Puisses-tu déchirer les cieux et descendre,
Puissent devant
toi s'effondrer les monts,
Pour faire connaître ton nom à tes ennemis
En
accomplissant des prodiges inespérés.
Jamais oreille n'aura entendu, jamais
oeil n'aura vu,
Un autre dieu que toi agir ainsi en faveur de ses
fidèles.
(Isaïe 64.1-3)
J Chrestos / Christos
J Suétone (en
construction)
J Bucaille, le Coran, et la science
J Géographie évangélique
J Capharnahum, au 36ème sous-sol
J Boxif chez les marchands du Temple
J Guérisons
J Un original de Marc écrit en latin ? (en construction)
J Chimie
J Quand un Martien recrute
J Quand un Martien enseigne
J Vieux habits et vieilles outres
J Fin de carrière
J Sectes, mensonges, et idéaux
J Retour sur Flavius Josèphe
J Les frères de Jésus
J Le lieu de la Cène
J Procès
J Exécution
J Le Golgotha (nouveau chapitre, 01.05.03)
J Le disciple que Jésus aimait
J Marie de Magdala, mère du Fils
J Un Martien aux Enfers
J Conclusion
Mille ans plus tard, voici la Palestine baignée d'une civilisation hellénistique réputée pour son goût des sciences exactes. Les chroniques de l'époque ont donc valeur de reportage (ex : Flavius Josèphe, dans sa version non trafiquée...).
C'est alors que Jésus-Elohim débarque et que Decanis envoie un reporter.
Naissance de Jésus-Elohim : Nous pouvons imaginer que l'étoile des rois était un ovni.
Bien qu'il rappelle que Kepler a calculé qu'il y avait eu une conjonction de
Jupiter, Saturne, et Mars, en l'an 747 de Rome, soit JC-7, Decanis ose citer
l'abbé Fouard et sa Vie de Jésus, afin de caser l'idée qu'une étoile
ne saurait indiquer avec assez de précision l'emplacement d'une étable : il
paraît plus simple d'admettre que l'astre lui-même était miraculeux.
(dixit Jean Hus sur son bûcher en voyant
une petite vieille apporter son fagot)
Petite parenthèse sur la conjonction de planètes calculée par Kepler :
Il y a quelques mois a eu lieu une conjonction de cet ordre dans notre ciel. J'ai entendu à son propos au journal de 20 heures ceci : Comme il y a deux mille ans en Galilée.... Or l'Evangile situe cet événement en Judée. D'où vient l'erreur du journaliste ? Réponse
Connaissant la prédilection des évangélistes pour les prophéties, j'irais
plutôt chercher cet "ovni" ou cette "conjonction" dans l'Ancien Testament :
Et Isaïe de renchérir :
Ainsi nous avons ici une étoile, des rois mages, et des bergers. "Chez toi", pour Isaïe, c'est Jérusalem. Mais pour Michée (5.1), le Messie doit naître à Bethléem.
Matthieu, qui écrit pour les Juifs, convoque les rois et met les prophètes d'accord en promenant ces rois d'une ville à l'autre. Luc, qui écrit pour les Gentils, convoque les bergers mais pas les rois.
Le prénom Tifany (ou Tiphaigne, et autre Tiéfaine comme patronyme) vient de Théophanie (= Épiphanie, "apparition"), Sainte Théophanie étant la mère des Rois Mages...
Pour Matthieu, Jésus doit succéder à Hérode. Il naît donc à la mort de
celui-là.
Pour Luc, sa venue annonce le temps des Gentils. Il naît donc à
l'arrivée de Quirinius, gouverneur païen. Le vieillard Siméon, symbolisant
l'Ancien Testament, est même là pour lui confier sa succession...
Le problème de Luc est d'envoyer la Sainte Famille à Bethléem et de l'en ramener. D'où le prétexte du recensement. L'inconvénient de faire un recensement en Judée, c'est que cela provoque la colère de Dieu qui avait promis à Abraham une descendance aussi nombreuse que les étoiles, et c'est grandement blasphémer que de s'assurer que Dieu a bien tenu ses promesses...
Donc quand David recense le peuple (2 Sam 24), c'est une grande faute de David et le peuple est bien puni par une peste car Dieu est juste. Par contre, il est permis de recenser les Hébreux dans le désert (Nombres) et à Babylone (Esdras), car c'est en terre païenne et la main de Dieu n'atteint pas ces endroits-là...
Que Quirinius ait organisé un recensement en l'an 759 de Rome (+6), cela est attesté par Josèphe (Antiquités juives, 18.1). D'où des troubles fomentés par des Juifs pieux qui ne voulaient pas être victimes d'une peste divine, ou (car cela est possible aussi) ne voulant pas que les Romains mettent le nez dans leurs comptes, le recensement ayant d'abord un but fiscal.
Ce recensement ayant un but fiscal, vous pensez bien que les Romains ont
recensé chacun là où il gagnait sa vie et non obligé un million de Juifs à
sillonner le pays en tous sens pour retrouver le village qu'avait assigné Josué
à leurs ancêtres, tâche qui aurait été d'autant plus ardue qu'Hérode le Grand,
craignant les agitateurs messianiques, avait fait détruire les livres de
généalogies gardés dans le Temple afin que nul ne puisse prouver son ascendance
davidique.
Une bizarrerie apparente est que ce recensement ne déclenche pas la colère
divine. Cela peut s'expliquer par le fait que Luc considère qu'avec Quirinius la
Judée est devenue une terre païenne, ce qui me paraît douteux,
Sans doute est-ce la pudeur qui retient notre enquêteur de s'interroger sur
la conception virginale de Jésus. Pour Raël, Marie est culbutée par
l'Extra-terrestre Gabriel. Je ne suis pas certain que Charroux ait dit cela,
mais c'est fort possible puisque Raël n'a pas pu trouver cette information dans
les Evangiles... Notons que pendant longtemps, les chrétiens se sont passés des services d'un
certain Joseph : Justin (~ 150, Dialogue, § 100) et Origène (~200,
Contre Celse, II,32) font descendre Jésus de David par Marie, à cause de
l'écriture :
(01.05.03) J'ai trouvé d'où venait cette ombre, dunamis uyistou episkiasei soi, "la puissance du Très-haut te plongera dans l'obscurité".
Dans le Premier Livre des Rois (8.10), Jéhovah prend possession de son temple en l'emplissant de sa nuée. Ce trait de Luc n'est donc possible que si Marie habite le Temple (voir infra). Matthieu préfère au Verbe l'usage du Souffle divin, vulgairement appelé
"Saint Esprit". Le Verbe ayant déjà servi à créer le monde, pour recréer ce
monde en la personne de Jésus, il vaut mieux utiliser le Souffle qui n'a pas
fait grand chose depuis qu'il flottait sur les eaux (Gn 1.2). Notez qu'on trouve
la même idée chez Jean qui commence par le Verbe (1.1) et finit par le Souffle
(20.22).
Bien après, Origène, vers l'an 240 ne le connaissait pas comme troisième
personne de la Trinité cf son ouvrage intitulé La prière, où
n'interviennent que le Père et le Fils, avec aussi un développement sur le pain
"surnaturel" (epiousios) demandé dans le Pater des Evangiles, pain
surnaturel dont ne parle plus une seule église ou secte chrétienne faute de
savoir ce dont il s'agissait, et dont John M. Allegro (Le champignon sacré et
la croix) a fait un champignon hallucinogène à coup de raccourcis
linguistiques suméro-sémito-aryens. Si Raël s'était donné la peine d'apprendre
le grec, il n'aurait pas manqué d'en faire une variété de biscotte
martienne... Enfin, l'Eglise, qui se gaussait des demi-dieux, fera de ce Saint-Esprit un tiers de dieu.
Kai o logos sarx egeneto kai eskhnwsen en hmin peut être aussi traduite : Et le Verbe se fit chair et habita en nous. Voire en habitant en nous puisque l'hébreu ignore les modes
auxiliaires, participe et gérondif (il emploie le "mode consécutif", d'où tous
ces et qui parsèment la Bible et les Evangiles)
La version latine est tout aussi ambigüe : Et Verbum caro factum est, et
habitavit in nobis. Naturellement, je vous laisse imaginer les complications logiques et
théologiques d'une telle traduction : le Verbe s'est incarné dans tous les
croyants à la fois ! La Pentecôte (Ac 2.4) donne une version apparentée : être rempli du Verbe ou
de l'Esprit, quelle est la différence ? Le Verbe est mâle et l'Esprit femelle :
la belle affaire! Y-a-t-il eu une version de la fondation du christianisme commençant par une
incarnation collective de l'Esprit, version bazardée en deuxième épisode
lorsqu'on se mit à conter une incarnation unique ? Sans doute : Je veux te
montrer tout ce que t'a montré l'Esprit-Saint qui t'a parlé sous la forme de
l'Église. Car cet Esprit est le fils de Dieu. (Le Pasteur, 78.1)
Une autre version de la descente de l'Esprit sur terre est la version
"adoptianiste" des Synoptiques où l'on voit Jésus recevoir l'Esprit lors
de son baptême. Après que l'évangile de Marcion (Jésus
descendant des cieux sur Capharnahum) eut été corrigé par Selon Marc
d'une entrée en scène plus discrète (1.9 : En ce temps-là, Jésus vint de
Nazareth), Jésus n'était plus censé être empli de divinité. D'où la
nécessité de recharger ses batteries lors d'un baptême à grand spectacle. Mais
lorsque des théologiens plus imaginatifs le firent naître d'une vierge, ce
rechargement devint inutile et entraîna des discussions théologiques évoquées
dans l'Evangile même (Mt 3.14) : pourquoi Jésus aurait-il besoin d'être baptisé
? (La réponse n'est pas très argumentée : Parce que c'est comme ça!)
Si les Evangélistes peuvent ainsi jongler avec le Verbe, l'Esprit, et la
Sainte Vierge sans risquer l'excommunication, c'est parce qu'au départ, chez les
gnostiques, Marie et le Saint-Esprit étaient une seule et même personne,
Achamoth, la Sagesse, dont le Protoévangile dit qu'elle a passé sa
jeunesse au Temple :
(01.05.03) Le mot "veuve" doit être entendu comme "vierge consacrée" (cf infra)
et non comme épouse d'un Jéhovah qui serait mort entretemps... Car, dit Paul (1 Cor 2.7-8) :
Nous parlons d'une Sagesse de Dieu, mystérieuse, cachée, que Dieu a prédestiné
avant les siècles pour notre gloire, celle qu'aucun des Archontes des Éons* n'a baisée.
S'ils l'avaient baisée (egnwsan), ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de Gloire. (*) Puissances célestes inférieures au Dieu Inconnu
Pour Hermas, cette vieille femme est l'Eglise : Une révélation, frères, me
fut faite quand je dormais, par un jeune homme très beau qui me dit : " La femme
âgée de qui tu obtins le petit livre, qui est-elle, à ton avis ? " Moi, je dis :
" La Sibylle. - Tu fais erreur, dit-il, ce n'est pas elle. - Qui donc est-ce ?
dis-je. - L'église ", dit-il. Je répartis : " Et pourquoi est-elle si âgée ? -
Parce que dit-il, elle fut créée avant tout (le reste). Voilà pourquoi elle est
âgée ; c'est pour elle que le monde a été formé." (Le Pasteur, 8.1)
D'où le dogme de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge (à ne pas
confondre avec la naissance virginale de Jésus) décrétant que Marie n'est pas
morte mais fut enlevée vivante au Ciel, car il est écrit :
Avec toi [Dieu] est la Sagesse, qui connaît tes oeuvres et qui était
présente quand tu faisais le monde. (Sg 9.9) Ce qui arrangea bien quelques théologiens rebelles à ces histoires de famille
peu conformes à la morale commune : Marie a donc épousé un architecte, devenu
charpentier dans les versions ultérieures... Achamoth n'étant pas un nom facile à porter, un théologien découvrit qu'elle
pouvait s'appeler Noémie, "pleine de grâce" (Ruth 1.20 / Lc 1.28). Ce à quoi
elle répliqua : Ne m'appelez plus Noémie; appelez-moi Mara-yam ("mer
d'amerture") car l'Eternel m'a abreuvée d'amertume (en m'ôtant mon fils).
Puis Achamoth-Noémie-Marie, après avoir été "imprégnée par l'oreille" (dixit
Saint Augustin), ne pouvait faire moins que d'aller chez sa cousine Elisabeth
pour y chanter le Magnificat en famille (Luc 1.46) :
Pour pouvoir loger une Marie porteuse d'un bébé-éprouvette dans toute cette
théologie, il faut au moins s'abstenir de lire les textes dans leur intégralité,
ou les isoler de leurs sources, les "démythologiser" comme disait Bultmann et
comme a voulu le faire Renan sans utiliser le terme. Ce dernier s'est cru très
malin en faisant naître Jésus à Nazareth sous prétexte que la naissance à
Bethléhem "a été inventée pour répondre à Michée" (5.1) :
Généalogies De nos jours, on enseigne que la Sainte Vierge était une obscure moukère de
Nazareth et qu'il n'est plus nécessaire de se casser la tête à concilier deux
généalogies inconciliables. C'est dommage parce qu'on ne peut plus rire comme il y a cinquante ans :
Cette explication a jadis été pondue par Julius Africanus et reprise par
saint Augustin. Or si l'expression "fils de" qu'on trouve chez Matthieu peut
signifier une descendance uniquement légale, Luc dit "engendra" pour chaque
génération... Selon cette thèse, la mère de Joseph fut d'abord mariée avec Eli (selon Luc)
puis avec son frère Jacob, père de Joseph selon Matthieu. Le problème est que,
dans ce cas, le grand-père de Joseph devrait porter le même nom dans les deux
généalogies. En accordant que Matthan et Matthat soient le même nom, il faut
quand même recommencer l'opération aux générations antérieures... Cette théorie n'explique pas comment Jésus a pu naître à la onzième
génération après Zorobabel, selon Matthieu, à la vingtième selon Luc. Or
Zorobabel serait rentré de l'exil à Babylone en 538 av Jc. Ce qui donne des
générations de 27 ans pour Matthieu et de 49 ans pour Luc ; il n'est pas
impossible d'engendrer à 49 ans, mais sur onze générations ça commence à être
bizarre... Il y a également environ 500 ans de David à Zorobabel, soit 16 générations
d'une trentaine d'années selon Matthieu, 22 d'une vingtaine selon Luc. On peut
dire que Matthieu reste constant, mais que les connaissances chronologiques de
Luc sont lacunaires. Chouraqui fait vivre Abraham 800 ans avant David, ce qui donne pour les deux
évangélistes 13 ou 14 générations d'une soixantaine d'années chacune... Il faut
mettre à leur décharge que cette partie de la généalogie est dans l'Ancien
Testament (1 Chroniques). Qu'on arrête donc de chercher une réalité à des récits symboliques qui se
proclament comme tels, car Luc et Matthieu écrivent que tout s'articule
autour du nombre 7 : 77 générations pour Luc, 42 générations pour Matthieu ; Luc
a même logé David à sa 35ème génération, un Joseph aux 42ème et 70ème, et un
Jésus à la 49ème, n'osant pas confier des postes aussi importants à des noms
quelconques... On se gausse de ce que Matthieu a mis Jésus à la 41ème génération tout en
proclamant qu'il était de la 42ème. En fait, le disparu est Dieu le Père
lui-même, difficile à loger quand la généalogie ne remonte qu'à Abraham. En ne
comprenant pas cela, quoique Luc le proclame hautement (Lc 3.38), un moine bien
intentionné a logé, chez Luc, un Kainam entre Arphaxad et Sala, Kainam
qui n'est pas dans tous les manuscrits, et encore moins dans la Genèse! Curieusement, en scrutant de plus près la généalogie donnée par le
"royaliste" Matthieu, on y trouve un Jéchonias dont Jérémie (22.30) dit que la
descendance ne régnera pas sur Juda... Serait-ce pour annoncer que tout est
écrit et que Jésus n'a aucune chance de finir oint à Jérusalem ?
Enfin, ces généalogies apparaissent au IIIème siècle (j'emploie ici les noms
de Matthieu et de Luc pour désigner les ouvrages et non leurs auteurs qui sont
multiples, chacun y allant de sa retouche). À la fin du IIème siècle, Tatien,
disciple de Justin, commet un Diatessaron (harmonie des quatre évangiles)
d'où sont absentes les généalogies. Il est peu probable qu'il les ait
délibérément supprimées, puisque son but n'était que d'harmoniser. Au pire,
après avoir essayé de concilier l'inconciliable, il n'en aurait pris qu'une,
celle de Luc puisqu'il se souciait des gentils (il a écrit un Discours aux
Grecs). Dans un manuscrit du Diatessaron retrouvé en 1934, lors de
fouilles à Doura-Europos (Mésopotamie), ces généalogies sont absentes ainsi que
d'autres passages des Evangiles canoniques où il est dit que Jésus descendait
des rois de Judée.
