 714 pour Sidney, c'était vraiment une soucoupe! Croyez-vous à une soucoupe aussi soucoupique ?

Nous reviendrons là-dessus plus bas.

- c'est trop, parce qu'on ne voit pas pourquoi une escadrille sortie de nulle part se promènerait en Babylonie vers -600 sans qu'on en trouve mention à la même époque en d'autres endroits de la Terre.

- ce n'est pas assez, parce que vous ne dites pas d'où sortent ces avions.

Réponse de l'ufomane : Pas de réponse. Ces questions ne sont pas à l'ordre du jour. Nous visitons tout juste la banlieue de la terre. Patience! Pas de bonnes questions, pas de bonnes réponses. Notre savoir est encore limité! Ce n'est pas une soucoupe volante, les soucoupes ne possèdent pas d'ailes.
Les F16 se promènent dans l'espace, maintenant ? Pour les Mirages, je veux bien le croire....
Les Papous ont créé le culte du Cargo en voyant l'activité de l'armée américaine en Nouvelle-Guinée. Ufomane : Je me fous des Papous.
Grave erreur. C'est le type de comportement à étudier lorsque deux civilisations ayant un écart technologique de plusieurs millénaires entrent en contact. Pauwels et Charroux l'ont bien compris.
Mais pour que les Américains aient pu mettre de tels engins sous le nez de primitifs, ils ont d'abord dû créer une économie produisant des milliards.

Où étaient les usines qui fabriquaient des F16 au temps d'Ezéchiel ?

Où étaient les bases de ces appareils ?

Où étaient les contribuables qui finançaient ces joujoux ?

Sur une autre planète ? Mais quand on possède des soucoupes pouvant circuler dans toutes les atmosphères de la galaxie, pourquoi s'emmerder à remplir leurs soutes d'avions à réaction ?

Pourquoi voulez-vous que le volume que tend l'ange à Ezéchiel (2.9) soit autre chose qu'un parchemin ?

Je le mangeai et il fut dans ma bouche doux comme du miel.

Le miel, c'est le goût de la manne céleste ; c'est aussi celui de la parole de Dieu.

Cette image est reprise dans les aventures de Jean le Baptiste dans son désert : allez-vous dire que JB mangeant des gâteaux au miel (grec enkris), cela signifie que JB avait la télé dans son désert ? Etait-ce par câble ou par satellite ?

Et les ET avaient-ils aussi câblé les Esséniens d'à côté ?

J'admettrai vos théories quand vos m'aurez déterré un poste de télé dans les grottes de Qumran (même en noir et blanc : c'étaient des ascètes, après tout...)

Et puis, comme vous dites que le parchemin d'Ezéchiel était une sorte de télé à écran plat, peut-être avez vous une trouvaille du même ordre pour les Tables de la Loi de Moïse ? Pourquoi se priver ?

Et comme les ET n'étaient pas racistes, Hammourabi a-t-il eu aussi le droit de publier ses lois à la télé ?

Et sur la 3ème chaîne, vous aviez les lois publiées par le Pharaon, sur la 4ème, la loi des Douze Tables de Numa Pompilius, sur la 5ème le code de Solon, etc etc. N'est-ce pas ?

Objection de l'ufomane : Vous dites: "Pourquoi y voir autre chose qu'un parchemin ?"
2.9 "Je regardai, et voici, une main était étendue vers moi, et elle tenait un livre en rouleau."
2.10 "Il le déploya devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors; des lamentations, des plaintes et des gémissements y étaient écrits."
Je ne vois pas comment on peut écrire en dedans (à l'intérieur) d'un parchemin. Cette précision n'est pas sans arrière-pensée autrement il aurait écrit: il était écrit des lamentations, des plaintes, des gémissements. "Lamentations, plaintes, gémissements", vous remarquerez que ce ne sont que des sons. Tout simplement, comme tout le reste, chaque mot est pesé, je vous le garantis.

Moi, je vous garantis que si j'écris : Le "J'accuse" d'Emile Zola contient un long cri d'indignation, nul autre que vous n'ira en déduire que je parle d'un enregistement sonore...

D'autre part, à propos de l'"intérieur" du parchemin, si la Vulgate dit

qui erat scriptus intus et foris

la Septante donne

gegrammena ta emprosqen kai ta opisqen
"écrit le devant et l'arrière" (calque de la syntaxe hébraïque)

Et irez-vous contester les connaissances en hébreu du rabbin Zadoc Kahn (La Bible, traduite du texte original par les membres du rabbinat français, Paris, 5733/1973) ? Celui-ci traduit :
Et le rouleau était écrit au recto et au verso
et contenait des lamentations, des plaintes, et des gémissements.

Voici pour cette "technologie avancée"...

Autre parenthèse : Ufomane : JE NE FAIS AUCUNE TRADUCTION. C'est la Bible de Louis SEGOND 1910. Plus la Bible est ancienne, plus je lui fais confiance, surtout quand cela corrobore. [...] Pourquoi lui plutôt qu'un autre traducteur, parce qu'à cette époque, il ne pouvait pas être influencé. Plus c'est reculé dans le temps, plus c'est innocent (influence religieuse, on croit en Dieu). Si l'Eglise avait eu des soupçons, ce livre [Ezéchiel] n'aurait pas été annexé à la Bible. Raisonnement simpliste : la valeur d'une traduction ne dépend pas de son ancienneté. Par exemple, la traduction des Témoins de Jéhovah est antérieure à celle de Segond, mais par choix dogmatique ils traduisent par "Jéhovah" des mots aussi différents que "Yavhé", "Elohim", et "Adonaï". Or, c'est en remarquant ces différences d'appellation qu'Astruc, médecin du roi, découvrit que le récit de la Genèse provenait de plusieurs sources plus ou moins bien ficelées. Aucun savant écclésiastique n'a jamais fait de découverte de cette importance. Si nous n'avions eu de la Bible que la version des Témoins de Jéhovah, les études bibliques en seraient encore au moyen-âge... Quand, dans le récit de la Passion, Segond écrit : Que son sang retombe sur nous et nos enfants, ce "retombe", qui n'est pas dans le texte, transforme une formule de bénédiction en formule de malédiction. L'Eglise a longtemps prêché que les malheurs des Juifs au cours de l'Histoire n'étaient que le résultat de cette malédiction, mais, comme Hitler en vengeur du Christ ce n'est pas très crédible, elle a remisé cette doctrine (sans changer la traduction, car voir ici une formule de bénédiction bouleverserait le catéchisme).

Il est connu que la Bible grecque contient quelques erreurs aux conséquences non négligeables : La vierge enfantera (Is 7.14) disent la Septante et Segond; "la "jeune fille" disait le texte hébreu. D'autres erreurs tiennent de la mauvaise foi : si l'on raconte que le Christ se promenait sur la mer de Tibériade en galère et non en barque, cela fait naturellement moins crédible. D'autres erreurs encore viennent de la paresse du traducteur : on trouve des "centimes" et des "kilomètres" dans les versions françaises des Evangiles. Quand je trouve en Isaïe (3.5) un "manant" et un "noble" (termes qui ne conviennent pas à la société juive), je vérifie chez les Juifs où je trouve un "maudit" et un "glorieux". Il est même arrivé que les Juifs remanient le texte pour embêter les chrétiens (en ne glissant que quelques points sur deux lettres, il est vrai; voir Bossuet dans ma page sur Jésus). Faites comme moi pour trancher les point litigieux : pour l'AT, comparez deux ou trois traductions d'origine juive, plus la Septante en grec et la Vulgate en latin.

Être tatillon sur les "centimes" et les "kilomètres" de l'Evangile aiguise l'esprit. C'est ainsi que j'ai découvert que Richard Lebeau, historien cité dans ma page précédente, était un fumiste. Il a commis dans Historia (n° 596, août 1996) un article sur le phare d'Alexandrie où on lit :

Pour Masoudi, qui vécut au Xème siècle, la hauteur du phare est d'environ 230 coudées (soit 102 m). [...] Plus tard, en 1165, Ibn al Sayig sait se montrer plus précis. Il affirme avoir mesuré le célèbre monument avec une corde. Ainsi "cordé", le premier étage, carré, atteint 60 m, le deuxième, octogonal, 26 m, et le troisième 19 m. D'après cette méthode artisanale, le sommet du phare s'élève à 105 m au dessus de la mer. Par la suite les auteurs musulmans firent montre d'une plus grande précision. [c'est moi qui souligne] Makrisi, un homme du XVème siècle, s'appuyant sur une source du XIIème siècle, donne 53,44 m pour la hauteur du premier étage, 36,14 m pour celle du deuxième, et enfin 13,75 m pour celle du troisième. Avec ces nouveaux chiffres, l'édifice lumière du monde antique atteint 103,33 m de haut. Il me semble évident que la "précision" de Lebeau se réfère aux centimètres. Il me semble encore plus évident que Makrisi n'a pas pu effectuer ses mesures sur la base du système métrique. Alors j'ai ouvert mon Quid au chapitre "mesures étrangères" et je suis tombé sur un "kesabag" égyptien de 3,55 m. En rétrovertissant les mesures données en mètres, je trouve 15 + 10 + 4 = 29 kesabags. Moi, j'appelle cela des chiffres ronds et non des mesures "de grande précision". Pour que Lebeau ait commis cette bourde, il faut qu'il ait recopié un ouvrage ayant compilé avant lui ces auteurs arabes. Ce n'est pas un crime de servir de l'ouvrage d'un autre : c'est fait pour ça. La malhonnêteté commence lorsque qu'on ne cite pas ses sources et que l'on veut se faire passer pour un grand érudit en alignant les noms de trois auteurs arabes médiévaux dont on n'a jamais lu les ouvrages...
Et que penser d'un "historien" incapable de s'immerger dans un autre système de mesures que le sien ?

À propos de mesures - je m'éloigne de plus en plus de notre sujet, mais cela peut intéresser un lecteur -, je conseille de lire dans JB Say, Traité d'économie politique, le chapitre "Des sommes dont il est fait mention dans l'Histoire", où il évalue le cours des monnaies non en or mais en blé, le cours de l'or ayant beaucoup plus varié que celui du blé, dont le rendement est resté constant jusqu'à son époque (Pour les sommes des XIXème et XXème siècle, il faut donc changer de méthode). C'est sur ses travaux que je me suis appuyé pour évaluer les revenus du roi Salomon.

Autre problème :

Si l'Eglise avait eu des soupçons, ce livre [Ezéchiel] n'aurait pas été annexé à la Bible. La formation du Canon des Ecritures, c'est un gros morceau. Voyez, par exemple ce site. Dans le NT, l'épître de Jude est canonique mais elle cite le Livre d'Hénoch qui ne l'est pas... L'Apocalypse n'est devenue canonique qu'au IVème siècle. Les Juifs et les Témoins de Jéhovah n'utilisent pas le même canon de l'AT que les catholiques.