Télépathie Je vous épargne la mise en scène du baptême avec mégawatts de choeurs
célestes, pigeon téléguidé, et feux d'artifices
(Justin, Dialogue avec Tryphon, §
88) (Jean 1.48) Decanis : Il faut savoir que, pour la majorité des ufologues, les E.T.
sont indubitablement télépathes (pour preuve : Ils ont une grosse
tête). Raisonnons en ufologue : puisque nos semblables ne sont pas télépathes, nos
dissemblables sont télépathes ; comme Jésus ne fait rien comme tout le monde, il
est dissemblable ; comme Jésus est dissemblable, il est indubitablement
télépathe! Pour ma part, j'irais d'abord explorer l'Ancien Testament avant de convoquer
le paranormal :
Dans les Synoptiques, c'est encore plus net : Cf : Est-il plus aisé de dire "Tes péchés te sont remis" ou "Lève-toi et marche" ?
Je finis par me demander ce que le prophète Decanis vient faire au pays des
ovnis alors qu'il semble chercher un dieu que peut lui offrir l'exégèse standard
des Evangiles : Les ovnis et les e.t. sont la nouvelle ambroisie qui procure la longévité,
voire même l'immortalité. Raël promet la même chose à ses fidèles, leur prélevant un bout de crâne et
leur assurant que les ET les ressusciteront grâce à l'ADN contenu dans
l'échantillon.... Autres commandes au Père Noël : remèdes à la pollution et aux maladies ; un monde sans guerres. Extrait du bréviaire de l'aumônier de soucoupe : A partir du moment où un monde peut vivre avec une technologie mais sans
guerre, cela prouve qu'il a su apporter à tous les habitants de la planète le
même niveau de vie etc... Autrement dit : "Ici Houston. Nous retardons la rencontre Apollo-Soyouz : il y a un Biafrais
qui n'a pas eu son bol de riz." C'est sans doute pour faire plaisir à ce genre de soucoupomanes que les
Extra-terrestres "observés" ont une morphologie d'enfant : un petit corps d'un
mètre de haut et une grosse tête. Avec une telle dégaine, ils ne peuvent qu'être
gentils. Ou, plus exactement, étant gentils, ils ne peuvent qu'avoir une telle
dégaine... (voir E.T et Rencontres du Troisième Type)
Autre trouvaille : Ces sectes [ndt: "concurrents déloyaux des religions en place qui vont
même jusqu'à détrousser leurs fidèles" (cf Actes 5.1-11)] qui font des
Extra-terrestres nos célestes créateurs réinstaurent une nouvelle (sic!)
conception polythéiste. Alors, en cette fin de siècle (ndt : de l'ère
scientifique ?), des "Extra-terrestres créateurs" sur fond gréco-romain,
égyptien, voir indien, bravo! Traduction : le polythéisme, c'est bon pour ces minables civilisations
égyptiennes, mésopotamiennes, gréco-romaines, indiennes, voire pour les
sous-développés du Japon actuel, mais tout de même pas pour les héritiers de la
pensée de notre père Abraham, le plus grand philosophe de tous les temps! Quant
à l'animisme, ce doit juste être bon pour les Nègres... Tâtonnements chronologiques Donc, pour notre ufologue, Jésus n'est pas qu'un auxiliaire terrien des
Elohim : il est un Elohim (utilisons le pluriel "élohim" au singulier pour ne
pas se prendre la tête). Or quel âge avait notre martien lors de sa mission ? "Un âge avancé" selon
Papias, évêque de Hiérapolis de Phrygie (IIème siècle), Jésus étant un nouveau
Moïse ; trente ans pour Luc, Jésus étant un nouveau Joseph (Gn 41.46).
Réponse : la Bible, où, selon divers exégètes (ex : Epître de Barnabé,
15.4) les sept jours de la Création impliquent que le monde doit durer sept
mille ans (car "mille ans sont comme un jour pour Dieu", Ps 90.4), et où les 40
ans de Moïse au désert préfigurent les 40 jours de Jésus au désert. Par conséquent, rien n'empêche d'additionner des jours et des années, voire
des "temps". Dans l'Apocalypse (12.6), "un temps, deux temps, et la moitié d'un temps"
font trois ans et demi, soit 42 mois ou 1260 jours (Ap 12.6), durée de la
mission de Jésus selon certaines interprétations de l'Evangile de Jean. Selon le
chanoine Boulanger (Manuel d'apologétique), 1260 ans sont à compter entre
l'onction de David et la Passion du Christ. Et selon Daniel (9.25-26), le Christ
sera mis à mort après 69 semaines d'années, soit 69 x 7 = 483 ans. Titus ayant
pris Jérusalem en 70, et Dieu ayant accordé 40 ans aux Juifs pour se convertir
(Ps 95.10 : Pendant quarante ans, j'eus ce peuple en dégoût [...] Aussi ai-je
juré en ma colère qu'ils n'entreraient pas dans mon repos.), Jésus a dû être
crucifié en l'an 30, et par conséquent Daniel a prophétisé en - 453. Peut-être Papias pensait-il à Daniel plutôt qu'à Moïse et Jésus serait mort
selon lui à 69 ans. Mais "Jean l'Evangéliste", qu'en pensait-il ? Si Jésus a le même âge
que le Temple d'Hérode, il a dû naître en - 20. S'il a 46 ans à son arrivée
à Jérusalem, nous sommes en 26. C'est précisément la date que donnent
les Actes de Pilate. Or le grand prêtre Anne, seul mentionné
dans le Selon Jean primitif a officié de l'an 6 à l'an 15.
Selon Irénée, dans sa Démontration évangélique, Jésus serait mort sous
Claude (41-54). Selon Origène (Contre Celse, I, 58), c'est Hérode le Tétrarque (le
contemporain de Pilate) qui aurait reçu les Rois Mages... Selon les Actes des Apôtres, Hérode meurt "rongé de vers" (12.23)
après les aventures de Jésus. Selon Flavius Josèphe (Guerre des Juifs,
I,33.5), c'est Hérode le Grand qui est mort ainsi en -4.
Jean-Claude Barreau (Biographie de Jésus, p. 33) a découvert que Jésus
a prêché durant une année sabbatique juive ayant commencé en octobre 27 (cf Luc
4, 19). Mais, dans ce cas, où Jésus et ses apôtres auraient-il trouvé un champ
de céréales (Mc 2.23 et // ; cf Lv 25.4) ? Les (més)aventures de l'agent Baptiste Sachant qu'à l'âge de douze ans, Jésus est déjà un puits de science (Lc 2.46
et Pseudo-Thomas 6.3, cf Ps 71.17 : O Dieu, tu m'as instruit dès ma
jeunesse) et qu'il n'ira jamais à l'école
on se demande bien ce qu'il a fabriqué pendant les vingt (ou quarante) années suivantes. Etait-il en mission dans le système de Deneb ou
dans celui de Rigel ? Ou bien a-t-il été viré du cours par correspondance
extra-terrestre ? Impossible, sinon comment lui aurait-on confié une mission
ensuite ? Peut-être a-t-il été oublié des Elohim à la suite d'un bug dans
l'ordinateur qui gère les effectifs en mission. Devait faire partie de ces
effectifs un Terrien du nom de Jean le Baptiste, puisque ce dernier savait tout
de la mission. Oubliés tous les deux, ils ne recevaient plus leur paye à la fin
du mois et en étaient réduits à manger des sauterelles au fond d'un désert.
Mais ne soyons pas trop attristés du destin lamentable de l'agent Triple Zéro
: le prophète Paul ayant aboli la circoncision (Rm 2.26 sq) sans prévenir sa
boîte (Ac 21.21), il fallait bien qu'il fourgue à ses brebis un ticket d'entrée
indolore, inodore, et incolore. Le baptême est d'ailleurs un vieux rite
préchrétien qui simule une noyade suivie d'une résurrection. Il a l'avantage sur
le baptême dans le sang d'un taureau en vigueur chez les mithracistes de coûter
bien moins cher.
Ce bain mortuaire est d'origine égyptienne : la momie était ainsi purifiée avant de prendre
place dans la barque funéraire. Ce rite est tiré du spectacle de l'inondation annuelle du Nil d'où émergera la terre revivifiée par le limon.
(01.05.03) L'Epître de Barnabé dit : Nous descendons dans l'eau remplis de péchés
et de souillures et nous en sortons portant des fruits dans le coeur,
nous reposant de notre peur, et espérant en Jésus dans l'esprit. (11.11)
Ce texte ne dit pas si le baptisé est vivant ou mort,
mais, si ce "repos de la peur" a un rapport avec le psaume 23,
il a de fortes chances d'être mort : Et le traité baptismal de l'Epître aux Romains (ch. 6) ne dirait-il pas la même chose ? Et l'Epître aux Galates (3.27-28) ? Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
Il n'y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni libre, ni mâle ni femelle. Vous tous n'ëtes qu'un dans le Christ Jésus. Il suffit en effet de voir combien le collage est mal foutu : 1° le ou les auteurs des Epîtres n'ont jamais entendu parler du Baptiste: le
baptême y est mis en relation avec la traversée de la mer Rouge par Moïse (1 Cor 10.2).
2° Jésus ressuscite quelques morts de rencontre mais néglige de recoller la
tête de son cousin. 3° Dans Marc, l'évangile réputé le plus ancien, les disciples se disputent en
10.35 sq pour savoir qui doit être baptisé en compagnie de Jésus (lors de la
Passion!...), alors que Jésus l'est depuis le début (1.9). Or JB est déjà mort
(6.14-29) et "ses disciples" l'ont mis au tombeau, et ce dernier passage est
bizarrement inséré au milieu des tribulations de Jésus... 4° Dans Luc et Matthieu, JB débarque au milieu du récit pour faire demander à
Jésus qui il est (Lc 7.18-22, Mt 11.2 sq), alors qu'il est censé l'avoir baptisé
antérieurement sous une débauche de signes célestes (Lc 3.21-22, Mt 3.13-17).
Pire : dans Luc, lorsque Jésus reçoit le baptême, l'agent Triple Zéro est déjà
au trou! (3.20) Luc s'est-il vraiment farci 150 versets d'introduction pour
commettre un tel cuir ? Et si JB était un essénien (thèse officieuse),
allergique à l'hellénisme, que vient faire le mythe de Deucalion dans ce pathos ?
De plus, le Baptiste historique a, selon Flavius Josèphe, été emprisonné par
Hérode pour agitation politique. Le motif des Synoptiques est un calque
manifeste de l'histoire du prophète Samuel reprochant à David d'avoir envoyé à
la mort Urie le Hittite pour lui faucher sa femme.
Enfin, cerise sur le gâteau, les peintures des catacombes représentent
toujours un Jibé adulte baptisant un Jésus d'une douzaine d'années! Et les Actes
(13.25) lui donnent le temps d' "accomplir (eplhron) sa
course", c'est à dire de mourrir de vieillesse... (cf 2 Tim 4.7) Ci-contre, scène de la vie de Jésus gravée sur la reliure d'un évangéliaire
du Vème siècle. Je note à propos de ce baptême précoce que, si Jésus reçut l'Esprit à cette
occasion (voir plus haut), on comprend qu'il puisse ensuite discuter avec les
docteurs malgré son jeune âge (Lc 2.46). Plus tard, on baptisa Jésus à 30 ans
mais l'épisode des docteurs fut conservé car compatible avec une naissance
miraculeuse, cependant que ce trait devenait incompatible avec une descente de
l'Esprit lors du baptême...
5° Tous les Juifs se précipitent sur une pratique que Moïse n'ayant jamais
prêché serait regardé comme suspecte (Mc 1.5). Luc (6.30) ose même dire que
refuser le goupillon, c'est rejeter Dieu!
6° JB ne croit même pas à la pérennité de sa trouvaille et ose le dire à ses
clients! (Mc 1.8) Il annonce un baptême par l'Esprit Saint dont le
sous-évangéliste Aristion de Pella ne parle même pas en fin de volume (Mc 16.9
sq)! Mais dans Selon Jean, Jésus, qui n'a sans doute rien compris, se met à
baptiser à l'eau (3.22), alors que dans les Synoptiques, il ne baptise jamais
personne. 7° Dans les Actes, "Luc" dit que ce baptême "dans l'Esprit Saint" a été
prêché par Jésus lors de son dernier repas (Ac 1.4-5), alors que ce même (?) Luc
oublie ce détail dans son Evangile (22.14 sq). Chez Jean, cet Esprit enseigne et
ne baptise point (14.26). Aristion baptise sans précision de recette (Mc 16.16).
Et chez Matthieu (28.19), le baptême se fait au nom de la Trinité (inventée au
IVème siècle) : le faux est tellement flagrant que la note en bas de page
exprime un doute sur son authenticité! Notons aussi que les Apôtres des Actes ont la mémoire courte : Les autorités locales ne sont pas mieux loties : Mais la palme de l'amnésie est remportée par l'apôtre Jean, bombardé auteur
d'une Apocalypse où l'on lit : Qu'on lui rende au double de ses
forfaits! (18.6), curieux résumé, on en conviendra, du message
évangélique... 8° Dans Selon Matthieu, Pierre et André sont d'humbles pêcheurs de
rencontre recrutés par Jésus au bord du lac de Tibériade (4.18). Dans Selon
Jean, la rencontre a lieu aux sources du Jourdain et ces disciples sans
qualification sont promus proches de JB (1.35) affectés au bureau de l'agent 001
(1.39). Une troisième version du recrutement des apôtres traîne au milieu des
Synoptiques (Mc 3.13, Mt 10.1, Lc 6.12) pour faire de Jésus un nouveau Moïse (Ex
18.18, Nb 11.16). Matthieu et Luc corrigent Marc en insinuant que Jésus
connaissait déjà ces apôtres. Marc dit que non. Il y a pourtant quatre recrues
en Mc 1.16, une autre en 2.13, mais ces disciples sont tellement inactifs qu'on
peut voir ici des corrections du Marc primitif. 9° Pour Matthieu, Jésus est soit plus grand que Triple Zéro (3.11, 10.37-39,
24.35), soit l'inverse (11.11-15, 21.26). 10° Les 150 premiers versets de Luc, qui présentent Triple Zéro, tirent leur
substance du Protoévangile de Jacques avec bouleversement du scénario :
On trouve un Zacharie fils de Barachie dans le Livre de Zacharie (Za
1.1) sans qu'il soit dit qu'il ait jamais été assassiné. Et un Zacharie fils de Baruch a bien été tué "au milieu du Temple", mais en
+70, durant le siège de Jérusalem (Josèphe, Guerre des Juifs, IV,5.4)... Aucune des deux
variantes évangéliques ne porte "lapidé" (kataleumenon), mais l'une dit "fait périr" (apolomenou) et l'autre "assassiné" (efoneusan). Les exégètes des diverses sectes chrétiennes qui veulent absolument qu'il ne
s'agisse pas du Zacharie tué lors du siège de Jérusalem manquent autant de foi
que de bonne foi : ainsi Jésus aurait pu prédire sa mort, sa résurrection, le
siège de Jérusalem par Titus (Lc 21.20) et la ruine du Temple, mais pas le
moindre épisode de cette guerre ?
Datation des textes du Nouveau Testament - Mais si nous admettons cela, diront-ils, on nous opposera que Luc
a lu Flavius Josèphe, publié vers l'an 100. Or Luc tient ses informations de
Paul, mort en 67, lequel les tenait du Saint-Esprit (Gal 1.11; 1 Co
11.23; Eph 3.3). Luc n'aurait pas attendu trente ans pour rédiger son
évangile! Selon Léon-Dufour, "vers l'an 150, l'Eglise catholique possède
tranquillement la sainte tétrade". Je constate plutôt qu'en 1963,
Léon-Dufour ignorait les ignorances de Justin... Selon Tresmontant (Le christ hébreu), il n'y a "pas un bout de
texte, pas un cheveu" (p.23), "pas de trace, pas d'indice, pas
d'allusion" (p.62) dans les Evangiles qui puisse faire croire à une
rédaction postérieure à la destruction du Temple en 70. Je me demande bien sur
quels évangiles il a travaillé : - première Guerre juive (70)
Les Romains viendront et détruiront notre lieu saint et notre nation. (Jn
11.48) Le roi fut courroucé et dépêcha ses troupes qui firent périr ces meurtriers
et incendièrent leur ville. (Mt 22.6) D'accord, mais rien dans la situation politique juive des années 30 ne permet
de prédire une telle catastrophe en 70. Les Juifs arrivent à faire relever les
gouverneurs qui leur déplaisent. En 41, Agrippa récupère le trône d'Hérode. Il
faudra attendre l'incendie de Rome (64) pour que des fanatiques s'imaginent que
c'est un signe du Ciel et qu'il est temps de mettre la Judée à feu et à sang.