Des tas d'Evangiles ont disparu avec leur secte non parce qu'ils décrivaient explicitement des apparitions soucoupiques mais parce que leur vision de Jésus était moins porteuse que d'autres sur le marché des idées religieuses de l'époque.

Ainsi, lorsque l'Evangile de Vérité dit que le Verbe descendit du Plérôme, lequel était la pensée du Père (le dieu bon d'en haut), et que la Totalité (Jéhovah, dieu mauvais d'en bas) en fut frappée de terreur, c'est nettement moins clair pour les masses populaires qu'un archange engrossant une vierge et un roi Hérode envoyant sa police pour massacrer le marmot. Inversement, un poème érotique comme le Cantique des Cantiques est entré dans le Canon parce qu'un théologien y a décrypté l'amour de Jésus pour son Eglise...

Je vous donne en bas de page un morceau du Testament de Lévi avec un beau voyage en soucoupe. Ce livre n'a pas été annexé à la Bible hébraïque, non par censure mais parce que sa composition est trop tardive (Ier siècle av JC) et sa diffusion trop faible, car réservée aux seuls initiés (le Canon de l'Eglise ne mentionne qu'au VIIème siècle).

Est-ce que par hasard, "le sommeil tomba sur moi" (2.5) évoque un coup de rayon hypnotique ?

Et examinons ceci :

Et voici que les cieux s'ouvrirent
et un messager de Adonaï me dit : "Lévi, Lévi, entre!"
(2.6)
Le ciel ne peut pas "s'ouvrir", c'est indéniable.
Par conséquent nous avons ici une porte de soucoupe, n'est-ce pas ?

Comparons ce morceau à un autre (Actes des Apôtres, 7.55 sq) :

Tout rempli de l'Esprit Saint, il fixa son regard vers le ciel.
Il vit alors la gloire de Dieu et Jésus debout à la doite de Dieu.
"Ah! Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu.
Jetant alors de grands cris, ils se bouchèrent les oreilles et se précipitèrent sur lui.
Le choeur des ufomanes : Il voit Jésus apparaissant au hublot d'une soucoupe, c'est évident! Ils se bouchent les oreilles non pour ne pas entendre les paroles d'Etienne mais à cause du bruit des réacteurs de la soucoupe! Chantons pour fêter cette découverte : Il est là, le bel ufo blanc!
Jouez, hautbois! Résonnez, musettes!
Il est là, le bel ufo blanc!
Chantons tous son avènement!

Depuis plus de quatre mille ans,
N'avaient rien compris les Prophètes.
Depuis plus de quatre mille ans,
L'exégèse se plante complètement...

Il est là, le bel ufo blanc
Jouez, hautbois! Résonnez, musettes!
Il est là, le bel ufo blanc!
Chantons tous son avènement!

Et sa base de lancement
Est sûrement sur une comète.
Et les anges en leurs habits blancs
Sont des Martiens et c'est évident!

Il est là, le bel ufo blanc...

Au chapitre 3 du Testament de Lévi, nous avons un beau voyage parmi les sept cieux.

Evidemment, il ne s'agit pas de l'imagination d'un poète mais de la relation d'un voyage en soucoupe. Il ne faut pas lire "souffle du châtiment" mais "turboréacteur", n'est-ce pas ? Il ne faut pas interpréter "souffle d'égarement" comme "mauvais penchants de l'âme" mais lire "turboréacteur en panne". Il ne faut pas interpréter "la Grande Gloire" comme "le trône de Dieu" mais comme "la grande masse", c'est à dire la planète Jupiter, c'est évident. Vous trouverez là-bas une base martienne flottant sur un océan de méthane (les ET adorent se peler les miches). Pauvres terriens crédules! Il était temps qu'arrivent Maître Jug et sa Révélation Cosmique!

Naturellement, les Martiens ne se sont pas contentés de venir il y a deux ou trois mille ans.

Au XVIIème siècle, il ont contacté Savinien Cyrano de Bergerac qui nous a laissé une relation de son voyage en soucoupe (en bas de page). Il va de soi que les Martiens ont donné à l'auteur une ceinture anti-gravité et que, incapable d'en saisir le fonctionnement, il a parlé de "fioles de rosée". Mais il y a un fait réel là-dessous, c'est indéniable... Tenez : il dit expréssement que les Martiens ont le teint olivâtre, or tout le monde sait que nos visiteurs sont des Petits Hommes Verts (même Raël les a vus ainsi) : n'est-pas une preuve accablante ? Et ces Martiens se promènent tout nus : n'est-ce pas une preuve tout aussi évidente que Cyrano parle d'un vaisseau spatial climatisé ?

Et nous avons un autre argument massue, messieurs les sceptiques.

Nous avons pu voir à la télé une publicité pour les camescopes Toshiba faite d'une interview de David Vincent qui avait rencontré des Martiens dans les années soixante. Croyez-vous que la firme Toshiba aurait contacté David Vincent si ses dirigeants avaient cru qu'il s'agissait d'un rigolo, s'ils n'avaient pas su qu'il avait VRAIMENT rencontré des Martiens ?

Fin de la parenthèse.

 

Dans Ezéchiel, les Anges, qui sont des envoyés de Dieu, possèdent des armes de destruction (9.1 : Approchez, fléaux de la ville, chacun son instrument de destruction à la main.)

Il n'est dit nulle part qu'il s'agisse d'un engin sophistiqué.

En Sagesse (18.15), l'Ange Exterminateur est équipé d'un "glaive aigu", ce qui semble suffisant pour faire toutes sortes de dégâts. Dans l'Apocalypse (14.18), cet ange vendange l'humanité à l'aide d'une simple faucille.

Ufomane : Vous sortez du sujet en pêchant dans la Bible ici et ailleurs, vous trouverez toujours quelque chose pour vous satisfaire, chose que je ne me permets pas de faire.

Vous le devriez : cela s'appelle s'instruire... Comme les différents livres de l'Ancien Testament appartiennent à une même culture, il me semble pertinent de m'appuyer sur les uns pour éclairer les obscurités des autres. On peut même se référer à l'AT pour comprendre pourquoi les auteurs du NT croient que la Terre est plate alors qu'un Grec avait déjà calculé sa circonférence.
Lisez l'Apocalypse, livre le plus archaïque du NT, et par là le plus proche de la littérature apocalyptique qui forme la dernière phase de la rédaction de l'AT : vous y retrouverez les quatre vivants (4.6) et le rouleau d'Ezéchiel (5.1) avec la traduction "au recto et au verso".

Ufomane : Posez-vous la question : pourquoi "engin de destruction" et pas "engin de mort" ? Tout simplement les mots choisis par Ezechiel sont pesés. Un engin sophistiqué, comment pourrait-il le dire, surtout pour une arme de poing ? Si c'était un glaive, il aurait dit tout simplement "épée". C'est dans son vocabulaire.

Bien. J'accorde que la Septante porte skreuh ths exoloqreusws, du verbe ex-ollumi, "anéantir", skreuh étant "tout objet d'équipement, meuble, outil, intrument, arme, agrès, harnais, etc" (Bailly, Dictionnaire grec-français). Chouraqui et Z. Kahn sont d'accord pour traduire l'original hébreu par "engin de destruction". Mais un "engin de destruction", en ce temps-là, c'est plus souvent un bélier, une baliste (lance-pierres), ou une catapulte ("lance-épieux") qu'un canon de 75 ou une épée de chevalier jedi.
Comment un homme peut-il porter une baliste à la main ? objectera-t-on.
Simplement parce que, s'il arrive que les envoyés de Dieu soient appelés "hommes" et non "anges" (ce qui revient au même puisqu'"ange", aggelos, signifie "messager" en grec (hb maleak); par exemple des "hommes" partent pour Sodome (Gn 18.22) mais des "anges" y entrent (Gn 19.1)), ces "hommes" sont des géants comme je l'explique dans ma page sur l'AT (Gn 18.6-8; menu pour trois "hommes" : un veau entier et 150 kgs de farine).
Donc, si un homme ordinaire ne peut se promener une baliste à la main, pour un géant, c'est déjà plus faisable. Cette hypothèse explique également que cet "homme" parle d'une voix forte (Ez 9.1). De même, on comprend mieux pourquoi Jérusalem est représentée par une brique (4.1) : Jérusalem est à l'échelle de ce Messager ce qu'une brique est pour Ézéchiel.

Comparons ces "armes divines" avec celles d'autres mythologies. Lorsque Phaéton, incapable de maîtriser le char d'Apollon, faillit embrasser l'univers, son grand-père Zeus le massacra de quelques éclairs bien ajustés.

Auriez-vous, par hasard, eu la révélation que le char de Phaéton était une soucoupe volante, que la foudre était une arme atomique et Zeus le chef des Extra-terrestres ?

S'il vous prenait la fantaisie d'adopter cette théorie, iriez-vous faire des fouilles au sommet de l'Olympe pour y retrouver une preuve ? Je me contenterais d'un boulon de soucoupe à condition que vous me prouviez qu'il s'agit bien d'un boulon de soucoupe, même s'il n'est pas en cobalt à l'état natif (voir Hergé, Vol 714 pour Sydney).

Il y a moins d'un siècle, le soleil a paraît-il dansé devant des milliers de témoins à Fatima. Le croyez- vous ?

Ou croyez-vous qu'il s'agissait d'une escadrille d'ovnis ?

A cette époque (1917), la firme Gaumont avait envoyé des centaines de reporters courir la planète pour tout filmer, des habitants des villages des Alpes aux danses de Papouasie.

Les archives Gaumont (ou peut-être Pathé Cinéma, je peux me tromper) constituent un fantastique trésor ethnologique.

Sur la danse du soleil de Fatima, il n'y a rien.

Plus récemment, aucune télévision ne nous a montré la vierge apparaissant à Medjugorjé.

En 1974, Raël s'est bien gardé d'emmener un appareil photographique à ses rendez-vous avec les Martiens.

Est-ce que vous croyez aux dires de Raël, aux apparitions de Fatima, aux fantômes, et au monstre du Loch Ness ?

Croyez-vous au continent de Mu ? Moi, je n'y crois guère pour des tas de raisons que j'expose dans une page traitant de ce sujet. J'y ai jadis cru en lisant Churchward la première fois, mais j'avais quinze ans et j'étais moins instruit qu'aujourd'hui.

Si vous ne croyez à rien de tout cela (pour la raison intelligente qu'on ne vous en a pas donné de preuves, par exemple...), pourquoi croire que la vision d'Ezéchiel est autre chose qu'une fantaisie poétique ?

Votre page ne parle que d'Ezéchiel et non du reste de la Bible. Je me demande bien pourquoi.

Vous avez pu constater que, moi, je ne me gêne pas pour étriller les deux Testaments.

Pensez-vous que vos E-T soient entrés en contact avec les Juifs comme l'assurent un certain nombre de toqués que je cite dans ma page ? Est-ce de ces E-T que les Juifs tirent leur science géographique, à savoir que la Terre est plate, qu'elle repose sur des piliers, que le ciel contient des chambres remplies soit de neige, soit de pluie, soit de grêle, et autres joyeusetés (Job 38) ?