Ils commencent par écraser les troupes de Gallus en 66. Des volontaires juifs
accourent de tout l'Empire persuadés que Dieu est à leurs côtés. S'il faut
quatre ans aux Romains pour soumettre un pays grand comme l'Aquitaine, c'est que
le moral des insurgés est plutôt bon. Peut-être vers 69 un prophète aurait pu
dire : Les Romains ont massacré cinq cent mille Juifs ? Je sens que ça va mal
finir... Autre trouvaille de Tresmontant (p. 66) : Une communauté chrétienne aurait
supporté que l'on dise que les armées de César sont les armées de Dieu !
Non seulement, elle l'aurait "supporté", mais elle aurait admis cela sur la
foi de la Bible (Dt 26.47) : Puisque tu n'auras pas servi Yahvé ton dieu dans
la joie et le bonheur que donne l'abondance de tout chose, tu serviras les
ennemis que Yahvé enverra contre toi. Il y a même deux détails, "deux cheveux", comme dit Tresmontant, dans
l'épisode des marchands du Temple :
Addition (01.05.03) : on peut ajouter deux autres détails.
1) Luc fait dire à Jésus, lors de son entrée à Jérusalem :
Cette expression vient d'Habaquq (2.11) : C'est une diatribe contre les Chaldéens, paraît-il, mais qui peut aussi bien s'appliquer aux Séleucides qu'aux Romains (comme l'a fait la communauté de Qumran). Dans le texte de Luc, cela veut dire : Si vous ne m'écoutez pas à travers mes disciples, les Romains viendront vous châtier. Les ruines de votre ville pourront bien implorer le Ciel, le bois de ma croix témoignera contre vous. C'est ce que dit la suite du texte en d'autres termes.
2) Il est écrit dans Ezéchiel (46.15) que les sacrifices du Temple sont éternels.
Or Jésus dit, dans Marc (1.15) : Le temps est accompli et le règne de Dieu est proche.
Pour prêcher cela, il faut que les sacrifices du Temple ne soient plus.
Matthieu et Luc ont bien saisi le bug puisqu'ils suppriment cette formule de leurs évangiles...
Mais il est intéressant de trouver ceci dans Paul :
Donc les Actes sont du second siècle, comme le reste.
Mais on objectera que les Actes peuvent avoir été écrits au
second siècle et relater des événements réels du premier siècle.
Vraiment ? Si c'était le cas, comment l'auteur de l'Epître aux Galates,
du second siècle, pourrait-il écrire que Jacques et Céphas sont ses contemporains ?
On peut objecter aussi que, dans la même phrase, Paul dit que Jésus est né sous la Loi.
Même si l'on considère que la ruine du Temple abolit la Loi, cela implique une Incarnation antérieure à 70.
Certes, mais comme nous l'avons vu plus haut, la date de l'Incarnation dépend de spéculations théologiques.
Quelque soit la date retenue, cela ne nous dit rien sur l'époque où cette date a été calculée.
Il ne faut pas oublier que le christianisme primitif est une nébuleuse de sectes.
Les épîtres ne sont pas seulement des traités théologiques contre le paganisme (peu) et le mosaïsme (beaucoup), mais
aussi contre les autres variétés de christianisme. Ainsi les nicolaïtes (Ap 2.15) sont des pauliniens. Pour l'auteur de
l'Apocalypse, Jésus est un agneau (Ap 5.7). Pour Paul, c'est un Fils d'homme, d'après le prophète Daniel.
Mais le prophète Daniel le fait descendre des nuées à l'état adulte,
d'où l'absence de récits de l'enfance de Jésus dans les plus anciens
évangiles, et son corps éthéré dans certains passages.
Mais si le Christ possède un corps éthéré, il n'est pas soumis au péché.
C'est pour cela que Paul précise né d'une femme (Gal 4.4).
Car le péché étant entré dans le monde par le fait d'un humain
(Rm 5.12, anqropos), le Rédempteur est
forcément un humain. Pour écrire cela, on n'a pas besoin d'avoir mené
une enquête sur des événements qui seraient survenus en Galilée
(Ce n'est pas d'un homme que j'ai appris mon évangile, Gal 1.12).
Cependant, on trouve aussi un Christ-agneau dans les Epîtres :
Le Christ, notre Pâque, a été immolé. (1 Co 5.7). Mais on trouve
aussi : Nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et
folie pour les Gentils. (1Co 1.23). Reste à savoir si cette phrase
n'est pas une interpolation car le reste du texte oppose "Juifs et Grecs",
et non "Juifs et Gentils".
Notons aussi que ces Juifs et ces Grecs peuvent
très bien être des groupes chrétiens, respectivement des sectes de Céphas
et d'Apollos (1.12), divergeant sur des points qui nous sont inconnus mais
d'accord pour dire à Paul que l'Agneau doit être immolé (à l'horizontale)
et non crucifié (à la verticale). Ça a l'air d'une broutille vu de
l'extérieur, mais pour modifier un rite, au risque de déplaire à un dieu,
il faut avoir de sérieuses raisons théologiques.
Même en admettant qu'Apollos et Céphas soient d'accord pour rejeter le Christ-agneau
de la secte de Jean de l'Apocalypse, un Christ-homme n'est il pas un nouvel
Isaac ? Et si un agneau a été substitué à Isaac, cela ne prouve-t-il pas
qu'Isaac était sur l'autel dans la même position que l'agneau pascal ?
Ce à quoi Paul rétorque qu'il faut un Christ-homme pendu au bois.
Et ce non pour perpétuer un souvenir historique qu'il ignore, mais
pour défier la Loi (Maudit soit l'homme pendu au bois. Dt 21.23/Gal 3.13)
et prouver ainsi qu'elle est morte.
Ce changement de rite pose un autre problème. Si vous adorez un
dieu-taureau, vous immolez un taureau pour célébrer votre dieu (Ex 24.8).
Si vous adorez un dieu-agneau, vous immolez un agneau (Ex 12.6). Mais si votre dieu se fait homme...
Fin de l'addition.
- deuxième Guerre juive (138)
Autre trace, plus subtile, de la destruction de la Judée :
(Mt 12.39; Lc 11.29 ; le "signe de Jonas" est la conversion des Gentils et
non la remontée de Jésus des Enfers) Car il est écrit que On objectera qu'un autre propos de Jésus dit le contraire :
- développement du christianisme hors du judaïsme : Le maître de la vigne (Dieu) fera périr les vignerons (les
Juifs) et donnera la vigne à d'autres (les Gentils). (Mc 12.9, Mt 21.41,
Lc 20.16)
Les collecteurs d'impôts et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. Nombreux sont les convives et peu sont les élus. (Mt 22.14)
Les premiers (les Juifs, élus depuis Abraham) seront les derniers
et les derniers (les Gentils) seront les premiers. (Mt 20.16)
Le IVème livre d'Esdras, écrit bien avant la catastrophe de 70 contient
l'original de cette dernière parabole avec un jugement moins favorable au
Gentils : Mon jugement sera comme un cercle : il n'y aura ni avance pour les
premiers, ni retard pour les derniers. (V, 42) Mis à part le fait que, dans la parabole de Matthieu, il s'agit de
rétribution et non de jugement, il faut bien constater que la sentence du IVème
Esdras correspond mieux au texte de la parabole que la sentence de
Matthieu... La parabole des invités qui ne viennent pas au banquet dit la même chose
(Mt 22 / Luc 14.15 sq).
(22.11.03) Mais, en épluchant le texte d'un peu plus près, je relève
des différences notables et incompatibles. Pour Matthieu, l'invitant est
un roi (Dieu) qui annonce les noces de son fils (Jésus) [avec Israël,
cf Is 62.5] par la voix de plusieurs serviteurs (les Prophètes, v. 6).
Les premiers invités sont les Juifs qui massacrent les Prophètes. Dieu
fait détruire Jérusalem par Titus (v. 7). Puis il envoie d'autres
serviteurs (les Apôtres, v. 9) auprès des Païens (v.10).
J'avais d'abord souscrit ici à une interprétation empruntée à
Boismard (me semble-t-il) :
Mais si l'habit de noce est celui des baptisés (cf Ap 3.15, 7.9),
alors il s'agit de n'importe quel non-chrétien. Et l'enfer (v. 13)
est une sanction logique de l'incrédulité.
Et je reviens ici à mes remarques sur le baptême post-mortem. On lit
au verset 10 :
Les idoles de l'Egypte tremblent en sa présence
Et les Egyptiens
sentent leur cœur défaillir. (Is 19,1)
"Je mettrai le
fruit de ton ventre sur le trône." (Ps 132.11)
un miroir sans tache de
l'activité de Dieu. (Sg 7.26)
Vous avez bien lu "baisé", sens réel du pudique mot "connaître"
(par ex. Gn 4.1 : Adam connut (egnw) sa femme Eve.). Lors de la Passion, lorsque Pierre dit
ne pas connaître Jésus (Mc 14.71 & //), le verbe utilisé est oida.
(Sg 8.3)
Tes fils t'épouseront,
Et comme le mari se réjouit de son épouse,
Ton Dieu se réjouira de
toi.
(Problème de vocalisation du texte hébreu : BN, ben, fils; BNH, banah, construire)
Au milieu de son peuple, elle
montre sa fierté. (Si 24.1)
c'est de
toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël.
dans le "Cercle des Nations" [galil ha goyim] (Is
8.23)
et pour les
pécheurs repentants de Jacob. (Is 59.20)
- Avant que Philippe ne
t'appelât, reprit Jésus, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu.
Et je rachète les
fautes de ce pays en un seul jour.
Et ce jour-là, vous vous hélerez sous la
vigne et sous le figuier. (Zacharie 3.8-10)
Moi, le Seigneur, je scrute le coeur, j'examine les reins,
Pour rendre à chacun selon ses agissements. (Jr 17.10)
Et Jésus, voyant leurs pensées, dit... (Mt 9.4 / Mc 2.8, Lc 5.22)
et dans
l'esprit (Septante : bouche) duquel il n'est pas de faute. (Ps 32.2)
(Mt 9.5 / Mc 2.9, Lc 5.23)
Selon l'Histoire de Joseph le Charpentier, Jésus
aurait passé douze ans sur la Terre après sa résurrection, d'où l'opinion
d'Alexandre, évêque de Jérusalem vers 200, que Jésus était mort en 58 (= 70-12),
à 49 ans (cf St Jean), et donc né en + 9.
Pourquoi ôter Caïphe de Jean ? Parce qu'il n'y a pas de pharisiens
dans le Jean primitif (voir plus bas) et que Caïphe apparaît au milieu de
pharisiens : Jn 11.45 doit donc être suivi de Jn 12.1. Jn 18.13b-14 dépend de
ce passage interpolé : out! Jésus est donc interrogé par Anne qui l'envoie ensuite
à Pilate (Jn 18.24a - 28b).
Et l'on était stupéfait de son enseignement. (Mc 1.22 & //)
D'où lui vient cette sagesse ? (Mc 6.2 & //)
On ne sait rien la façon dont le Baptiste accueillit cette iniquité suprême.
Sans doute attendait-il cette décision qui accomplissait son destin.
"Il faut que je diminue" avait-il dit lui-même.
(Daniel Rops, Jésus en son temps, p.263)
Mais quand il reçoit le sceau, il se dépouille de la mort et reçoit la
vie.
Or le sceau, c'est l'eau. On descend mort dans l'eau et on en ressort
vivant.
(Hermas, Le Pasteur, 9ème parabole, § 16)
(Tertullien, Apologétique, 42.4)
Le Seigneur est mon berger, il me conduit vers les eaux du repos,
il ranime mon âme;
allant dans la sombre vallée de la mort, je ne crains pas le mal car tu es avec moi.
Nous avons été ensevelis avec lui [le Christ] par le baptême dans sa mort.
Paul disant ailleurs Le chef de la femme, c'est l'homme (1 Co 11.3),
et Esclaves, obéissez à vos maîtres (Eph 6.5),
seule la mort peut réaliser une telle égalité ainsi qu'il est écrit :
Un même sort attend le juste et le méchant, l'homme pur et
l'homme impur, le sacrificateur et le profane, le sceptique et le croyant. (Qo 9.2)
Dans l'Epître aux Hébreux, les chapitres 3 et 4 parlent
d'entrer dans le repos de Dieu avec la même allusion au
séjour dans le désert (3.18). Or, il est évident que, dans ces deux chapitres,
ce repos désigne la mort (cf supra Ps 23).
Cette exégèse vient de Philon d'Alexandrie (+ 40), philosophe juif qui
ne voyait dans la Bible que des récits symboliques.
(Lc 3.8; Mt 3.9)
Mais disait Phidias, sculpteur du Zeus d'Olympie :
Nous donnons à nos dieux une forme humaine car nous n'en connaissons pas de plus belle.
Il n'adorait pas plus une statue qu'un patriote n'adore un drapeau.
La parole du Baptiste annonce donc la conversion des Païens
(cf Gn 22.18 : Par ta postérité [d'Abraham] seront bénites toutes
les nations.). Mais est-ce une conversion au judaïsme ? Si Jéhovah est
"le dieu d'Abraham, d'Isaac, et de Jacob", quid du dieu d'Ismael,
fils d'Abraham, ancêtre des Arabes, et du dieu d'Esaü, fils d'Isaac,
ancêtre des Edomites, dont les nations ne sont pas soumises à la Loi ?
Le Baptiste annonce donc la fin de la Loi. Encore une authentique parole
prononcée après la destruction du Temple...
Mais dans son Flavius Josèphe, le Juif de Rome, on peut lire (p. 264) :
Il (Josèphe) rappelait avec sympathie la prédication de Jean le
Baptiste. Mais il n'établit aucun rapport entre lui et Jésus et donne pour seule
cause de sa mise à mort par Hérode Antipas la crainte que son éloquence ne
provoquât une sédition.
Traduction : Alors, mon cher Jean Daniel, tu
veux vendre du petit Jésus à tes lecteurs et ne pas les bousculer ? D'accord,
tant que tu me payes pour ça. Mais s'ils veulent vraiment être
éclairés, qu'ils achètent mon livre.
-
ils demandent à Jésus de restaurer la Royauté (1.6) alors que celui-ci avait
parlé de ruine du Temple et autres catastrophes (Mc 13 et parallèles).
- non
contents de prêcher l'Evangile sans citer une parole de Jésus, ils lui en
attribuent une de Jean-Baptiste (Ac 1. 4-5 / Lc 3.16).
- les Elohim
gratifient Pierre d'une vision pour le décourager de manger casher (10. 9-16)
alors que l'agent Jésus était censé lui avoir dit que "ce n'est pas ce qui
entre dans la bouche qui peut souiller l'homme mais ce qui en sort." (Mt
15.11)
- les Apôtres se
promènent librement à Jérusalem alors qu'ils sont censés avoir été complices
d'une sédition.
- le gouverneur Festus ne sait pas qui est "un certain Jésus"
(25.19) qui aurait retourné le pays vingt ans plus tôt...
a) Dans PJ, Anne est la grand-mère de Jésus (4.2). Dans Luc, c'est une
prophétesse qui prophétise moins que Siméon (2.38).
b) Dans PJ, Joseph est
le tuteur de Marie (9.1), vierge consacrée au Temple (Ec 24.10 : Dans la
Sainte Tente, en ta présence, j'ai officié). Dans Luc, il est son fiancé
(1.27) et elle ne semble même pas au courant : quand Gabriel lui annonce, sans
précision de délai, qu'elle enfantera, elle réagit en vierge consacrée (1.34).
c) Dans PJ, Siméon est le successeur de Zacharie (24.4) assassiné sur ordre
d'Hérode (23.3). Dans l'introduction de Luc (mais pas dans la suite du récit, cf
Lc 11.51...), Zacharie n'est plus assassiné, aussi le prêtre Siméon est il
rétrogradé au rang d'homme pieux (2.25). Vient également de PJ l'étonnement du
peuple devant le retard de Zacharie (Lc 1.21), le pauvre homme gisant dans son
sang entre le trône et l'autel (Lc 11.51), alors qu'un ange (dans Luc) n'a pas
besoin d'un quart d'heure pour prononcer sept phrases.
- Et Luc aurait rédigé son Evangile vers 80, alors qu'il est
ignoré de Justin vers 140 et mentionné pour la première fois par Irénée vers
l'an 170 ? Menteurs!
Il
s'agit d'un cliché littéraire et non d'une prédiction ex-eventu.
Ma maison sera une maison de prière pour tous les peuples. (Is
56.7)
Les mots soulignés ne pouvaient décemment pas être cités après que
Vespasien soit venu tout casser...
- quant à la "caverne de brigands",
Jérémie (7.11) se sert de cette expression dans un discours où il explique
pourquoi des armées viennent du nord ravager la Judée...