Mais j'insérerai quand même un lien dans ma page vers la vôtre.

Cordialement.

Thierry.

 

Autres trouvailles de notre ufomane non insérables plus haut :

Allez, un petit scoop:

7.17  Toutes les mains sont affaiblies, Tous les genoux se fondent en eau.
7.18
 
Ils se ceignent de sacs, Et la terreur les enveloppe. Tous les visages sont confus, toutes les têtes sont rasées.
7.19
 
 
 
 
Ils jetteront leur argent dans les rues, Et leur or sera pour eux un objet d'horreur. Leur argent et leur or ne pourront les sauver. Au jour de la fureur de l'Éternel, ils ne pourront ni rassasier leur âme, ni remplir leurs entrailles car c'est ce qui les a fait tomber dans leur iniquité.

Je dis: il n'y a que le nucléaire qui peut faire ça ou la chimiothérapie. Les symptômes de la bombe atomique, cela ne fait aucun doute et décrits comme à ce jour, Je le sais parce que les deux premiers coups sont partis sur des humains dans 2 villes japonaises (voir les récits dans les livres).

A savoir ce que je raconte est juste, il est clair que dans un passé tout proche, il était impossible même de le soupçonner. Et en ces temps, on voulait comprendre. D'où les erreurs et peut-être certaines adaptations.

Moi, je persiste à y voir le récit d'une invasion étrangère avec des techniques aussi classiques que des chars de guerre, des balistes, et des tours de siège.

Pendant l'hiver 1870-71, lorsque les Prussiens assiégeaient Paris, je crois bien que pour un louis d'or on pouvait tout juste acheter un poulet au marché noir. En 1720, lors de la peste de Marseille (85.000 morts), les troupes du roi cernaient la ville pour empêcher sa propagation. Si vous approchiez des lignes, vous preniez une balle à cent mètres avant d'avoir pu corrompre un garde, tant par obéissance de celui-ci que par peur du peloton d'exécution ou d'une contamination toute aussi mortelle. Dès lors, qu'importait à une demoiselle en train de cracher le sang d'avoir une dot de 20.000 louis ? Leur argent et leur or ne pourront les sauver.

Lors du siège de Jérusalem par les Romains en 70, les Zélotes brûlèrent les reconnaissances de dettes conservées dans le Temple. C'était toujours bon à prendre pour le débiteur installé en Galilée. Mais que croyez-vous qu'il arriva aux assiégés, riches ou pauvres ? Leur argent et leur or ne pourront les sauver. Ils ne pourront ni rassasier leur âme, ni remplir leurs entrailles.

Problème de maths : En 1930, vous héritez d'un million de francs-or en emprunts russes et de cent mille francs en bons de la Défense Nationale. Combien avez-vous de francs-or ?
Réponse : 20.000, à cause d'une guerre et d'une révolution. Leur argent et leur or ne pourront les sauver.

Il y a soixante ans, lorsque l'Armée Rouge submergea l'Europe de l'Est, quels furent les sentiments des populations en les voyant arriver ? Dix à quinze millions de fuyards sur les routes, sans pouvoir emporter ce qui faisait l'essentiel du capital, maisons et champs.

Quant l'horizon s'est fait tout noir,
Tous les oiseaux sont partis
Sur les chemins de l'espoir
Et nous, on les a suivis
À Paris...
                                          (Sylvie Vartan)
Alors ? Il n'y a que le nucléaire qui peut faire ça ou la chimiothérapie.

Vraiment ? Et une bonne douche, ça fait quoi ?

Autres commentaires du sieur Jug :

Et je ne suis pas un devin. Ouvrez vos yeux. Suivez l'actualité. Si vous regardez les choses d'un oeil neuf, vous ferez des découvertes. Si vous restez dans vos anciennes croyances, il n'en sortira rien de mieux. Adoptez ma stratégie, je ne suis influencé que par le cathéchisme de mon enfance. Si vous me lisez bien, vous verrez que je ne suis guère influencé par le catéchisme... Je suis aussi influencé par tous les documentaires à la télé (archéologie, technique, animaux, univers, religions, etc. etc.). L'astrologie, c'est l'astrologie. Ezechiel, c'est Ezechiel! C'est très bien de suivre des documentaires archéologiques à la télé, mais il ne faut pas croire tout ce que dit la télé sur la Bible. J'ai vu un documentaire sur des zigotos qui avaient retrouvé l'arche de Noé au sommet de l'Ararat. Je n'en crois rien : pourquoi retrouver l'arche de Noé et pas celle d'Outanapishtim ou de Deucalion ? Et l'enclos de Yima, ou est-il ?

L'astrologie est liée à la religion, comme je l'ai montré à propos des travaux d'Hercule et de l'Apocalypse. Le patriarche Jacob a eu douze fils de quatre femmes, chacune de ces femmes ayant eu trois fils (si l'on élimine Lévi et qu'on remplace Joseph par ses deux fils pour les raisons que je donne au chapitre Invention tardive de Joseph : est-ce un état civil historique, ou y a-t-il un rapport avec douze signes du Zodiaque et quatre saisons ? On trouve quelques totems de tribus antérieurs au monothéisme :

Juda est un jeune lion. (Gn 49.9)
Issachar est un âne robuste.(v. 14)
Que Dan soit un serpent.(v. 17)
Nephtali est une biche rapide.(v. 21)
Benjamin est un loup rapace.(v. 27)
Mais il faudrait gratter encore pour savoir l'état primitif de la mythologie juive. Par exemple Dan n'assonne pas avec naash ("serpent"); c'est la tribu de Manassé qui devrait avoir le serpent pour totem, tribu qui n'est pas citée puisque regroupée avec celle d'Ephraïm en une seule "tribu de Joseph". Dans les bénédictions de Moïse, c'est Dan qui est un jeune lion (Dt 33.22) et Samson, aux aventures duquel est lié le lion, est de cette tribu.