Causer la fin de nombreux peuples est une atteinte à ta propre vie.
Oui, la pierre du mur criera et la poutre du bois lui répondra.
et changera les usages que Moïse nous a légués.
- que celui qui fait la lecture aux fidèles comprenne -
[il s'agit
de l'installation par Hadrien d'une statue de Jupiter dans le Temple restauré
par ses soins]
alors que ceux qui sont en Judée fuient dans les
montagnes. (Mc 13.14)
Et aucun signe
ne lui sera donné si ce n'est le signe du prophète Jonas.
les enfants d'adultère n'atteindront pas leur
maturité. [...]
Car la fin d'une race injuste est cruelle. (Sg 3.16-19)
(Mt 21.31) Les collecteurs d'impôts sont les Romains, et les prostituées sont les païens en général,
dont la Bible traite la religion de prostitution.
Et fut remplie la chambre nuptiale de consacrés.
Et remplies sont les noces de couchés (à table ou au lit)
Chouraqui : Lagrange : T. J. : |
Et les noces se remplissent de convives. Et la salle de noces fut remplie de convives qui se mirent à table. Et la salle des cérémonies nuptiales se trouva remplie de gens étendus à table. |
Ces gens-là n'ont pas lu le texte grec ou quoi ? En admettant qu'il s'agisse de "couchés" (mon dico Bailly donne "consacrés", mon dico Georgin "couchés" ou "consacrés"), une chambre nuptiale n'est pas une salle de noces! Et ces gens qui s'extasient devant la couleur locale des Evangiles (mon oeil!) imaginent qu'en climat méditerranéen on installe les banquets de noces dans des salles...
Evidemment, inviter tous les convives à coucher dans la chambre nuptiale, ça les gêne aux entournures...
Mais si cette chambre est un royaume céleste (cf Heureux qui prendra son repas dans le royaume de Dieu! dans la version parallèle de Luc), on y entre mort, en robe de baptême, pour s'y coucher...
Luc change totalement le sens. Ce n'est plus Dieu le Père ("un roi") qui invite, c'est Dieu le Fils ("un homme"). Ce n'est plus une noce (le baptême), c'est un repas (la Cène). L'invitant n'a qu'un serviteur (Paul ? Le Christ ne m'a pas envoyé baptiser mais annoncer l'Evangile, 1 Cor 1.7). Les premiers invités sont tout aussi Juifs que chez Matthieu, mais ils ont le tort de tenir à leur religion ("J'ai acheté un champ (l'AT) que je vais aller voir"; "je vais étrenner cinq paires de boeufs" (cinq = le Pentateuque), "j'ai pris femme" (j'ai épousé Israël, cf Isaïe). Alors on invite tous ceux qui sont interdits d'accès au Temple (estropiés, aveugles, boîteux) et on convertit de force les Gentils (Contrains-les d'entrer.) Quant aux Juifs, en récompense de leur fidélité à la Loi, ils sont excommuniés à jamais (v. 24)
Dans ce contexte, traduire Beaucoup sont appelés et peu sont élus
et interpréter cela comme un appel individuel à la vocation est un
contresens tiré de la version latine du passage
(vocati où il aurait fallu convivae, le grec
klhtoi signifiant "invité", "convoqué", ou "choisi").
Le Deutéronome dit : Vous serez réduits à un petit nombre après avoir
été aussi nombreux que les étoiles
des cieux car vous n'aurez pas écouté la voix de l'Eternel, votre dieu. (Dt
28.62)
Il faut donc lire : Peu seront les (anciens) Élus et
nombreux seront les (nouveaux) convives.
Notons aussi que les Evangiles s'en prennent surtout aux pharisiens car c'est le seul parti juif à avoir survécu à la ruine du judaïsme palestinien et à concurrencer les chrétiens au sein de la Diaspora...
J'ignore si les prêtres et les pharisiens étaient aussi mauvais que le disent les Evangiles, mais les évangélistes ne pouvaient avoir de doute à ce sujet car ils avaient lu les Prophètes :
Il couvent des oeufs de basilic,
Et ils tissent des toiles
d'araignée.
Celui qui mange de leurs oeufs meurt;
Et, si l'on en brise un,
il sort une vipère. (Is 59.5 / Mt 3.7 ; Lc 3.7)
L'affaire Lazare et autres bugs troublants
Petite parenthèse sur la résurrection de Lazare : comment Jésus peut-il être "le premier-né d'entre les morts" (Ap I.5, Col I.18) s'il ressuscite Lazare avant sa Passion ? Cet épisode ne devrait-il pas être situé après la résurrection de Jésus ? N'est-ce pas ce que veut dire l'évangéliste en précisant que Lazare est au tombeau depuis quatre jours, s'apprêtant ainsi à ressusciter le quatrième jour, Jésus étant ressuscité le troisième jour ? Et si le mort s'appelle Lazare ("Dieu est mon secours", Ex 18.4), c'est précisément pour recevoir un coup de main : "De profundis..." (Ps 130)
Sur cette gravure, comme sur d'autres représentations paléo-chrétiennes, Jésus tient une baguette dont il n'est fait nulle mention dans l'Evangile actuel. Je suppose que Lazare étant un type du disciple ou du croyant, et que, les disciples étant aussi appelés "enfants", il y un rapport avec le proverbe biblique (Pr 23.13-14) : Ne ménage pas à l'enfant la correction ; si tu le frappes de la baguette, il n'en mourra pas. Si tu le frappes de la baguette, c'est son âme que tu délivreras du shéol.
Selon Jacques Duquesne (Jésus, p. 169), la mention du quatrième jour évoque "un délai légal pour un constat de décès", mais il se garde bien d'expliquer pourquoi ce délai n'est pas mentionné pour la fille de Jaïre et le fils de la veuve... et encore moins pour Jésus!
Je note au passage que ce Jaïre, chef de synagogue, se trouve dans l'Ancien Testament en chef de la tribu habitant la région (Dt 3.14, Jos 13.30, Jg 10.3)...
L'auteur du troisième évangile, paraît-il disciple de Paul, a bien saisi la difficulté. Aussi fait-il passer Lazare directement de la Terre aux Cieux en évitant de le ressusciter (Lc 16.19 sq)...
Il n'existe en effet aucune peuve que le quatrième Evangile soit le plus récent, ce qui ne l'empêche pas d'être bien plus tardif que ne le disent les chrétiens (qui tiennent à ce qu'il ait été rédigé par un témoin oculaire des exploits de Jésus). D'un point vue de critique externe, Théophile d'Antioche en parle le premier vers 160 (tandis que les trois autres sont mentionnés pour la première fois par Irénée). Pour la critique interne, on y trouve une allusion à Bar Kochéba, reconnu Messie par Rabbi Akiba, et écrabouillé par Hadrien en 135 :
Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas;
Qu'un autre
vienne en son propre nom, celui-là vous le recevrez. (5.43)
On objectera que l'Evangile selon Marc en parle aussi :
Quand vous verrez l'abomination de la désolation dressée où il ne faut
pas
- que celui qui fait la lecture aux fidèles comprenne -
alors que ceux
qui sont en Judée fuient dans les montagnes. (13.14)
Cependant, le Selon Jean fourmille de caractères archaïques :
- Jésus y est immatériel : il est descendu du ciel (3.13, 6.38; on m'opposera 1.14, "le Verbe s'est fait chair", mais cela ne parle pas plus d'une naissance humaine que l'"image de chair" (omoiomati sarkos) dont Paul affuble son Christ (Rm 8.3), et jamais il ne mange (4.34) ni ne boit (la soif de Jésus en croix, en 19.28, s'oppose à 7.37). Quand on veut se saisir de lui, il disparaît (8.59 & 12.36 : ekreo = disparaître et non "se dérober" = apodidrasko).
On trouve une trace de cette immatérialité dans Luc : Ils le poussèrent
hors de la ville [jusqu'au sommet d'une montagne] pour l'en précipiter,
mais lui, passant à travers eux (dielqwn dia mesou
autwn), s'en alla. (4.28-30)
("Au milieu" au sens de "entre les
membres du groupe" se dit eis mesou
autwn)
Cette immatérialité est logique puisque Jésus est Dieu lui-même (10.30): Moi et le Père sommes un.
A moins que, selon un autre des authentiques propos du Christ rapportés dans
le même Evangile, ce soit faux : Le Père est plus grand que moi
(14.28).
Mais il dit aussi : Qui m'a vu a vu le Père (14.9), donc il
est bien le Père.
Et cependant, il est envoyé du Père (8.42) donc il n'est
pas le Père.
Mais il est la source d'eau vive (4.14), donc il est bien le
Père (Jr 2.13).
Mais il est la lumière du monde (9.5), donc il n'est que
l'oeuvre du Père (Gn 1.3)
Il dit aussi : Avant qu'Abraham fut, je
suis. (8.58)
L'emploi du présent signifiant son éternité, il est bien le
Père.
Mais s'il est le Fils d'homme (9.35, cf Dn 7.13), il n'est pas le
Père.
Mais il est la Porte (10.7) et le Pasteur (10.11), donc il est le Père
(Ez 48.30 sq et 34).
Mais son âme peut se troubler (12.27), donc il n'est pas
le Père.
Il donne et reprend la vie (10.18), donc il est le Père.
Son Père
envoie le Paraclet (14.26), donc il n'est pas le père.
Il envoie lui-même le
Paraclet (15.26), donc il est le Père.
Il se rend témoignage (8.13), donc il
est le Père (Gn 22.16).
Mais il dit que ce témoignage qu'il se rend ne vaut
pas (5.31), donc il n'est pas le Père.
Etc...
Pour savoir ce qu'est vraiment le Fils, on recense tous les autres passages de ce genre et on vote à la minorité des voix (car les premiers seront les derniers...)
- le Jésus de Selon Jean est-il vraiment un être humain ? Ou est-ce un agneau ? Il y a en effet quantité de dieux ayant connu une forme animale avant d'être humanisés, leur forme animale devenant leur compagnon ou un de leurs avatars. Ainsi le faucon pour Horus, le taureau pour Apis et pour Jéhovah (Ex 32.4, 1 R 12.28), le cheval pour Poséidon, l'aigle pour Zeus, la chouette pour Athéna, le cygne pour Apollon, la biche pour Artémis, sans parler des dieux mineurs, demi-dieux, et héros, comme la brebis Rachel, le lion Samson et les ânes Midas et Marsyas...
Or, Jean le Baptiste présente deux fois Jésus ainsi (Jn 1.29 & 35) :
Voici l'agneau de Dieu.
Pour lever l'ambigüité, il est bien écrit aussi (1.30) :
C'est dans ce contexte sacrificiel qu'il faut comprendre Paul :
Le Christ, notre Pâque, a été immolé. (1 Co 5.7)
- autre curiosité de cet évangile prétendûment rédigé par un seul auteur (ce qui n'infirme pas son caractère archaïque, bien au contraire) : son désordre rédactionnel.
Ainsi, Jésus aurait révélé sa divinité aux Judéens (10.30) avant de la confier à ses disciples (14.9).
Il aurait viré les marchands du Temple en pleine Pâque (2.13-25), alors que les pèlerins achètent des animaux à sacrifier, et nul ne lui reproche dans la suite du récit.
Après avoir papoté avec Nicodème (subitement pharisien, à la manière des Synoptiques, et non Judéen ; cf aussi 8.13/8.22, 9.24/9.40), il quitte Jérusalem pour... la Judée! Dans quelle contrée se situe Jérusalem, d'après vous ?
Ensuite, il quitte les bords du Jourdain pour la Galilée voisine, et il lui faut traverser la Samarie (4.4)!
Après avoir fait une guérison en Galilée, il retourne à Jérusalem, y guérit un paralytique (5.9), se dispute avec les Judéens à ce propos (5.10-18), se lance dans un grand discours (5.19-47), va faire distribuer des pains en Galilée (6), refuse de monter à Jérusalem (7.8), change d'avis, y va (7.10) et en profite pour finir le discours sur le paralytique (7.19b-23)!
Nouveaux discours, puis il pardonne à une femme idolâtre (8.2-11, car un "adultère" sans mention d'un amant quelconque est, en langage biblique, une idolâtrie) en ayant affaire non à des Judéens mais à des scribes et des pharisiens, à la manière des Synoptiques. Comme cette attaque contre la loi mosaïque n'émeut pas les Judéens, Jésus peut reprendre ses discours... devant un auditoire qui est rentré chez lui (cf 8.9 / 8.12)!
Devinette : pourquoi Jésus se met-il à écrire sur le sol (Jn 8.6)
?
Commentaire de ma bible catholique : Le sens de ce geste est
obscur.
Selon Daniel Rops et Jean Potin, c'est un truc pour se
concentrer.
Pas de commentaire chez JP Roux (Jésus, bon ouvrage par
ailleurs), ni dans Klausner, ni chez Duquesne, etc.
Or il est écrit dans Jérémie (17.13) : Ceux qui se seront éloignés de moi seront inscrits dans la terre. Donc Jésus-Dieu inscrit dans la terre ceux qui ont tout autant péché par idolâtrie que l'accusée (car il ne s'agit pas du péché en général : comment pourrait fonctionner une société si celui qui a commis une bagatelle ne peut pas juger un meurtrier ?) Et comme la Bible accuse les Juifs d'idolâtrie à longueur de pages...
Nouveau miracle : Jésus guérit un aveugle. Insertion de pharisiens en 9.13-17 et 9.22-23.
Attaque contre Moïse : l'aveugle est convoqué deux fois de suite par des Juifs incrédules, tel Moïse frappant deux fois le rocher (Ex 17.6 ; Nb 20.11)
Puis discours du Bon Pasteur (10) arrivant comme un cheveu sur la soupe.
En 10.22, subite arrivée de l'hiver qui sera suivi de l'automne en 12.13.
En 10.40, Jésus prend ses quartiers d'hiver au delà du Jourdain et en profite pour ressuciter Lazare à Béthanie, un bled voisin de Jérusalem!
En 11.54, il file vers le nord, vers Ephraïm, "région voisine du désert"... sauf sur la carte fournie en annexe de ma Bible.
Retour à Jérusalem avec entrée triomphale (12.13). Au lieu de haranguer la foule, Jésus papote avec ses disciples (12.23)! En fait, les versets 19-22 sont une insertion : pourquoi Dieu irait-il applaudir bruyament (28) un petit conciliabule ?
Petite remarque sur cette insertion de disciples : une autre énorme différence entre Jean et les Synoptiques est que les discours de Selon Jean s'adressent presque toujours aux foules tandis que ceux des Synoptiques s'adressent surtout aux disciples et rarement aux foules. Y a-t-il eu un Proto-Jean sans le moindre disciple ? Car Salomon, n'avait pas de disciples, lui qui est dit l'Ecclésiaste, "celui qui prêche à la foule".
Quoi qu'en grattant bien les couches rédactionnelles de Marc, on trouve aussi un Proto-Marc sans disciples....
Ensuite, Jésus se proclame la lumière puis subit une panne de secteur (12.36).
La foule s'évapore et Jésus se retrouve à table, où il oublie d'instituer l'eucharistie!
Il paraît qu'il l'aurait précédement instituée en pleine synagogue (6.51-59) au grand scandale de certains de ses disciples qui l'auraient quitté (6.66). Et il ne lui serait resté plus que douze disciples alors qu'il n'en avait recruté que quatre ?
(André (1.40), Simon (1.42), Philippe (1.43), et Nathanaël (1.50) + le
narrateur, non recruté, mais qualifié de "disciple que Jésus aimait")
Soit
Jésus + 5 disciples = 6 jarres de pierre (*) pouvant changer l'eau des lois de
Moïse (2.6) en vin nouveau de l'Evangile.
(*: ce n'est pas par hasard si ces
jarres ne sont pas en terre cuite mais faites du même matériau que les Tables de
la Loi...)
Parmi ces sept disciples surnuméraires, le sieur Judas qui dans nul évangile canonique n'est officiellement recruté par le Messie et est inconnu des Epîtres de Paul. Selon l'Evangile de Jacques, il n'était pas disciple mais membre du Sanhédrin (Nicodème a mieux tourné). Il devint ensuite pote à Jésus :
En ce qui concerne les cinq apôtres de Selon Jean, on m'objectera que la multiplication des pains du chapitre six, quoique ne mentionnant effectivement que ces cinq là, produit un surplus de douze corbeilles, symbole de douze apôtres partant évangéliser la Terre. Mais il s'agit là encore d'une importation des Synoptiques, car peu après ce miracle, le récit porte :
Retour à la Cène : au milieu de son prêche, Jésus s'en va avec ses invités (14.31 : Partons d'ici!) et le Verbe continue à causer tout seul pendant 86 versets! Aucun scénariste de film sur Jésus n'a rapporté cette scène : quel dommage! Imaginez la paire de lèvres du Rocky Horror Picture Show chantant, sur l'air des Platters :
- Jean oppose le royaume du nord, Israël (cf 1.47), au royaume de Juda (les ennemis de Jésus n'y sont pas particulièrement "pharisiens" mais surtout "Judéens", que l'on traduit abusivement par "Juifs" pour reprocher ensuite à l'auteur d'être antisémite...). Quand les Judéens arguent que le Messie doit venir de Bethléem (7.42), Jésus ne brandit pas l'extrait de naissance dont le gratifient les premiers chapitres de Luc au mépris de ce que dit ce même Luc (20.42), ainsi que Marc (12.36) et Matthieu (22.43), contre l'ascendance davidique du Messie, pas plus qu'il n'a dit à Nathanaël qu'il n'est pas né à Nazareth... Cependant, il a la cote auprès des Galiléens (4.45) alors qu'il n'est pas censé "être prophète en son pays" (4.44) : ce verset-ci sort visiblement des Synoptiques.