On me dira qu'il n'y a ni âne ni serpent dans les signes du Zodiaque. C'est l'idée qui compte, les détails pouvant varier (ex: la Balance bâtie sur les pinces du Scorpion). On lit plus loin dans la Bible que le roi Josias (inventeur de Moïse et vrai fondateur du monothéisme) débarassa le culte de ses aspects astrologiques :

Il supprima les prêtres [...] qui sacrifiaient à Baal, au soleil, à la lune, aux constellations, et à toute l'armée du ciel. (2 R 22.5) Josias n'a pas pu tout effacer. Bien plus tard, Flavius Josèphe écrit à propos du pectoral du Grand Prêtre (cf Ex 28.9 sq) : Les deux sardoines qui servent d'agrafes marquent le soleil et la lune, et les douze pierres précieuses les mois ou douze signes figurés par le cercle que les Grecs appellent zodiaque. (Antiquités juives, III,8) Donc, il ne faut pas dire : L'astrologie, c'est l'astrologie; Ezéchiel, c'est Ezéchiel. Mais : L'astrologie, c'est de la religion;
la Bible, c'est de la religion;
Ezéchiel, c'est de la religion...
Et quand l'astrologie devient religion, le mythe devient Histoire; et Qui tient le passé tient le présent (Georges Orwell, 1984) : l'Histoire devient ainsi de la politique.

Le problème de l'archéologie biblique, c'est qu'elle est intéressée : on ne trouve que ce que l'on cherche. On me dira que Schliemann a retrouvé Troie. Mais, au moins, la Grèce d'aujourd'hui de revendique pas la Troade. Tandis que prouver que la Bible est vraie, ça intéresse trois religions plus l'Israël dont les frontières sont définies par la Bible :

À ta postérité je donne ce pays,
du fleuve d'Egypte
[le nil] au Grand Fleuve, l'Euphrate. (Gn 15.18)
J'ai trouvé un site synthétisant toutes les déconvenues des archéologues qui retournent la Judée depuis cent ans sans y avoir trouvé de confirmation nette du texte biblique : Ask why : the crisis of sacred history. On peut croire aux récits bibliques en étant athée : il suffit d'avoir une confiance exagérée dans l'honnêteté des chroniqueurs. Mais méditez plutôt ce dialogue tiré de L'histoire sans fin : - Où sont les limites de Fantasia ?
- Fantasia n'a pas de limites car c'est un lieu tiré de l'imagination humaine.
Et l'imagination humaine est sans limites.
Ainsi, des écrivains bibliques imaginent des prodiges et des soucoupomanes qui prétendent ne pas croire à ces prodiges cherchent à les expliquer par d'autres prodiges...

J'avais écrit dans le courrier que fut d'abord cette page :

Mon cher ufomane, vous débloquez complètement. Formule supprimée en tête de la version publique qu'est cette page. C'est pour cela que Monsieur Jug me répond : Vous, vous ne débloquez pas, vous avez été trompé, c'est pire. Trompé ? Par qui ? Par mon seul cerveau ? Car c'est lui qui me guide. Il m'a fallu lire un certain nombre de bouquins et trier le vrai du faux, ou, plus exactement, trier le possible de l'improbable pour pouvoir écrire ces pages. S'il y a des dieux quelquepart, l'un d'eux m'a sûrement donné un coup de main en me faisant tomber sur de bons livres : aurais-je enquêté sur l'historicité de Jésus-Christ si mon père n'avait pas retrouvé au grenier les bouquins de Franz Cumont sur Mithra, ce dieu descendu du ciel pour sauver l'humanité ? J'ignore où j'ai lu le nom de Salomon Reinach la première fois, mais ses explications sur l'origine des mythes dans Cultes, mythes, et religions (réédités récement dans la collection Bouquins, sauf quelques chapitres aussi intéressants) vous arment pour éviter de tirer n'importe quoi des littératures religieuses. Je suis prêt à me remettre en question, mais il me faut des arguments plus concrets (le gros grain de sable évident). Ceci dit, vous m'avez rendu de grands services. Des petites modifications très minimes apparaîtront sur deux pages et des pages seront rajoutées pour être plus explicites. Ça, c'est un bon début. Figurez-vous que pour que je cesse de croire au continent de Mu, après avoir avalé Churchward et encensé Charroux, il a suffit qu'un copain me dise : Mais voyons : un continent ne peut pas couler! C'est simple mais je n'y avait pas pensé, moi qui, à douze ans, mélangeant Charroux et Wegener, retrouvais les contours du continent de l'Atlantide en reconstituant l'emboîtement des côtes d'Europe et d'Amérique...

Mais je dois rendre justice à Charroux en reconnaissant que ses ouvrages représentent une montagne de culture, et que si l'on ne peut le suivre dans toutes ses conclusions, sa lecture n'est pas du temps perdu. Ainsi Le livre des Maîtres du Monde est une bonne introduction à l'apprentissage de la manière dont les Saintes Ecritures et les chroniques de l'histoire antique ont été trafiquées.