Autre parenthèse sur Luc : si Jésus y dit que JB est le plus grand des "enfants des femmes" (7.28), c'est qu'il n'est pas lui-même né d'une femme... dans la version de Luc qu'a Marcion vers l'an 150, et qui débute au verset 4.31 où Jésus descend du ciel sur Capharnahum (cf l'ouverture des cieux d'Isaïe 64, et Mt 4.13 où cette descente du ciel se fait sous forme de flash). Comme Jésus "descendait", on logea Nazareth sur une montagne (Lc 4.29 : oros, et non bounos, colline), tout en laissant "sa ville" (Mt 9.1), "sa patrie" (Mt 13.53 ; Mc 6.1) se trouver au bord d'un lac (Mt 9.1, 13.1, 14.13 ; Mc 6.32)...
La Nazareth actuelle n'a ni lac, ni montagne...
Le choeur des soucoupolâtres :
La firme : C'est étudié pour! Car, effectivement, s'il doit finir empalé, autant qu'il prêche en paraboles pour éviter la conversion de son auditoire (Mc 4.12 & //) et qu'il s'offre un CV inspirant la défiance...
Retour à l'ancienneté de Selon Jean :
- le fils du centurion des Synoptiques y est un fils de fonctionnaire royal, comme si cela se passait lorsque les Romains n'occupaient pas encore le pays...
- Jésus s'y réclame de Moïse (5.46) et condamne la royauté (6.15). Ceci est
une référence aux bénédictions de Moïse (Dt 33) où Juda est un usurpateur
(33.7), la meilleure part allant à Benjamin (tribu de l'apôtre Paul et du roi
Saül, 1 S 9.21, roi qui sera renversé par David, de Juda), bénédictions qui
s'opposent à celle de Jacob (Gn 49) où Juda est le titulaire légitime d'une
monarchie qui naîtra cinq ou six siècles plus tard, selon les textes
eux-mêmes.
Cette référence aux bénédictions de Moïse est-elle en
contradiction avec la référence à Moïse et à son rocher notée plus haut ? Ou le
parallèle avec la désobéissance de Moïse qui lui coûta l'entrée en Canaan est-il
à faire avec la destruction de Jérusalem par les Romains en punition du meurtre
de l'Agneau de Dieu ?
A moins que l'évangéliste ait travaillé sur une version de l'Ancien Testament que nous ne possédons pas, sans séjour en Egypte ni à Babylone, sans occupation perse, ni grecque, ni romaine (Jn 8.33) :
Passe encore que certains Judéens aient contesté l'historicité des aventures
de Moïse pour les raisons étudiées plus haut, les bénédictions de Jacob leur
suffisant largement, et que l'occupation étrangère ne puisse être assimilé à
l'esclavage, il reste la déportation à Babylone : l'évangéliste considère-t-il
que son récit se déroule avant la déportation à Babylone ? Josué-Jésus serait-il
ressuscité dans quelque part entre la conquête de la Terre Promise et l'an -598 ?
Selon les TJ, ceci est une allusion à Lv 25.39 sq qui ordonne aux Juifs de n'avoir que des
étrangers comme esclaves héréditaires, le Juif devant être libéré lors des jubilés.
Mais est-ce être libre que de ne pas subir plus de 49 ans de servitude dans une existence ?
Et que font-ils des années de servitude à l'étranger ?
- l'entrée à Jérusalem se fait sous des palmes (baia), comme si l'on était en automne, bug corrigé par les Synoptiques qui hésitent entre rameaux (Mt klados) et lit de feuilles (Mc stibadas), Luc taillant dans le vif en supprimant la verdure...
- la "bourse" que tient Judas (12.6, 13.28) n'en est pas une : bourse se dit balantion, tandis que Judas tient un glossokomon, c'est à dire un plumier, une boîte à stylets. Pourquoi un plumier ? Serait-ce parce que l'auteur avait en tête une boîte de forme allongée ? Comme le sarcophage que Seth le traître a tendu à Osiris lorsque celui-ci prit son dernier repas avec ses douze compagnons ?
Lorsque Jésus dit à Judas : Fais ce que tu as à faire! (13.27), ce dernier peut soit l'enfermer dans le glossokomon (version Osiris), soit aller ameuter les conjurés (version synoptique). Mais l'envoyer chercher des provisions pour le repas que les Apôtres sont en train de prendre est pour le moins curieux... Visiblement le correcteur voulait se débarrasser de ce glossokomon à une époque où la geste d'Orisis était trop connue pour que le récit de la Passion ne fasse pas ricaner ceux à qui on prêchait la nouveauté de l'Evangile...
- Jésus porte lui même sa croix, tel Isaac le bois du sacrifice (Gn 22.6). Et, d'après la scène du sacrifice d'Isaac, l'hérésie* docète imaginera de faire crucifier en place de Jésus "un certain" (dixit Irénée, qui n'aurait pas employé ce qualificatif s'il avait trouvé ce personnage dans les Evangiles qu'il disait orthodoxes) Simon de Cyrène, ce qui veut dire "Simon à la corne (qeren)", alias le bélier substitué à Isaac.
L'évangéliste qui a inventé cet épisode ne parlait sûrement pas
de réquisition mais d'aide volontaire, image bien plus catéchétique qu'on trouve
ailleurs dans les Synoptiques (Si quelqu'un veut me suivre, qu'il se renonce
et se charge de sa croix. Mc 8.34 ; Mt 16.24 ; Lc 9.23). Ce à quoi un autre
évangéliste a dû rétorquer qu'il était écrit que les disciples devaient
abandonner Jésus (Za 13.7 : Frappe le berger et les brebis seront
dispersées.) et que, par conséquent, Simon le Bélier ne pouvait pas être
volontaire...
Naturellement, le bois que porte Jésus ne saurait être une croix entière
(quoique les Evangiles ne disent rien à ce sujet) mais seulement le bois de
Joseph [que] je mettrai sur le bois de Juda (fiché sur le
Golgotha) et j'en ferai un seul bois pour réunir le peuple de Dieu autour
de la croix (Ez 37.19 sq) Question extra-évangélique : pourquoi le chemin de croix de la liturgie
comporte-t-il quatorze stations, nombre inusité dans les Evangiles ? Y a-t-il un
rapport avec les quatorze stations de la passion d'Osiris, le malheureux ayant
été coupé en quatorze morceaux ?... Il y a d'autres déplacements de scènes, dans les Evangiles. Ainsi, la pêche
miraculeuse de Luc (V,1-11) se retrouve en Jean après la résurrection : quelle
est la version originale ? Je mise sur Jean. Pourquoi ? Car Jésus n'a pu confier
aux Apôtres la pêche aux hommes (au seul Pierre selon une incise en Lc V,10)
qu'après être remonté au ciel, dirigeant lui-même les opérations lors de son
séjour terrestre. Du reste, côté symbolisme (et tout est symbole dans les
Evangiles), le récit de Jean est bien plus fignolé : pourquoi "153 gros
poissons" ? Parce qu'il y avait 153 milliers de Gentils résidant dans le royaume
de Salomon (2 Ch 2.16 : l'évangéliste aurait pu ajouter "et 600 petits
poissons").
Cette belle-mère inventée par Luc fut ensuite insérée dans les deux autres évangiles.
En effet, on lit dans Marc (et Matthieu) que les guérisons ont lieu le soir (1.32),
ce qui est une image de la Cène. Toutes les guérisons diurnes sont des additions.
... Curieusement, "la tradition" situe cette scène sur le mont Thabor,
où selon l'Evangile des Hébreux avait eu lieu la Tentation (cf supra).
Lagrange (Synopse) sait que l'événement a eu lieu le 6 août 29 ... À quelle heure ?
Ce Thabor vient donc d'un évangile hérétique (cf supra). Mais pourquoi le Thabor (Jg 4.14) plutôt
que le mont Nébo, d'où Moïse pu voir tout le pays de Canaan (Dt 34.1) ? Est-ce parce qu'il s'agit
d'une ancienne montagne sacrée du royaume d'Israël (nord) comme le Sinaï
(où qu'il fut réellement situé) en fut une du royaume de Juda ?
Notons que si l'Apocalypse présente Marie comme "vêtue de soleil", ce
n'est pas non plus que l'auteur contemple une Martienne dans son ovni mais que
la vision a lieu à la fin de l'été lorsque le soleil est dans le signe de la
Vierge...
Avant l'arrivée du christianisme, ce signe zodiacal était celui de Déméter
(ou Cybèle, Ishtar, Isis, et autres), déesse de la terre et des moissons, d'où
"l'épi de la Vierge", notion incongrue dans un cadre évangélique (quoique pas
tant que ça, comme nous le verrons au chapitre "biologie") mais normalement
adaptée à Déméter. Ce signe n'a pas été attribué au hasard à la déesse des
moissons, mais précisément parce que le soleil s'y promène au temps des moissons
(ou s'y promenait au temps où les Babyloniens fondaient l'astrologie, vers
-4000).
En 431, le concile d'Ephèse décréta que la naissance et l'assomption de la
Vierge correspondaient aux lever (8 septembre) et coucher (15 août) héliaques de
l'étoile Spica (l'épi de la Vierge) : on ne saurait être plus clair...
Ci contre : Artémis d'Ephèse (alias Cybèle, alias Déméter)
Même problème chronologique en Mt 21, 52-53, où des saints sortent de leurs
tombeau "après la résurrection" alors que Jésus est encore suspendu à sa
croix... Dans l'Evangile de Nicodème (18.1), appelé aussi Actes de
Pilate, la prophétie d'Isaïe, qu'on trouve en Mt 4.16 à propos de
l'installation de Jésus en Galilée, est appliquée (avec pertinence) à l'arrivée
de Jésus aux Enfers : Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande
lumière. L'épisode du possédé de Gérasa (Mc V et //) qui habite dans un tombeau (cf Is
65.4) en compagnie de démons pourrait bien aussi avoir eu lieu sur l'autre rive
du Styx...
Mêmes doutes à propos de l'intervention Joseph d'Arimathie (de l'hébreu
artz mout, "le pays de la mort") qui récupère le corps de Jésus : chez
les Grecs, on l'appelle Charon... Dans les quatre Evangiles, Joseph d'Arimathie prend l'initiative de
récupérer le corps de Jésus.
Que la Mort ait ce pouvoir est tout à fait normal. Un peu trop, même,
pour un correcteur des Synoptiques qui cherche à démythiser ce trait en subordonnant
cette initiative à une autorisation de Pilate (alors que celui-ci avait clos l'affaire en se lavant les mains). Mais ce correcteur oublie
que le pieux Joseph ne peut entrer dans le palais du païen Pilate sans se souiller
pour la Pâque (cf Jn 18.28). Dans Selon Jean ce bug n'existe pas, mais on se
demande où se tient Pilate dans cette scène... Un correcteur de Jean -
antérieur à celui qui a introduit la demande à Pilate pour harmoniser Jean
et les Synoptiques - a tenté de résoudre le problème de l'identité réelle de Joseph
d'Arimathie en faisant intervenir
Nicodème. Le collage se voit à ce que Joseph d'Arimathie enlève d'abord sans aide
le corps de Jésus (19.38) puis l'enlève à nouveau en compagnie de Nicodème (19.40).
Le texte original donnait ceci : Après cela, Joseph d'Arimathie [...]
vint et enleva le corps de Jésus [...], et le lia de bandelettes avec des aromates ["selon la manière en usage chez les Juifs" : mon oeil! Chez Anubis, plutôt...].
Et le pays de Dalmanoutha (Mc 8.10), où était-ce ? Dal mout veut dire
"la porte de la mort" : Etranges aussi, les propos de Jésus devant le Grand Prêtre où il annonce son
retour du haut des cieux sans dire un mot de sa résurrection. Luc coupe la poire
en deux en l'asseyant sur un nuage, mais alors quid de la sortie du tombeau ?
Luc enfonce le clou en convertissant un des deux larrons qui va donc pouvoir
prendre avec Jésus le dernier ovni du service du vendredi soir (23.43). On
imagine le cri montant des Enfers : Et nous, alors ? Chauffeur, arrête ton
char céleste! Dans les apocryphes, les larrons se noment Demas et Gismas, ou Dumachus et
Gestachus, de l'hébreu dam ou tzour, "le sang et la peau" (ie de l'agneau
pascal) Enfin, pour corser un peu plus les choses, bousculons l'ordre entier des
Evangiles avec Justin et Barnabé, apologistes du second siècle :
Les prophètes, remplis de sa grâce, ont prophétisé à son sujet. Il
consentit à souffrir parce qu'il devait se manifester dans la chair pour
anéantir la mort et le prouver par sa résurrection, ceci afin d'accomplir la
promesse faite à nos pères et acquérir pour lui-même un peuple nouveau, en
montrant durant son séjour terrestre que c'est lui qui ressuscite les morts et
qui juge. Enfin, il enseigna Israël et lui montra tous les miracles et les
signes que vous savez, mais ce peuple n'aima pas son message. Puis, pour
proclamer l'Evangile, il choisit pour apôtres des hommes plus que pécheurs, afin
de montrer qu'il n'était pas venu appeler les justes mais les pécheurs, et c'est
ainsi qu'il manifesta qu'il était bien le fils de Dieu. (Epître de
Barnabé 5.6-8) Notons aussi que les Actes des Apôtres, ouvrage rapiécé de toutes parts et
non composé par un seul auteur (cf l'étude de Boismard et Lamouille), nous
donnent les deux versions juxtaposées : - 2.23-24 : Vous avez fait mourir cet homme que (on) Dieu avait relevé en le déliant des douleurs de la
mort.
- 7.2 - 8.53 : discours d'Etienne ne disant pas un mot des pérégrinations de
Jésus avant sa mort.
Le christianisme, culte à mystères Ce dernier détail se retrouve dans Le Pasteur d'Hermas, épais volume
où l'on trouve 24 fois l'expression "fils de Dieu", mais nulle part les noms de
"Jésus" et de "Christ"... non pas, à mon sens, parce qu'on n'avait pas encore
extrait ces deux noms d'un triturage de l'Ancien Testament (thèse de Dubourg)
mais parce que le christianisme fut à ses début un culte à mystères comme ceux
d'Attis, de Dionysos, et de Mithra, et que la connaissance du nom du Fils de
Dieu y était réservé aux initiés :
(Le Pasteur, 9è Sim., 14.5) (id., IX, 16.7)
Les hiérarques des diverses sectes
chrétiennes ne devaient pas tous être d'accord pour "Jésus" comme nom du Fils,
puisqu'on trouve aussi "Emmanuel" (Mt 1.23). Mais, pour prêcher aux Grecs,
"Iesous" avait l'avantage d'être homophone de iasis, "guérison", "Sois
guéri" se disant même Iasou! (cf Actes 3.6 : En to onomati Iesou,
peripatei! "Au nom de Jésus, marche!").
(Epiphane, Panarion, I,4) Pour revenir aux mystères, citons deux Pères de l'Eglise :
(Origène, Contre Celse, livre III, ch.9) Le secret est ordonné dans tous les mystères. Il est inviolable dans ceux
d'Eleusis et de Samothrace. Il l'est à plus forte raison dans les nôtres qui ne
sauraient être révélés sans attirer la vengeance des hommes, en attendant celle
de Dieu. Si les chrétiens ne se sont point trahis eux-mêmes, serait-ce des
étrangers? Comment auraient-ils pu les connaître lorsque, dans les saintes
initiations, on a soin d'éloigner les profanes et de prendre des précautions
contre l'espionnage?
(Tertullien, Apologétique, ch.7) Les catacombes n'ont jamais été le refuge de persécutés mais le lieu de ce
culte à mystères : Selon Justin, Jésus enseignait dans une grotte. De cela, on trouve trace dans
les Evangiles :
Voir aussi : Si Paul ne mentionne que le titre de "parfait" (1 Cor 2.6), Clément
d'Alexandrie, à la fin de son Protreptique, donne les autres grades
d'initiation, avec une terminologie digne du culte de Mithra : diadouque,
épopte, hiérophante, myste, etc. Sans doute lassés d'attendre l'arrivée des Arcturiens, les chrétiens sont un
jour remontés à la surface et ont tout cafté aux Terriens :
Notons au passage qu'on n'a jamais retrouvé d'autel "au dieu inconnu" à
Athènes et que ce dieu là est une notion égyptienne, dieu suprême dont tous les
dieux connus ne sont que des hypostases, notion passée dans le christianisme
(l'unité du Père, du Fils, et d'Achamoth) en même temps que la mort et la
résurrection d'Osiris (cf infra). Autre étrangeté : si Paul avait prêché la résurrection des morts sur l'Agora,
les Athéniens aurait-ils vraiment ricané ? Seuls les épicuriens n'y croyaient
pas, à la différence des pythagoriciens et des platoniciens qui n'étaient par
forcément minoritaires, et sans compter tous ceux qui avaient été initiés aux
mystères d'Eleusis (mais qu'il n'allaient pas le révéler en pleine Agora). Mais l'évangéliste ne pouvait faire dire aux Athéniens : "Nous croyons à
l'immortalité de l'âme pour la simple raison qu'il s'agit là d'une idée commune
à de nombreux peuples, bien qu'elle n'ait été adoptée par les Juifs que sous
l'influence de la religion perse, après l'Exil. N'as-tu pas lu dans ta Bible
qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil (Qo 1.10)?" Extasions-nous maintenant avec Raël et Decanis sur ce que Rabbi Iéshouah a
retenu des cours par correspondance offerts par l'université de Sirius. Lévitation Curieusement, Decanis rapproche la marche sur les eaux de Jésus du
"souffle d'Elohim [qui] planait sur les faces des eaux" (Genèse
1.2) mais oublie d'en conclure que tout le reste est de la même farine... Ce
rapprochement est une erreur d'ailleurs, car l'image de Gn 1.2 a été utilisée
pour la colombe qui vient planer au dessus des eaux du baptême. J'ignore ce que prêche Raël au sujet de ce "souffle", mais Charroux
interprète ainsi le second verset de la Genèse : Et le souffle des réacteurs des engins extra-terrestres agitait la surface
des eaux. Je crois qu'il serait plus simple de voir dans ce "souffle", qui trouve le
moyen de planer hors de son propriétaire, un avatar du dieu faucon Horus
(her, la cause) planant sur l'océan primordial. Que le passage d'"Horus"
(WR) au "souffle" (RW) soit une trouvaille basée sur les racines communes des
langues sémites ne me semble pas non plus un idée à écarter... Quant à la marche sur les eaux, voyons cela :
Si vous
entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs. (Ps 94.7)
Luc, qui a sans
doute moins de foi, lui fait d'abord faire un miracle (la guérison de la belle-mère de Pierre, 4.38).
Quelques millénaires plus tard, quand Déméter devint la Sainte
Vierge, on décréta que cette dernière était venue à Ephèse, ville où se trouvait
le plus grand sanctuaire de la déesse (cf Ac 19.27) et qu'elle y avait, selon
certains, son tombeau, d'autres disant qu'elle avait été emportée vivante au
Ciel, la mère d'un dieu ne pouvant avoir une biographie de simple mortelle.
Dans l'Apocalypse de Pierre, les trépassés demandent à
Jean-Baptiste : Es-tu celui qui dois venir ou devons-nous en attendre un
autre ? (cf Jn 1.19)
Leur âme éprouvait du dégoût pour toute nourriture;
ils étaient arrivés aux portes de la mort.
Mais ils crièrent vers l'Eternel dans leur détresse : il les sauva de leurs angoisses.
Il envoya sa parole pour les
guérir et les faire échapper de leurs tombeaux. (Ps 107.18-20)
Cf :
Voilà trois jours qu'ils sont auprès de moi et n'ont pas de quoi manger.
(Mc 8.2)
Mais si l'un des larrons se convertit,
Souviens-toi
de moi lorsqu'il te sera arrivé du bien (Gn 40.14/Lc 23.40),
tandis que
l'autre malfaiteur restera aux Enfers car il est écrit (Sg 4.15) :
Les
justes vivent éternellement;
Leur récompense est aux mains du
Seigneur,
C'est le Très-haut qui prend souci d'eux.
Ils me demandent ce que j'ignore.
(Ps 35, 11)
- 13. 16-43 : discours d'un Paul qui mentionne un Jean le
Baptiste qu'il ignore dans ses Epîtres, qui cite le psaume premier pour la
résurrection quand les Evangiles l'appliquent au baptême, et qui ne parle ni de
miracles ni d'enseignement moral.
- 17. 22-34 : discours de Paul devant
l'Aréopage d'Athènes (historiquement tribunal et décrété assemblée de
philosophes par le rédacteur...) prêchant un "dieu inconnu" qui ne serait apparu
ni à Abraham, ni à Moïse (v. 27 & 30) et oubliant d'appeler Jésus par son
nom.
Cf Selon Marc (4.24-25) : Ecoutez avec attention. Selon ce que vous pigerez,
on vous jugera capable de comprendre. Si vous pigez, on vous initiera davantage. Si vous êtes obtus, vous serez virés.
mais le culte
qu'ils rendent à Dieu demeure invisible. (Epître à Diognète,6.4)
- Marc (4.11) : A vous il a été donné de connaître le
mystère du royaume de Dieu; mais pour eux, qui sont dehors, tout est annoncé en
paraboles afin qu'en entendant, il ne comprennent pas.
- Paul,
Première aux Corinthiens (3.2) : C'est du lait que je vous ai donné à
boire, non une nourriture solide; vous ne pourriez encore la supporter.
-
Paul, Seconde aux Corinthiens (12.4) : Il fut ravi jusqu'au troisième
ciel et entendit des paroles inexprimables qu'il n'est pas permis de dire aux
hommes.
- Ignace, Epître aux Ephésiens (12.2) : Vous avez été
initiés aux mystères par Paul.
- Ignace, Epître aux Tralliens
(5.2) : Moi qui comprends les réalités spirituelles, qui connais les
hiérarchies d'anges, les cohortes des puissances, les choses visibles et
invisibles...
Laissez venir à moi les petits enfants. (Mc 10.14 &
//)Science martienne
(Mt 14.25, Mc 6.48)
Psaume 107 |
Mt 7.25 (/ Mc 4.38, Lc 8.24) |
Et ils criaient vers Yavhé dans la détresse. |
Et s'étant rapprochés, ils le réveillèrent, en disant : Seigneur ! Sauve-nous ! Nous périssons ! |
De leur angoisse il les a délivrés. |
Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous peureux, hommes de peu de foi ? |
Il ramena la bourrasque au silence et les flots se turent. |
Alors, se levant, il réprimanda les vents et la mer. Et il se fit un grand calme. |
Jéhovah contre le Léviathan
Les psaumes contiennent les vestiges d'une version de la Création selon la mythologie égyptienne où les dieux font émerger la Terre des flots (mythe inspiré du spectacle de la décrue du Nil). N'oublions pas que Jéhovah n'a jamais créé les eaux :
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
Or la terre était déserte
et vide (tohu wa bohu)
et le souffle de Dieu planait sur les eaux. (Gn
1.1-2)
Jéhovah tonna des cieux, le Très-Haut fit entendre sa voix.
Il
décocha ses flèches et mit Rahab en fuite.
Il lança l'éclair et mit Rahab en
déroute.
Et le lit des mers apparut, les assises du monde se
découvrirent
au grondement de ta menace, Jéhovah,
au vent du souffle de
tes narines. (Ps 18, 14-16)
Cette version peut cadrer avec la Genèse si Jéhovah créé le monde en sept paroles :
Que les eaux s'amassent en masse!
Que la verdure verdisse!
Que les
luminaires illuminent!
Que les eaux grouillent d'un grouillement!
Que la
terre s'anime d'animaux!
Que l'androgyne émane de moi!
Et maintenant,
broutez!
Tout le reste du chapitre premier est commentaire sacerdotal, voulant faire de Rahab une créature de Jéhovah (v. 21) et finissant par produire des aberrations comme la création du ciel et de la terre sans mention de la parole créatrice, la création de la lumière avant celle du soleil, la séparation de la lumière des ténèbres "comme si les ténèbres étaient quelque chose de réel" (Voltaire), l'installation d'un cumulus au plafond
(alors qu'un mythe d'origine égyptienne n'a pas besoin de s'encombrer de pluie : ceci est une innovation datant de l'exil à Babylone et tirée de la mythologie locale où, lors de la création, les eaux douces d'en haut (apsou) furent séparées des eaux amères d'en bas (tiamat),
et la nécessité pour un dieu d'aller piquer un roupillon...
Devinette : combien de choses ont été créées cette semaine-là, dans la
version définitive ?
Le Livre des Jubilés en compte 22, comme le
nombre des lettres de l'alphabet hébreu.
Naturellement, Rahab n'apprécie pas la blague. Il débarque dans le jardin que Jéhovah a planté sur son polder et dit à Eve :
Goûte-y-donc ces figues, chérie!
Et non "ces pommes" comme dans Blanche Neige et sur toutes les illustrations, le pomus de la Vulgate voulant dire "fruit"; notez que la scène se passe au pied d'un figuier (Gn 3.7).
Chérie appelle sa moitié
ayant été formée d'un côté, et non d'une côte, cf Gn 1.27 : mâle et femelle
il le créa.
"Il le créa" et non "les" car il le créa "mâle et femelle et lui
donna le nom d'Adam" (Gn 5.2)
et lui dit :
Mange-la! Mange-la! Mange-la! (bis)
C'est le chant du psylo qui
supplie,
Qui ouvre les voies de la perceptionnnn...
Jéhovah arrive en courant et dit :
Mais qu'est ce que c'est-y que ce bug ?
Rahab! J'assècherai tant la
mer
Que tu ramperas dans la poussière!
C'en est fini du temps des figues,
Car va bientôt venir l'hiver...
Vous deux serez jetés ailleurs
A vous
les geler, mes cocos!
Contre le froid, voici des peaux...
Rahab répondit à Jéhovah:
Nous nous retrouverons, mon gars,
Pasque, la meuf, elle est en
cloques...
Caïn, c'est mon bébé à moi! (cf 1 Jn 3.12)
Alors, assèche! Moi, je m'en
moque...
Et Jéhovah de rétorquer :
Je f'rai payer ton sale bâtard!
Qu'il m'offre patates ou
épinards,
C'est à Abel que je dirai
Qu'ils sont croquants, ses
agnelets...
Rahab :
Mais, mon bâtard, je lui apprendrai l'insolence!
Et, après cela, je le
couvrirai de science!
Ses fils seront forgerons, bâtisseurs de villes,
Et
les fils de l'Aurore épouseront ses filles!
Et Nemrod sera un chasseur de
renommée
Avant que tu n'autorises la viande à Noé.
Tu n'auras plus qu'à
ouvrir les écluses du ciel
Rendant tes créatures à l'abîme éternel...
Jéhovah :
Mais je me garderai Noé,
Et surtout Sem, son fils aîné.
Rahab :
Alors, je f'rai de Cham un pharaon,
Et de Japhet le César des
nations.
Et j'ouvrirai mes routes pour leurs vaisseaux,
Laissant brouter
Sem parmi ses troupeaux...
Notons aussi que l'Enfer de la Genèse n'est pas la Géhenne de feu mais les "eaux d'en bas" (1.6), "les sources du grand abîme" (7.11), d'où le Psalmiste et Jonas crient vers Dieu :
Sauve-moi, ô Jéhovah, car les eaux me sont entrées jusqu'à l'âme.
Je
m'enfonce dans un bourbier profond où je ne ne puis prendre pied.
Je descend
en l'abîme et le tourbillon m'entraîne. (Ps 69.2-3)
Du ventre du
Shéol, j'ai appelé et tu as entendu ma voix.
Tu m'a jeté dans un gouffre au
coeur des mers.
Un fleuve m'a entouré et les vagues sont passées sur
moi.(...)
Les eaux me cernent jusqu'à l'âme, l'abîme m'entoure,
Et
l'algue s'enroule autour de ma tête.
Au fondements des montagnes, je suis
descendu... (Jonas 2.3-7)
Le "fondement des montagnes", ce sont les colonnes qui soutiennent la terre ferme (Ps 75.4) et l'empêchent de couler :
Où étais-tu quand je fondai la terre ?
Parle, si ton savoir est
éclairé!
Qui en fixa les mesures, le saurais-tu,
Ou qui tendit sur elle le
cordeau ?
Sur quel appui s'enfoncent ses socles ?
Qui posa sa pierre
angulaire,
Parmi le concert joyeux des étoiles du matin
Et les
acclamations unanimes des fils de Dieu ?
Qui clôtura la mer de deux
battants
Quand elle sortit en déferlant de sa matrice,
Quand je lui mis la
nuée pour vêtement et pour langes le brouillard,
Quand je la brisai d'un
ordre et posai portes et verrou ? (Job 38, 4-10)
Le poisson qu'on trouve dans Jonas est une variation de Rahab, le Léviathan, personnification de la mer. Mais c'est une addition car on comprend mieux le texte sans ce poisson : comment un poisson contiendrait-il des vagues et un abîme ? Serait-ce en prévision du jour où Gepetto viendra y faire un tour avec son bateau ?
Autre apparition de Rahab dans les Actes des Apôtres (28,3-4) sous la forme d'un serpent assez inoffensif, ultime rabotage d'une aventure calquée sur celle de Jonas mais comprenant trop de merveilleux (2 Cor 11.25 : Il m'est arrivé de passer un jour et une nuit dans l'abîme.). Car Paul est, comme Jonas, chargé d'aller prêcher Dieu aux Gentils...
Apparement, les Elohim à la Raël n'ont jamais vu sortir de leurs rangs un type du genre d'Alfred Wegener...
Autres débris d'une ancienne version des Actes : alors qu'il est censé longer
les côtes de Crète (27.13), l'équipage craint d'aller s'échouer sur la Syrte
(17) à mille miles de là! Ils sondent une côte sableuse (28) et craignent de se
fracasser sur des rochers (29). Il n'ont pas de quoi manger durant quinze jours
(33) et trouvent le moyen de jeter la cargaison de blé à la mer (38)! Notez que
le navire transporte 276 personnes (37): un vaisseau aussi énorme, partant
d'Alexandrie (27.6), n'a rien à faire le long des côtes de Crète ; il s'agit
manifestement d'une navire de la flotte de l'annone égyptienne faisant le trajet
Alexandrie-Rome en longeant les côtes de Cyrénaïque, à proximité desquelles se
trouvent les Syrtes. Ajoutons encore qu'il n'existe à l'époque aucun port de
Crète appelé "Bons-Ports" (Strabon en mentionne un en Crimée (Géographie,
VII) et ce n'est pas tout près...): ce "Bons-Ports" là ne serait-il pas une
traduction du même toponyme égyptien, "Memphis"?
Pourquoi ce triturage ?
Parce que ces salauds d'Alexandrins étaient des gnostiques et qu'il fallait en
effacer toute trace dans la protohistoire officielle de l'Eglise.
Les Témoins de Jéhovah, Mormons, et autres, me font bien ricaner qui
prétendent que Satan siège à Rome alors que leur prédication s'appuie sur des
textes sélectionnés par ledit Satan...
Au fait : quelle est la preuve que
Satan siège à Rome ? Il est écrit sur la mitre du Pape Vicarius Filii
Dei, "vicaire du Fils de Dieu", soit en ne comptant que les lettres ayant une
valeur dans la numération latine :
V I C A R I U S F I L I I D E I 5 1 100 0 0 1 5 0 0 1 50 1 1 500 0 1
Soit : 500 + 100 + 50 + 5 + 5 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 + 1 = 666
On pourrait objecter que je suis bien généreux de déduire de la présence d'une cargaison de blé l'appartenance de ce navire à la flotte de l'Annone, attendu que cette cargaison a toutes les chances de venir tout droit du livre de Jonas (Jon 1.5) et que l'effectif de 276 personnes doit vouloir dire que le Saint-Esprit veille sur le navire (car en hébreu resh = 200, aïn = 70, wav (w,ou)= 6 ; 276 = roua = souffle, esprit, cf Gn 1.2). C'est pour cela que Paul dit au centurion (Ac 27.31) :
Si vous faites une soustraction au Saint-Esprit, ça va mal finir...
Vous parlez d'un reportage! Et vient sans doute aussi du livre de Jonas (1.3) l'origine tarsiote de Paul (Ac 22.3) dont il ne dit mot dans ses Epîtres...
L'agent 002 ne répond plus
On ne sait pas grand chose des pérégrinations de l'apôtre Pierre, alias 002, deux fois délivré de sa prison par Luke Skywalker et son épée de Jedi (Ac 5.19 & 12.7), la seconde fois grâce à un appel radio de l'équipe au sol (12.5), et enfin embarqué dans une soucoupe (12.17).