Je dois aussi dire que j'ai commencé à connaître le texte de la Bible en voulant vérifier les citations qu'en faisait Charroux. Cependant, bien que Charroux révèle, dans Le livre des Maîtres du Monde, la manière dont les textes ont été remaniés, il tire ses interprétations ufologiques des versions ainsi obtenues : n'est-ce pas illogique ? Il écrit beaucoup de choses sur Jésus dans ses différents livres mais il a glissé quelquepart : Il est probable que Jésus n'a jamais existé. S'il avait développé et argumenté cette idée sur un chapitre entier, j'aurais été fixé sur l'interprétation des Evangiles quelques années plus tôt...

Pour une introduction à la critique textuelle de l'Ancien Testament, lisez Légendes patriarcales d'Ernest Renan, une centaine de pages, et disponible en édition récente.

Ce problème de critique textuelle n'est-il pas "un argument concret" ? Faut-il, sur la foi de l'Exode allez tamiser les sables du Sinaï pour y retrouver un boulon de soucoupe ? Ou ne suffit-il pas de lire les livres qui se présentent comme une chronique fidèle de la suite de cette histoire pour n'y trouver aucune référence aux lois de Moïse, et commencer ainsi à mettre en doute l'histoire officielle de leur composition ?

Quittons un peu la Bible pour demander à ceux qui ne croient pas tout ce que raconte l'"histoire officielle" (et, au fond, ils ont raison de s'en méfier) pourquoi ceux qui s'intéressent aux soucoupes prennent ceux qui s'intéressent aux continents engloutis pour des rigolos. Je ne sais pas ce que pensent les atlantomanes des ufomanes, faute d'avoir fréquenté des atlantomanes. Charroux, qui loge des Martiens dans l'Histoire, ne les convoque pas sur les continents perdus : sa guerre atomique atlanto-lémurienne s'est faite entre Terriens. Il parle d'une civilisation de niveau atomique antérieure à notre préhistoire naissant et mourrant sans le concours d'un seul Martien...

Peut-être est-ce parce que chaque interprétation de l'Histoire exclut l'autre : si les progrès de l'humanité sont dus aux enseignements des Martiens, il ne sont pas dus aux connaissances lémuriennes gardées depuis des milliers d'années dans les souterrains de l'Agartha et distillés au cours de l'Histoire par une Confrérie des Gardiens du Suprême Secret.

De même, certains veulent bien croire que Jésus ait ressuscité Lazare, soit qu'il se soit agit d'un coup de pub (Renan), d'une intervention de la médecine extraterrestre, ou d'un miracle. Mais si Jésus avait accédé à la demande d'une petite fille qui lui demandait de ressusciter sa grand-mère qu'un loup avait mangé alors qu'elle lui apportait une galette et un pot de beurre, alors là il n'y aurait plus ni Témoins de Jéhovah ni ufomanes : personne n'y aurait cru! Allez savoir pourquoi...

À propos d'interconnexions entre systèmes légendaires, certains sont partis conquérir le Graal (y compris Indiana Jones) à partir d'évangiles apocryphes. Charroux écrit que le Graal contenait un breuvage d'initiation plus ou moins composé de champignons hallucinogènes. N'ayant pas lu d'ouvrages sur "le secret des Templiers", j'ignore quelles autres interprétaions modernes existent. Mais si vous vous plongez dans les aventures d'Osiris d'où le récit de la Passion est tiré, vous y trouverez que la "nephrys" (nom à vérifier) était l'outre où Anubis recueillit les humeurs qui s'écoulèrent du cadavre d'Osiris (la passion d'Osiris expliquant l'origine des rites funéraires égyptiens). Cette outre devint une coupe où Joseph d'Arimathie recueillit le sang du Christ encore pendu à sa croix. Comme il s'agissait d'une coupe, on en déduisit que c'était celle que le Christ avait utilisé lors de la Cène. Si le professeur Jones et d'autres avaient potassé la mythologie égyptienne, ils auraient économisé leur sueur.

Il y a une chose curieusement vraie dans La dernière croisade : l'existence de la république de Hatay, que je pensais imaginaire, et qui a existé autour d'Alexandrette de 1920 à 1938. Fin provisoire du débat

Ukko

 

Testament de Lévi (extrait de l'apocryphe Testaments des Douze Patriarches)

Chapitre 1

1. Copie des paroles de Lévi, tout ce qu'il prescrivit à ses fils, concernant de tout ce qu'ils feraient et de tout ce qui devrait leur arriver jusqu'au jour du Jugement.
2. Il était en bonne santé quand il les convoqua auprès de lui ; il lui fut révélé qu'il était sur le point de mourir. Quand ils furent réunis, il leur dit :

Chapitre 2

1. Moi, Lévi, je fus enfanté à Harân et je vins avec mon père à Shekhèm.
2. J'étais jeune, environ vingt ans, quand avec Shim'ôn, je vengeai de Hamor notre soeur Dina.
3. Alors que nous gardions les troupeaux à Abél Mehola,(Jg 7.22) le souffle d'intelligence de Adonaï vint sur moi, et je vis que tous les hommes corrompaient leurs routes, que l'injustice se construisait des murailles, et que la non-Tora était assise sur des tours.
4. Je me lamentais sur la race des fils des hommes et je priais Adonaï de me délivrer.
5. Alors le sommeil tomba sur moi, et je vis une haute montagne et j'étais dessus.
6. Et voici, les ciels s'ouvrirent et un messager de Adonaï me dit : "Lévi, Lévi, entre!"
7. Je passai du premier ciel dans le deuxième, et je vis là de l'eau en suspension entre les deux ciels.
8. Je vis en outre un troisième ciel beaucoup plus lumineux et plus brillant que les deux premiers, oui sa hauteur était infinie.
9. Je dis au messager : "Pourquoi est-ce ainsi?"  Le messager me répondit : "Ne t'étonne pas de cela : tu verras quatre autres ciels plus brillants et qu'on ne peut lui comparer.
10. " Quand tu seras monté dans ces ciels, tu te tiendras proche de Adonaï, tu seras son desservant, tu proclameras ses mystères aux hommes et tu annonceras ce qui concerne celui qui doit délivrer Israël.
11. Et par toi et Iehouda, Adonaï se montrera aux hommes, [sauvant lui-même toute la race des hommes.]
12. Tu vivras de l'héritage de Adonaï, et il te tiendra lieu de camp et de vigne, de récolte, d'or et d'argent.