Naturellement, le surnaturel n'a rien à voir là-dedans : Simon le Mage disposait d'une ceinture antigravité fournie par des E.T. concurrents des patrons de la bande à Jésus... Et si le copiste de ces Actes parle d'une prière de Pierre, c'est qu'il n'a pas réussi à traduire un mot hébreu signifiant "perturbateur ionique de champ anti-gravité"...
Pour l'Eglise, ces actes ne sont pas canoniques. Mais elle maintient que Pierre est mort à Rome, sans qu'on sache alors ni comment ni pourquoi. Quant à savoir pourquoi Paul aurait adressé aux brebis de Pierre une Epître aux Romains où il ne dit mot du successeur du Fils, mystère et boule de gomme...
Tertullien était pourtant lecteur de Tacite. Il cite ses Histoires dans l'Apologétique (§ 16). Des Annales, pas un mot...
En 275, l'empereur Tacite (200-276) ordonna aux bibliothèques publiques de posséder dix exemplaires des Histoires de son illustre parent. Il ne fit aucune allusion aux Annales... Notez que les oeuvres de Tite-Live, Cicéron, Pline, et les autres, nous sont parvenues sans avoir bénéficié de ce genre de promotion...
Tacite dit expressément, au premier chapitre des ses Histoires, que son oeuvre part du second consulat de Servius Galba (68 ap JC, année de la mort de Néron) "parce que les faits des 820 années précédentes ont été relatées par de nombreux auteurs éloquents..."
De plus, ce texte fourmille d'invraisemblances. Mais je vous l'éplucherai un autre jour.
Voilà qui nous amène à une autre question : si Néron ne fut pas un massacreur de chrétiens, quid du 666 dont parle l'Apocalypse (13.18) ? Primo, cette interprétation de 666 comme Néron ne date que du XIXème siècle. Secundo, il existe une variante 616 donnée par de bons manuscrits. 666 lui a été subsitué par analogie avec le chiffre de Jésus, 888 (en grec : I = 10, h = 8, s = 200, o = 70, u = 400, s = 200, et n'oublions pas que Jésus est ressuscité le 8ème jour, le sabbat étant le 7ème)
En grec, 616 est le chiffre du dieu Attis au datif, Attei, "à Attis". Pour une religion, l'ennemi est plus souvent une religion rivale que le pouvoir politique. Et on n'imagine pas les païens se faisant tatouer "Néron" sur le front (13.16). Par contre, il était habituel aux adeptes de mystères, chrétiens compris (cf Is 44.5), de se faire tatouer le nom de leur dieu (mais plus discrètement que sur le front...).
De même, la femme assise sur un monstre (17.3) est Cybèle, ordinairement représentée chevauchant un lion. Son titre est "Grande Mère des Dieux", élégament rendu par "Grande Mère des putains et des ordures (bdelugmatwn) de la Terre". Le mot bdelugmatwn, en latin abominationum, est adapté (plutot que traduit) en "abominations" un peu partout dans la Bible pour désigner les cultes étrangers. Si elle est assise sur sept monts, c'est parce qu'elle possède un temple sur le Palatin, le principal des sept. Les versets 10 et 11 sont une interpolation manifeste.
Cybèle se vengera plus tard de ces basses insultes en devenant la Vierge Marie.
La lettre de Pline sur les chrétiens
Cette lettre, comme le reste de la Correspondance de Pline et de
Trajan, est un faux datant de la Renaissance. Comme ce chapitre est
volumineux, je vous le donne en annexe.
Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. (Ac 20.35) |
|
Parole inconnue des Evangiles |
Dieu se met-il en peine des boeufs ? |
|
Pas un passereau n'est en oubli devant Dieu. (Luc 12.6) |
Le Seigneur a prescrit à ceux qui annoncent l'Evangile de vivre de l'Evangile. (1 Cor 9.14) |
|
Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. (Mt 9.8) |
Chacun recevra son salaire selon son labeur. (1 Cor 3.8) |
|
Parabole de l'ouvrier de la onzième heure |
Ce genre de carence ne semblait pas troubler grand monde :
Voici une résurrection fort antique, sinon comment "les hommes des temps passés" auraient-ils pu ne pas être mis au courant d'un événement vieux de vingt ans (selon la Firme) ? Et pourquoi les Apôtres auraient-ils eu besoin de la "révélation" d'un événement dont ils sont censés avoir été témoins ?
Vous remarquerez que, lorsque Paul parle de sa langue martienne dans Première aux Corinthiens, il dit à ce propos que son dieu n'est pas un dieu de désordre mais de paix (14.33). C'est attaquer expressément le dieu qui a semé la confusion à Babel (Gn 11.7). Nous retrouvons ici le dieu supérieur à Yahvé de l'Apocryphon de Jean et du discours de Paul sur l'Agora (cf supra).
Chaque fidèle choisissait ensuite son prophète :
ou pas : Et moi pour le Christ! (1 Co 1.12)
Certains, comme Paul, allaient jusqu'à se prendre pour le Fils de Dieu :
On décrétait que les autres prophètes ne tenaient pas leurs révélations du générateur portatif mais qu'ils étaient des plagiaires :
Et le prophète concurrent de trouver un chroniqueur assurant que ça c'était rien que des menteries :
Ce à quoi un autre prophète lui fit répondre (d'après 1 Thes 5.19 : N'éteignez pas l'Esprit.) :
Cette concurrence étant féroce, il fallait prouver son autorité par ses sources (1 Cor 9.11) :
D'après la Firme, il s'agit d'une vision du côté de Damas et non du côté de Nazareth.
La preuve (Gal 1.12) :
Ce genre d'argument devait être en béton car on ne possède aucune épître au nom d'un apôtre galiléen disant : Peut-être, mais moi j'ai connu un Jésus en chair et en os...
Bien au contraire, on trouve au milieu des Evangiles ceci :
Ce qui éclaire l'expression de Paul "connaître selon le Christ selon la chair" : il ne s'agit pas d'avoir ou non connu un Jésus en chair, mais de percevoir Jésus par ses sens, par sa chair, au lieu d'avoir le privilège de le percevoir par l'esprit. Par exemple (Ac 28.23) : Paul rendait témoignage de Jésus en partant de la loi de Moïse et des Prophètes.
C'est ainsi que je peux dire que je connais le Christ "selon la chair" (2 Co 5.16), car je connais mieux les Ecritures que les idiots qui ont écrit L'homme qui devint Dieu (Messadié) ou Jésus contre Jésus (Mordillat et Prieur), tandis que le connaître "selon l'esprit", c'est à dire me laisser embarquer dans une extase près d'une auberge abandonnée alors que je cherchais un raccourci que je ne trouvai jamais, ce n'est pas du tout mon genre.
Je peux même ajouter que Mordillat et Prieur sont deux escrocs qui n'ont pas
lu le centième de l'abondante bibliographie qu'ils donnent à la fin de leur
ouvrage. La preuve la plus évidente est qu'ils n'en citent jamais rien. Et je
vous offre cette perle (p. 80) : Était-ce une croix en T dans laquelle
plusieurs Pères de l'Eglise verront l'initiale de "Theos", Dieu ?
Aucun
Père de l'Eglise n'aurait eu le front de donner son avis sur l'Evangile s'il
n'avait pas, au préalable lu le texte en grec, ce que n'ont jamais fait ces deux
paltoquets puisqu'ils en sont à ignorer que le mot theos ne s'écrit pas
avec un Tau mais avec un Theta : qeos.
Le nombre de conneries que débite le bouquin de Mordillat et Prieur est incroyable. On y trouve
(p.40) comme preuve de l'historicité de Jésus que ni le Talmud, ni le Coran ne
l'ont mise en doute! On peut en dire autant d'Adam et de Noé...
Messadié, lui, a été exécuté par Pierre Grelot (Un Jésus de comédie :
l'homme qui devint dieu). Mais je relève chez Grelot une erreur bizarre,
reprochant au Jésus de Messadié de ne jamais prier. Dans quel évangile Grelot
a-t-il vu Jésus en train de prier ? Jésus est Dieu : comment se prierait-il
lui-même ? Lisez Marc 9.29 : un démon qui "ne peut être expulsé que par la
prière" a été expulsé par Jésus sans prière...
Reste à savoir si Jésus priait dans la première version de Luc
et si cela n'est pas une couche ultérieure. Car le proto-Luc est marcionite,
et Jésus-Chrestos descendant des cieux supérieurs pour délivrer la Terre
des oeuvres de Iadalbaoth n'a pas besoin de s'adresser au premiers cieux
(le Pater de Luc ne loge pas le Père dans les cieux).
On lit : Seigneur, apprends nous à prier comme Jean l'a appris à ses
disciples. (11.1) Mais aucun évangile ne montre Jibé enseignant à prier...
Et pourquoi les apôtres auraient-il auparavant regardé Jésus prier sans rien lui demander (9.18) ?
J'avoue ne pas comprendre pourquoi dans le Pater Dieu est le tentateur, alors que dans le désert c'est Satan.
Lagrange (L'Evangile de JC, 1939) n'en dit rien. Léon-Dufour pas davantage (Les Evangiles et l'histoire de Jésus, 1963). Si un lecteur veut bien m'éclairer... Quant aux petits malins qui s'amusaient avec le générateur de paroles au
détriment du contribuable arcturien, on les a cryogénisé et embarqué pour
Arcturus : Sans doute est-ce pour mettre fin à ces désordres que les Arcturiens ont
autorisé une correction des Actes où les bafouillages initiaux sont atténués par
cette insertion (2.5-11) de xénoglossie, douze apôtres parlant quatorze langues
différentes (à cause d'un coup de plume supplémentaire - 2.11 - à la demande des
Eglises de Crète et d'Arabie...)
Les Apôtres sont tellement doués pour les langues étrangères qu'à Iconium,
l'auteur des Actes les confronte à une foule s'exprimant en lycaonien
(14.11). Ce que cet écrivain ignore, c'est qu'Iconium a été fondée par les
Séleucides pour des colons grecs et non pour des indigènes lycaoniens : imaginez les Caldoches de Nouméa
s'exprimant dans une langue canaque! De plus, selon Strabon (Géographie, 13.4.17),
au premier siècle de l'ère chrétienne le lycaonien est déjà une langue morte...
Retour sur Paul et ses discussions théologiques avec les sectes de Céphas et d'Apollos.
Ces conflits sont mentionnés dans une lettre prétendûment adressée aux
Galates. Les Galates sont des Celtes habitant les plateaux d'Anatolie,
un trou perdu à l'écart des routes du bassin méditerranéen.
L'auteur des Actes prétend y envoyer Paul en mission, mais il ne
connaît pas la géographie locale (Ac 16.6) :
au premier siècle, la Phrygie et la Mysie faisaient partie de la province
d'Asie. Quant à Troas, il a dû en trouver la mention dans Homère et la
croire toujours debout... Alors qu'est-ce que des Galates peuvent bien avoir à faire des règlements de compte entre sectes
antiochienne (Paul), jérusalémite (Céphas), et alexandrine (Apollos) ? S'agirait-il de Juifs de Galatie ?
Mais les Juifs de la Diaspora sont des urbains : que feraient-ils dans ce bled ?
On m'objectera que tout est possible dans ces Actes, car on trouve
une marchande de pourpre à Philippes (16.14), en Thrace. Philippes étant
une ville de province et la pourpre une denrée de luxe,
c'est comme si vous trouviez un colporteur de Rolls dans le Limousin.
Mais, ayant trouvé que "Thyatire", ville d'où est originaire cette
marchande, assonnait avec "Tyr", ville de Phénicie qui historiquement
commerçait de la pourpre, j'ai scruté les autres noms de villes cités :
s'il y avait bien une ville de Philippes en Thrace - et non en Macédoine,
Ac 16.12 -, je n'ai pas trouvé de Néapolis (16.11) dans le secteur,
mon Gaffiot non plus, pas plus que l'apologiste Xavier Léon-Dufour
qui ommet cette entrée dans son Dictionnaire du Nouveau Testament.
Or, on trouve une Néapolis en Samarie (Naplouse), une Philippes en Gaulanitide,
et Tyr dans la Phénicie d'à côté. Ce prétendu périple en Egée peut bien avoir eu lieu
en Galilée dans une version antérieure.
Mais, objectera-t-on : Pourquoi les Apôtres prêcheraient-il en Galilée ? Les foules n'y ont-elles pas déjà été converties par Jésus en personne ?
Justement : c'est une grave question... Une fois les Evangiles publiés, il a fallu revoir ce bug.
On a donc pu écrire "Galates" en grattant "Galiléens", le mot "Galates"
n'apparaissant que deux fois dans cette épître, et expédier les missions de
Paul un peu plus loin via les Actes.
Mais, si l'original était en hébreu, un copiste a pu faire une
dittographie de bonne foi bien avant la rédaction des Evangiles.
C'est sous la plume d'un Gentil traduisant l'épître en grec que
ces "Galates" auraient pu apparaître. Car ne comptez pas sur un hébraïsant
pour situer la Galatie quand on sait que les évangélistes situent Jéricho
en Galilée et le lac de Tibériade sur
la côte du Liban (voir page suivante, chapitre "Géographie").
Pour la Bible, l'Anatolie est le pays de Yavan (d'après Ionie, Gn 10.2, 1 M 1.1),
de Magog (le roi Gygès de Lydie, Gn 10.2), de Meshech (Mésie, id.), Kitim (Chypre ou Crète, 10.4),
et de Dodanim (fils de Danaos, ancêtre des Grecs).
Mais il est vrai que la Première Epître de Pierre mentionne
correctement (1.1) le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie, et la Bithynie. Mentionnée pour la première fois par Irénée, on peut la dater de la fin du second siècle (la Seconde Epître de Pierre est mentionnée par Origène au début du troisièeme siècle).
On peu avoir d'excellentes raisons de réécrire la destination
d'une épître,
notament pour asseoir l'autorité d'un diocèse sur son ancienneté,
ancienneté que l'on prouve par une mention dans des écrits des temps
apostoliques (ex : Denys l'Aréopagite (Ac 17.34) pour le diocèse d'Athènes).
Ainsi, l'Épître aux Ephésiens (où Ephèse n'est pas mentionnée) a été
aussi appelée Épître aux Laodicéens (cf Col 4.15).
L'Épître aux Romains est peut-être une ancienne
Épître aux Alexandrins vu son contenu (cf supra).
Nous avons vu que Paul avait été décrété natif de Tarse parce qu'il
était un nouveau Jonas. Mais une autre école le disait natif de Giscala
de Galilée (Saint Jérôme, De viris illustribus, §5). Ceci pouvait
lui donner une excellente raison d'évangéliser les Galiléens.
Or nous avons vu que Paul vivait à la fin des temps. Quand plus tard
Jésus lui-même fut chargé d'évangéliser la Galilée, il fallu éloigner Paul.
On l'expédia à Damas, puis à Tarse, et enfin en Espagne (cf Clément de Rome,
Épître aux Corinthiens, 5.7)
Retour au don des langues
- en 3.21, juste après le baptême et avant l'arrivée de la colombe
- en 5.16 (dans le désert) où il corrige Mc 1.45, incises hors contexte.
- en 6.12, avant de choisir douze apôtres sur une montagne, corrigeant ainsi Mc 3.13
- en 9.18, avant la "confession de Césarée" (cf infra)
- en 11.1, qui corrige Mt 6.7, où Jésus décide d'enseigner le Pater à ses disciples.
- en 22.41, lors de l'"agonie" à Gethsemani. C'est le seul endroit où les trois synoptiques le font prier. C'est donc une harmonie sur Luc.
Une Épître aux Galiléens ? (01.05.03)
(Il est symptomatique que ni la traduction catho,
ni Chouraqui, ni les TJ n'osent écrire "Troie". Craignent-ils d'éveiller le lecteur ?)
À la fin des temps, il prospérera sur la route de la mer, au delà du
Jourdain,
dans le "Cercle des Nations" (Is 8.23)
En ce jour, je
relèverai la tente de David qui est tombée [...] afin qu'ils
recueillent l'héritage des nations sur lesquelles a été invoqué mon nom.
Ainsi, Paul peut avoir dit qu'il travaillait à redresser la tente de David,
voire à bâtir celle de Dieu (2 Co 5.4 / Ap 21.3), ce qui fut compris dans un sens littéral par le compilateur des Actes...
![]() adolescente |
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La couleur de peau de Marianne ? Marianne était de type européen, comme nous le montrent les documents d'époque. Mais enfin : Jésus, ce héros de l'Antique Superstition, était-il blond, comme le représentent les Anglo-Saxons ? brun, comme le dépeignent les peintres espagnols ? frisé, comme dans les chapelles libanaises ? ou noir, comme dans les églises d'Ethiopie ? Cela suffit-il à faire qu'il n'y ait jamais eu de Jésus ?
Quant à la Statue de la Liberté, Messieurs... Considérez encore ce
rabbin de Nazareth : Jésus était son nom, Christ était son titre. De même vous
ne pouvez nier que Liberté soit le titre de Marianne que Bartholdi
emprunta à Delacroix, son tableau - dois-je vous le rappeler ? - s'intitulant
La Liberté conduisant le peuple. Si nulle représentation de Marianne
antérieure à Bartholdi n'utilise ce titre, c'est parce que la République n'était
pas encore bien établie. Ce n'est qu'en 1877 que les monarchistes sont
définitivement écartés du pouvoir. A partir de ce moment commenca la
divinisation de Marianne et le recours plus fréquent à son titre. Et, en 1886,
sa statue fut inaugurée à New York. Cela est indéniable : les documents d'époque
sont inombrables. Inversement : vous pouvez éplucher deux siècle d'histoire des
Etats-Unis, vous n'y trouverez aucun élément prouvant que cette statue aurait pu
représenter une héroïne locale.
Ci-contre
une Marianne de la fin du XIXème siècle portant une couronne solaire de type
Bartholdi
Quant à la Déesse de la Démocratie, vous ne pouvez nier que la Démocratie soit l'oeuvre de Marianne. Mais nous avons ici encore un élément extrêmement intéressant : pour la première fois dans l'Histoire, près de deux siècles après sa naissance, le titre de "déesse" est explicitement donnée à Marianne à la fin du XXème siècle. Le processus de divinisation est achevé.
De même, c'est au milieu du IIème siècle que le christianisme connaît la "crise gnostique" qui accélère le processus de divinisation de Jésus-Christ : n'est-ce pas troublant ? Ainsi, malgré l'accélération de l'Histoire, le fils du charpentier de Nazareth et la fille de la petite cantinière de la Grande Armée ont été divinisés dans des délais comparables...
Ci-contre : autel de Marianne du début du XXIème siècle
La Réaction : OBJECTION! On trouve une Déesse de la Raison en activité à Paris à la fin du XVIIIème siècle! Par conséquent Marianne ne peut pas n'avoir été divinisée qu'à la fin du XXème siècle! Et j'ajoute qu'il est avéré que la publication de la Déclaration des Droits de l'Homme date de la fin du XVIIIème siècle! En conséquence, votre Marianne ne peut pas l'avoir déclamée sur la butte Montmartre, au mur des Fédérés, ou dans n'importe lequel de ces lieux sacrés où vous vendez des Mariannes clignotantes!
RÉFUTATION! On n'a aucune trace de l'épithète "raison" accolée à Marianne dans les différentes étapes de sa divinisation. Mais votre argument se retourne contre vous : une idée de Robespierre, caricaturée par des effigies en carton-pâte, n'a guère remué les foules... Et Robespierre a même perdu la tête dans l'aventure! Et exécuté par qui ? Par des royalistes ? Même pas : par ses propres sectateurs! Quelle réussite! Tandis que la Marianne de chair et d'os, à la naissance obscure, la Marianne allaitante, la Marianne souffrante, la Marianne agissante, la Marianne REELLE, en un mot, elle - et j'ajoute une majuscule - Elle a soulevé l'enthousiasme des foules!
La Réaction : Nous estimons que les "cinq enfants" donnés à Marianne par Delpech représentent les cinq républiques successives : c'est un pur symbole!
Vous mettez des symboles partout... Le texte dit : Marianne a cinq enfants, dont quatre qu'elle a perdus. Et vous y voyez des républiques successives. Mais enfin, Messieurs, s'il s'était agit de succession, n'aurait-on pas écrit qu'elle eut une fille, puis une petite-fille, une arrière petite-fille, etc... Et Marianne aurait survécu aux quatre premières générations pour se retrouver à un âge canonique contemporaine de la cinquième ? Maintenant, s'il s'agit de cinq enfants, elle n'a pu les procréer après quarante ans, au regard des conditions de vie de l'époque. Le dernier serait donc né au plus tard en 1858. Vous osez imaginer que c'est à l'âge de cent ans que sa dernière fille aurait fondé une république ? Et que les Français la surnomèrent affectueusement "Tante Yvonne" ? Je laisse cela aux maniaques de l'explication allégorique.
Je pense
plus sérieusement qu'il s'agissait d'enfants en chair en os, "de même nature que
leur mère". Il auraient pu naître entre 1843 et 1853. Il auraient eu à peine
plus de vingt ans lorsqu'ils revinrent d'exil avec leur mère pour prendre part à
la guerre contre la Prusse puis à l'insurrection de la Commune. Et, de même que
ce furent les disciples de Jésus qui fondèrent l'Eglise et non lui-même, on peut
penser que la Marianne historique périt lors du conflit avec quatre de ses
filles, et qu'en fait, ce n'est pas Marianne mais sa fille cadette qui est
représentée sur le dessin de Steinlen.
Ci-contre : Marianne et sa cadette
Examinons maintenant sa participation à la DDH. Je n'ai jamais dit qu'elle en était l'auteur...
La Réaction : MENTEUR! Greffier, veuillez montrez vos notes à Monsieur...
Hum... Soit! Je révise ma position. Comme nous disons dans notre belle démocratie : Il y plusieurs demeures dans la maison de la Mère. J'ai lu quelquepart que ce révolutionnaire juif dont on fit jadis un dieu avait puisé sa doctrine dans une secte du temps appelée "éssénienne". Quelle impossibilité y-a-t-il donc que Marianne ait tiré ses idées de maîtres qui la précédèrent ? Et j'ajouterai même que cela n'a aucune importance, car ce qui fit la gloire de Marianne ne fut pas la théorie mais l'action! Et, plus que l'action, le triomphe! Dès lors, point besoin de subterfuges pour transformer une défaite en victoire, de tableaux représentant Marianne ressuscitant Gavroche, et de sans-culottes courant de ville en ville pour chanter en choeur à des gogos ébahis :
Enfin, pour clore définitivement la question de l'historicité de Marianne, parmi le fatras de ragots qui en font soit une bâtarde, soit une salope, soit une "gueuse", une "franc-maçonne", une "enjuivée", et autres épithètes galants, aucun chroniqueur du temps - je dis bien AUCUN! - n'a jamais nié que Marianne ait vécu à l'époque où nos historiens situent son activité.
Biologie
Fin des élucubrations de ces exégètes de pacotille. Retour à celles des ufologues.
Suite de la science martienne.
Mais s'il meurt, il
porte beaucoup de fruits.
Là aussi, avant de convoquer les agronomes de Bételgeuse, j'irais rendre visite à Osiris et Thamous-Adonis, dieux de la végétation qui, à ce titre, meurent à l'automne et ressuscitent au printemps. La mort du dieu est célébrée à l'automne au milieu de lamentations :
Et, six mois plus tard, au printemps, le dieu ressuscitait...
C'est dans ce cadre que l'on peut comprendre un énième bug des Evangiles :
Revenant de bonne heure vers la ville, il eut faim.
Et voyant un figuier
sur le chemin,
il s'en approcha et n'y trouva que des feuilles. (Mt
21,18-19)
Car ce n'était n'était pas la saison des figues. (Mc
11,13)
Et il lui dit : "Que plus aucun fruit ne provienne de toi." (Mt
21,19)
Ce passage a excité les sarcasmes de Voltaire : le Fils de Dieu punissant un honnête figuier faisant son boulot de figuier!
Hyam Maccobby (Paul et l'invention du christianisme) note pertinement que si l'anomalie est de ne pas trouver de figues, la scène se déroule à la saison des figues, c'est à dire en automne, et couplant ce détail avec le fait que la fête des Rameaux a lieu en automne (Lv 23,40), il pense que Jésus a été arrêté en automne, a passé six mois en tôle, et a été exécuté à Pâques par l'occupant romain pour intimider les Juifs. Ecrivant pour démontrer que Jésus était un agitateur politique juif, le parallèle avec un dieu de la végétation passant six mois par an aux enfers lui échappe totalement. Or, quelque soit la variété de secte chrétienne, ou d'hérésie si l'on est orthodoxe, qui ait fleuri depuis deux mille ans, il n'en a existé aucune qui ne prit Jésus pour un autre personnage qu'un dieu...
C'est d'ailleurs ce caractère divin qui permet à Paul de décréter que le sacrifice de Jésus rachète le genre humain (Rom 5.19) alors que le judaïsme dont il se réclame ne connaît que la responsabilité individuelle (Ex 32.33)
Et pour savoir ce que fait ce figuier dans le tableau, le mieux est d'interroger une fois encore les prophètes :
Ephraïm devra être abattu.
Leur racine devra se dessécher.
Ils ne
produiront pas de fruit. (Os 9.16)
Il est vrai qu'il s'agit d'un oracle d'origine judéenne contre une tribu rivale issue de Joseph. Mais comme Jésus est issu de Joseph (et Paul de Benjamin, même branche), il suffit de dessécher un figuier, symbole de Juda (Ps 1.3), pour régler leur compte aux Juifs... Mais Marc met ce figuier hors de Jérusalem, alors Matthieu enfonce le clou en le mettant à l'intérieur des murs de la ville. (Quant à Jean, il ignore ce figuier mais se souvient vaguement que Jésus a une course à faire en Ephraïm, 11.54)
On retrouve ce figuier dans Luc (13.6 sq), le grand correcteur, sans mention de saison mais sous forme la d'une violente attaque contre les lois de Moïse :
"Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne...
C'est interdit : Tu ne sèmeras pas autre chose dans ta vigne. (Lv 19.19)
"Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier..."
C'est interdit : Pendant trois ans, le fruit ne devra pas être mangé. (Lv 19.23)
Si le maître est Dieu le Père et le Serviteur Dieu le Fils (vigneron, c'est a dire curateur du royaume du nord, et non préposé aux figues du sud...), le figuier va passer un mauvais quart d'heure s'il ne se convertit pas...
Autre évocation du dieu du royaume du Nord (Mc 12.1 sq, Mt 21.33 sq, Lc 20.9 sq) : le maître plante une vigne ; il se fait blouser par ceux du sud ; il envoie trois gars du nord (Saül, Nahum, et Jonas) qui se font massacrer; puis envoie son galiléen de fils qui passe aussi à la casserole, et enfin les armées de Titus pour leur apprendre à vivre...
Mais ce Dieu là ne peut pas être celui qui a donné ces lois à Moïse : nous sommes ici en plein marcionisme!
Marcion : évêque du Pont vers 140; rédacteur de l'Evangile de Luc (à l'exception des chapitres de l'enfance, cf supra); disciple de Paul, collationneur de ses Epîtres (ou rédacteur desdits épîtres pour certains critiques...); oppose le Dieu mauvais de l'Ancien Testament, le Démiurge, au Dieu bon, le "dieu inconnu" des Actes, père du Fils envoyé pour lui faire la peau ; prétendument hérétique alors que l'on retrouve ses idées ici, dans d'autres logia
("On ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres"
"On ne met pas
une pièce neuve à un vieux drap"
En clair : "A bas l'Ancien
Testament!")
et dans les Epîtres de Paul...
L'Evangile de Thomas dit (47.17) : On ne coud pas une vieille pièce à un habit neuf, ce qui est plus radical et valorise davantage le Nouveau Testament (De ce fait, la version de Thomas a de fortes chances d'être l'original.)
Nous retrouvons Marcion au détour d'un morceau de Matthieu (5.34) :
Je
vous dis de ne point jurer, ni par le ciel, ni par la terre, ni par
Jérusalem,
[ni par ta tête.] ("ta" au lieu de "votre" : coup de calame
anonyme)
Que votre parole soit "oui oui" ou "non non". Ce qui est dit de
plus vient du Mauvais.
D'après ce passage, c'est le Mauvais qui a dit à Abraham : Je te jure par
moi-même... (Gn 22.16)
Et à Moïse : C'est par Yahvé que tu craindras,
c'est par son nom que tu jureras. (Dt 6.13)
Autre morceau marcionite : Si le fils de l'un d'entre vous lui demande du pain, lui donnera-t-il une pierre ? Ou s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? (Mt 7.9 / Lc 11.11) Et que dit l'Ancien Testament à ce propos ?
Autre passage marcionite, dont quelques falsifications ont tenté d'atténuer la portée (et qui ont réussi...), dans une succession de paraboles qui disent en fait la même chose (Mt 13) : le bon grain et l'ivraie, le grain de sénévé, le levain, la perle, et le filet.
Et que disent-elles ? Qu'il y a un trésor enfoui parmi des choses sans valeur et même mauvaises. Le champ, c'est l'Ancien Testament. Le bon grain, la perle, le levain, le bon produit de la pêche, c'est ce qu'il faut en garder.
La falsification, c'est de rejeter à la fin du monde le tri entre le bon et grain et l'ivraie et, en attendant, de déclarer toute la récolte "parole de Dieu". D'où l'installation de l'agent 666 sur la chaire de Saint Pierre avec les résultats que l'on sait. Mais si Satan a pu corrompre l'Ancien Testament, comment espérer qu'il ne sème pas aussi son ivraie dans le Nouveau ? Quand le monde gît au pouvoir du Démon, il est téméraire de mettre sa lampe ailleurs que sous un boisseau...
Autre passage marcionite falsifié : Nul ne peut servir deux maîtres sinon il honorera l'un et outragera l'autre. (Thomas 47.5 / Mt 6.24; Lc 16.13) Dans Thomas, les deux maîtres sont le dieu mauvais de l'AT et le dieu bon du NT. En collant à ce logion "vous ne pouvez servir Dieu et l'argent", on en élimine le sens marcionite...
Dans l'épisode du jeune homme riche (Mc 10.17 / Mt 19.16 / Lc 18.18), il faut zigaguer d'une version à l'autre pour retrouver l'original. Primo, on constate que Jésus élimine cinq des Dix Commandements, les cinq qui traitent de la vénération du dieu des Juifs. Secundo, dans Matthieu, Jésus répond à côté de la question pour accorder le texte à ceux des parallèles. Tertio, le "jeune homme" de Matthieu, a sa jeunesse loin derrière lui chez les deux autres.
Quand l'homme dit : Maître, que dois-je faire de bon... ?, Jésus n'a pas à répondre : un seul est bon. Donc ceci vient des autres évangiles qui ont déplacé ce "bon" vers "bon maître" pour pouvoir loger, contre Marcion, la défense de Yahvé. De même, le "jeune homme" de Matthieu, qui représente la génération chrétienne qui se lève, est vieilli chez les deux autres pour pouvoir représenter une succession de générations anciennes, et pas forcément juives car cet homme ne s'étonne pas que Jésus ne lui demande aucun compte sur les cinq premiers commandements. Malgré cela, Marc ajoute que Jésus "l'aima" : c'est le seul personnage des Synoptiques que Jésus aime expressément, et, dans ces circonstances, ce n'est pas très sympa pour Yavhé..., ce qu'on bien compris les deux autres qui suppriment ce genre de félicitations...
C'est dans Matthieu, qui est censé écrire pour les Juifs, qu'on trouve la plus étrange réflexion : quand Jésus dit à l'homme d'observer les commandements, il répond : Lesquels ? Donc, soit il n'a jamais entendu parler de la Torah et il n'est pas Juif, soit, Juif ou païen, il représente un néophyte à qui il faut expliquer la différence entre la Nouvelle et l'Ancienne Alliance.
Les deux autres donnent la réponse : la recrue idéale ne connaît que cinq commandements et a donc déjà rompu avec le judaïsme...
Que faire de ces cinq commandements ? Réponse de Jésus : Donne tu ce que tu possèdes aux pauvres et suis-moi. Traduction : Cesse de te prendre pour le peuple élu, donne le meilleur de ta religion aux païens, et viens te fondre dans ma religion universelle.
Avec une interprétation purement symbolique des "richesses" de cet individu, on comprend mieux la suite : Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille qu'à un riche (= un Juif) d'entrer dans le Royaume de Dieu. Réaction des disciples "stupéfaits de ces paroles" (Mt) ou de l'auditoire (Mc, Lc) : Qui donc peut être sauvé ? L'humanité ne serait-elle constituée que de riches ? Par contre, s'il s'agit des Juifs, les disciples, et mieux encore, l'auditoire judéen, est (plus logiquement) stupéfait d'apprendre que le Fils est en train d'invalider son élection par le Père...
En vérité, je vous le dis, si vous persistez à croire que ces paroles sont sorties de la bouche d'un rabbin galiléen qui n'avait d'autre but que de délivrer la Judée du joug romain, c'est que vous êtes un cas désespéré...
Je ne vois pas très bien où loger l'intervention des Extra-terrestres dans tous ces miracles et paraboles (car décrire un miracle n'est qu'une autre manière de conter une parabole...), mais si un raëlien me lit, qu'il me fasse part de son exégèse...
Les aventures de Jésus (suite)