Chapitre 3

1. Entends donc ce qui concerne les sept ciels qui te furent montrés. Le plus bas est le plus obscur, parce qu'il voit toutes les injustices des hommes.
2. Le second contient le feu, la neige, la glace préparée pour le jour du Jugement dans l'équitable justice divine.  Là se trouve tous les souffles des châtiments pour exercer la vengeance sur les impies.
3. Dans le troisième ciel se trouvent les troupes des champs constituées pour tirer vengeance, au jour du Jugement, des souffles d'égarement et de Bélia'al.
4. Ceux qui se trouvent dans le quatrième ciel, au-dessus des ciels précédents, ce sont les consacrés. Oui dans celui qui est au-dessus de tous se trouve la Grande Gloire, dans le Sacré des Sacrés, bien au-dessus de toute sacralité.
5. Dans le ciel suivant, se tiennent les messagers des Faces de Adonaï qui desservent et intercèdent auprès de Adonaï pour toutes les fautes d'ignorances des justes.
6. Ils offrent à Adonaï un parfum de bonne odeur, un sacrifice en paroles et non sanglant.
7. Dans le ciel qui est au-dessus se tiennent les messagers qui portent les réponses aux messagers des Faces de Adonaï.
8. Dans le ciel suivant, se tiennent les Trônes et les Puissances. Là, des hymnes sont sans cesse offerts à Elohim.
9. Quand donc Adonaï jette un regard sur nous, nous tremblons tous, et les ciels et la terre et les abîmes sont ébranlés en présence de Sa Magnificence.
10. Les fils des hommes, indifférents à cela, continuent à fauter et à irriter le Très-Haut.

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Cyrano de Bergerac, Voyage dans la Lune (extrait)

...Voici comme je me donnai au ciel. J'avais attaché autour de moi quantité de fioles pleines de rosée, sur lesquelles le soleil dardait ses rayons si violemment, que la chaleur qui les attirait, comme elle fait les plus grosses nuées, m'éleva si haut, qu'enfin je me trouvai au-dessus de la moyenne région. Mais comme cette attraction me faisait monter avec trop de rapidité, et qu'au lieu de m'approcher de la lune, comme je prétendais, elle me paraissait plus éloignée qu'à mon partement, je cassai plusieurs de mes fioles, jusqu'à ce que je sentis que ma pesanteur surmontait l'attraction, et que je redescendais vers la terre.

Mon opinion ne fut point fausse, car j'y tombai quelque temps après, et à compter de l'heure que j'en étais parti, il devait être minuit. Cependant, je reconnus que le soleil était alors au plus haut de l'horizon, et qu'il était là midi. Je vous laisse à penser combien je fus étonné : certes je le fus de si bonne sorte, que ne sachant à quoi attribuer ce miracle, j'eus l'insolence de m'imaginer qu'en faveur de ma hardiesse, Dieu avait encore une fois recloué le soleil aux cieux, afin d'éclairer une si généreuse entreprise.

Ce qui accrut mon étonnement, ce fut de ne point connaître le pays où j'étais, vu qu'il me semblait qu'étant monté droit, je devais être descendu au même lieu d'où j'étais parti. Équipé pourtant comme j'étais, je m'acheminai vers une espèce de chaumière, où j'aperçus de la fumée ; et j'en étais à peine à une portée de pistolet, que je me vis entouré d'un grand nombre d'hommes tout nus.

Ils parurent fort surpris de ma rencontre ; car j'étais le premier, à ce que je pense, qu'ils eussent jamais vu habillé de bouteilles. Et pour renverser encore toutes les interprétations qu'ils auraient pu donner à cet équipage, ils voyaient qu'en marchant je ne touchais presque point à la terre : aussi ne savaient-ils pas qu'au moindre branle que je donnais à mon corps, l'ardeur des rayons de midi me soulevait avec ma rosée, et que sans que mes fioles n'étaient plus en assez grand nombre, j'eusse été possible à leur vue enlevé dans les airs.

Je les voulus aborder ; mais comme si la frayeur les eût changés en oiseaux, un moment les vit perdre dans la forêt prochaine. J'en attrapai un toutefois, dont les jambes sans doute avaient trahi le coeur. Je lui demandai avec bien de la peine (car j'étais tout essoufflé) combien l'on comptait de là à Paris, et depuis quand en France le monde allait tout nu, et pourquoi ils me fuyaient avec tant d'épouvante.

Cet homme à qui je parlais était un vieillard olivâtre, qui d'abord se jeta à mes genoux ; et joignant les mains en haut derrière la tête, ouvrit la bouche et ferma les yeux. Il marmotta longtemps entre ses dents, mais je ne discernai point qu'il articulât rien ; de façon que je pris son langage pour le gazouillement enroué d'un muet....

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